Agnosy - Past the Point of No Return

Chronique mp3 (28:42)

chronique Agnosy - Past the Point of No Return

Les rebelles ne sont pas morts. Ils sont juste cyniques et désabusés.

 

Né des cendres de Beginning of the End avec simplement un nouveau chanteur, Agnosy apparaît à Londres en 2010. Les membres d'Agnosy sont en fait des vieux routards du Crust made in UK. Ils ont officié dans quantité de groupes par le passé, en plus de celui précité. De vrais produits D.I.Y. du monde des squats londoniens.

Leur premier effort est constitué d'un 6 titres disponible sur le Bandcamp du groupe en version LP ou MP3. Pour 5 dollars, vous pourrez le télécharger en deux minutes avec un très beau booklet alors pourquoi bouder son plaisir ?

 

Epic Crust voilà de quel genre se réclame plus au moins le groupe, à ne surtout pas confondre avec le Crust moderne apparemment. En effet, il n'y a point ici d'influences autres que le Punk le plus violent et le Metal le plus sombre.

Pour du Crust, les morceaux sont plutôt longs et finalement c'est ce qui fait la force du groupe : l'ambiance n'est pas sacrifiée au profit de l'efficacité brutale.

Ralentir parfois le rythme pour rendre les décharges de plomb encore plus meurtrières : Agnosy maîtrise parfaitement cet art. Les bougres tiennent la distance et composent ainsi des morceaux éreintants par leur noirceur et leur virulence. 

 

"Deceived by diguise" impose d'entrée son feeling sinistre et puissant. La basse et le batterie forment un duo tellurique parfait. Le groupe prend son temps avant d'augmenter la cadence et de sortir l'artillerie lourde. Puis tout se précipite alors que qu'Alex commence à éructer comme sorti d'un charnier, soutenu par les vocaux hurlés d'un de ses comparses. Ce qui frappe avec ce premier morceau est le sentiment de fin du monde qui y règne.

"Enslaved in Darkness", la seconde piste, confirme cette impression. Agnosy a accouché de la bande son parfaite pour un apocalypse nucléaire. Des images terribles naissent alors dans votre esprit pour peu que vous ayez un peu d'imagination : populations affamées, épidémies, haine, écosystème en ruine... Comme si les quatre cavaliers de la Bible s'étaient incarnés pour rire et festoyer sur les ruines du monde humain.

"Nothing's changed" enfonce le clou avec son intro ténébreuse : il n'y a nul espoir en ce bas monde, juste la guerre et les larmes.

"Kauna's massacre" fait ensuite référence à la ville lituanienne dont la population juive fut martyrisée par les Nazis en 1941 : 8000 personnes dont plus de 4000 enfants y périrent en une journée.

Atroce...

En comparaison le thème de "Fade to Oblivion" paraît une bluette : la dénonciation de la conformité d'une société qui pousse toujours à se sacrifier plus, jusqu'à y perdre son âme.

Les paroles de "Take The Bait" sont plus obscures et sujettes à l'interprétation : faites-vous votre opinion, moi j'arrête là.

 

28 minutes de douleur et de rage à finir le palpitant et les oreilles en miettes.


 

photo de Crom-Cruach
le 18/03/2013

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