Aoria - The Constant

Chronique CD album (36:24)

chronique Aoria - The Constant

Les side-projects sont souvent rassurants puisqu'ils cachent des musiciens dont on n'attend plus les preuves de leur talent.

C'est aussi le meilleur moyen d'être déçu, surtout quand ce side est un peu un all-star band puisqu'il regroupe Erik Nilsson (A Swarm of the Sun), Robin Bergh (October Tide) et Niklas Sandin (Katatonia).

 

Les suédois profitèrent des très longues journées d'été du mois de Juillet 2011 pour se lancer dans l'enregistrement de "The constant".

Le soleil avait beau se lever à 4h30 chaque matin, cet album est sombre, triste.

Les trois musiciens semblent froids et fermés lorsque les premières notes retentissent.

3 minutes plus tard, on découvre dans l'intensité la mélancolie qui sera celle des 6 titres de cet album.

 

A mi-chemin entre le post-rock et le rock progressif, le son scandinave est synonyme de perfection et d'intensité. Particulièrement appliqué, "The constant" ce n'est pas qu'une production sans faille, c'est de la créativité.

 

Attentif, posé et soigneux de son chant, Erik Nilsson exprime avec une grande élegance la finesse de ses textes. Chaque mot est pesé, aussi bien dans l'écrit, que dans la diction sur la ligne de chant. La mélodie n'est jamais hargneuse (exceptées quelques phrases puissamment exprimées sur "You Really Gave It All, Didn't You?"), et ne tombe jamais dans le pathos, ni dans le sur-fait.

 

Mais tout ne repose pas sur le chant, loin de là.

 

Il devait y avoir quelque chose dans l'air de Stockholm cet été là, le groupe s'exprimant à l'unisson par ses divers moyens. 

Le temps est pris : ne rien brusquer, sans ennuyer. Ainsi "Assassination" a des relents Tooliens, ou l'arpège simplissime de "The bleeder" met 3 minutes à exploser comme Mono ou Sigur Ros (période "(...)") l'auraient fait.

Mais il ne faut pas se méprendre avec ces comparaisons : le groupe a un son tout à fait particulier et personnel. Il s'appuye certes sur des "classiques" du genre : 

-la batterie n'est pas sur-excitée mais frappe fort
-la guitare prend des airs symphoniques pouvant faire taire 100 violons
-un glauckenspiel allège les propos
-un piano apparait sur "An Overwhelming Calm" et marque la fin de l'album. 

Tout cela ne nous empêche pas de ressentir tout ce que le groupe a voulu faire passer au travers de ses compositions ciselées avec une grande adresse.

 

Erik Nilsson est peut-être dans A Swarm of the Sun, Robin Bergh dans October Tide et Niklas Sandin dans Katatonia.

Mais avec "The constant" ils sont surtout Aoria.

photo de Tookie
le 10/12/2012

2 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 10/12/2012 à 15:46:00

Par rapport à ta conclusion je suis moyennement d'accord, c'est tellement proche musicalement que ca aurait pu facilement être un album de À Swarm of the Sun. J'ai d'ailleurs plus été conquis par ce dernier. Mais voici une bonne occasion pour me replonger dans Aoria...

Tookie

Tookie le 11/12/2012 à 14:35:28

Ha, je vois peut-être ça comme ça, ayant plus accroché à ce groupe qu'à A swarm of the sun (que j'avais adoré aussi !). Ce dernier était plus mélancolique, mais un peu moins varié quand même. Enfin, je chipote...

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