Behind Enemy Lines - One Nation Under The Iron Fist Of God LP

Chronique CD album (37:22)

chronique Behind Enemy Lines - One Nation Under The Iron Fist Of God LP

En étant recruté, que dis-je débauché plutôt, par le seul lapin jaune chasseur de tête de tout le règne animal, pour faire des kro sur votre webzine préféré, je me suis dit que j'allais être obligé, éthiquement parlant, de parler de certains groupes.

Behind Enemy Lines tenait une bonne place dans ma liste personnelle d'indispensables.

J'ai sauté sur l'occasion d'une commande chez Profane Existence pour me jeter sur le petit dernier du gang, sorti il y a déjà un moment, j'en conviens. Mais les américains présentent un cas emblématique de l'évolution d'un style, à l'aube du nouveau millénaire, qu'il est impossible de passer sous silence.

 

Car les années 2000 vont offrir un contexte politique parfait à la radicalisation des musiques contestataires surtout au cœur des États-Unis post-11 septembre & guerre en Irak.

Behind Enemy Lines se forme sur les cendres d'Aus-Rotten, des squatters activistes déjà notoires et influencés par l'ombre de Nausea. La horde nouvellement formée va devenir rapidement un fer de lance de la critique du gouvernement Bush et de ses excès en radicalisant encore le propos d'Aus-Rotten. Les reproches se font en effet plus précis en mettant en cause directement le Texan fan de bretzels et les horreurs de sa présidence comme la prison d’Abu Grahib.

Dave Trenga, brailleur en chef et responsable de tous les textes du groupe, fait en effet partie des acharnés qui pensent que la vie est un combat politique et que dans cette baston, la musique est une arme.

Ce qui accroche particulièrement l'oreille chez Behind Enemy Lines, au premier abord, est l'urgence de leur musique : brutale évidemment, mais surtout épique et guerrière.

Le son des méfaits de la bande change également des canons du genre : il se veut mastoc et écrasant et plus seulement crade et underground.

Mais c'est réellement Mister Trenga qui constitue le monsieur plus du combo avec une façon inimitable de chanter ses textes, sauvage mais intelligible.

 

One Nation Under The Iron Fist Of God constitue un manifeste anti-Bush junior parfait comme le Rio Grande Blood de Ministry et un réquisitoire sans pitié contre la main mise de la religion sur les institutions de l'Oncle Sam.

La musique du quintette est certes fine comme une troupeau d'aurochs dans une boum de nubiles pucelles mais remarquablement composée. Le rythme globalement très rapide de chaque morceau n'est pas du tout redondant grâce à une fougue de tous les instants et des lignes vocales soutenues par des chœurs impressionnants. Si le tout début de l'album est de qualité, il prend réellement de l'ampleur à partir du monstrueux "Retribution". Ensuite ce n'est qu'un alignement de morceaux bombardiers à la section rythmique digne d'un séisme de l'ère primaire.

 

       Ignorant Superstition                  Bigoted Tradition                         Indoctrinated Opinion                            Gutter religion

 

Il n'y a pas plus vicieux qu'un Américain pour tirer à boulets rouges sur son pays d'origine. Et One Nation Under The Iron Fist Of God constitue la Grosse Bertha de cet exercice apprécié par les punks de tout poil. L'album est vendu de plus avec un booklet soigné, à la couverture glacée, tellement épais qu'il prend place en dehors du boîtier.

 

Une seule question demeure, au final, à la suite de l'écoute de ce scud : messieurs, quand allez-vous lui donner un successeur pour casser la Barack ?

photo de Crom-Cruach
le 07/07/2013

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