Café flesh - Lions will no longer be kings

Chronique CD album (42:50)

chronique Café flesh - Lions will no longer be kings

Charnu charnel charrue bœufs bouffe bison baise bordel. Tagons-nous la gueule voilà le dernier Café Flesh. Gnnn ? Oh, c'est avec un certain enthousiasme que j'écoute ce disque. Pensez donc ! Du Rock, vingt dieu, du Rock ! On délaisse souvent cette étiquette simpliste mais cependant révélatrice. C'est pourtant bien de cela qu'il s'agit : du Rock, bordel !
C'est vrai qu'il y a tant d'immondices inécoutables qui ont été abusivement accolés à cette dénomination vague et forte (tsunami style, bébé), qu'on pourrait ne plus savoir de quoi on parle exactement.
C'est pourtant l'évidence-même. On cause ici d'une musique endiablée, puissante, folle et vivifiante. Quelque chose de taré et sexuel, un jaillissement extatique, la fausse joie du démon, la revanche des losers, ma main dans ta gueule, pour ton honneur, chérie, je chercherai la bagarre avec des déménageurs.

Bref.

Café Flesh a toujours attiré ma sympathie. Voilà un groupe qui nique le cérébral, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a rien de calculé là-dedans. Disons juste qu'il le prend, le retourne et le trousse à même la terre.
Et baise la terre dans le même élan. Hi-han.
Je suis un type qui a basé un peu tout sur la vraie musique du Diable, le Blues, quoi (pas le Black Metal, même si ça me va aussi). Alors moi ça me parle, tout ceci.

Dans ce nouvel album, on se retrouvera donc bastonné par de sévères coups de pelles : riffs secs et vicieux, du Hard Rock à poils à la Country Punkette ("Riding the Cows", foutron de malheur!), en passant (tiens, tiens...) par le Blues trépané de blancs becs, les grattes (j'y inclus la basse puisque son rôle s'apparente beaucoup à celui de sa copine plus aigrelette : des RIFFS, BORDEL !) sont à la fête du slip sur la tête ; précises, véloces et délurées. Belle bande de putains aguerries.
Ah, y'a même d'la cloche dans "Parasite", hé ben dis-donc...
Il y a aussi ce chant. Possédé, excessif, voire irritant... Mais tellement vrai. Pas de chichi : enregistré genre micro au poing. Pas d'effet : brut, craché, crié. Crié, sauf lorsqu'il imite un Elvis Presley mongolifié en pleine course sur vaches (le break rigolo dans "Riding The Cows"). En fait, c'est plutôt chouette d'assumer ainsi cette voix haut perchée dans les médiums, discordante, outrée.
Passionnée.
Ouais, ça pue la passion, tout ça. Merci les gars.

Vraie-fausse digression : savez-vous que chez nous à Belfort, nous avons prévu depuis quelques années un retour en force de la Fusion ? Retour en force qui, bien-sûr, n'est jamais arrivé. Néanmoins... J'en entends dans Café Flesh, par exemple ! Si, si, j'vous jure, dans "Girl's Freak", plus précisément ! Oh, quand je dis Fusion, enlevez-moi toutes ces horreurs de mauvais goût et gardez l'essentiel : les riffs groovy, la batterie sèche mais souple, ces déhanchements énergiques. Eh ouais, le pont/relance vers 01:50 est totalement Fusion, les copains. Je vous assure que s'ils se mettaient à balancer du bon Hip-Hop nonchalamment véner et rustaud en plein milieu du bazar, ça ne choquerait pas. Et ainsi va le jumpy lapin, sautillant encore sur l'arrière-train de "The Creak Of Your Bones" ou en pleine ouverture de gueule de "Surf Guru".
Et il en sera de même sur une partie de "Zombie", enfonçant le clou dans le crucifix pourri.
Marrant, vraiment.
Et après y'aura encore des cons pour nous parler de Noise Rock et de Amphetamine Reptile. Argh ! Putain ! J'en ai marre, mais maaaarre!
Oh, cela dit, et bien entendu, on aura droit à nos quelques passages menaçants, comme le lancinant "Black Crow", la fin de "Zombie" et surtout le très « Tom Waits Cabaret Bar » "Zoo Went Crazy".

Petits bémols sur la clé de Si (bémol) du sax :
- ouais, c'est cool le saxophone dans Café Flesh, hein, sauf qu'on l'entend pas beaucoup. Et franchement, y'aurait moyen qu'il serve un peu plus. J'veux dire, dans les dérapages, les montées, les cascades, les tonneaux. Putain, faudrait l'entendre hurler, HUUUUURLER, nom de dieu ! Enfin, vous faites bien comme vous voulez, ça c'est sûr, on n'est pas dans Naked City non plus. Et ça n'engage que moi.
- il me semble que le ventre se fait un peu plus mou vers le nombril poilu de l'album, avec quelques morceaux moins convaincants, trouve-je.

Pour finir en beauté, j'affirmerai connement que mon titre préféré est en fait le morceau caché, avec sa mélodie débile de saxo, la bande ralentie et inversée : Satan, tout ça, tout ça, moi il m'en faut pas plus pour m'enflammer.

POUF. Je brûle.

photo de El Gep
le 11/06/2012

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