Coheed And Cambria - The Afterman - Descension

Chronique CD album (43:29)

chronique Coheed And Cambria - The Afterman - Descension

En 2012, Coheed and Cambria proposait la première partie de ce diptyque, The Afterman – Ascension, un album aussi ambitieux intellectuellement que plat musicalement. Le risque est couru lorsque l'on propose une histoire, un peu alambiquée, sur papier, en format musical, c'est pire. Cette histoire de voyage spatial où le héros découvre une source d'énergie ultime pourrait remplir aisément les pages d'un bouquin de vacances, si tôt lu, aussi vite oublié. L'auditeur non-anglophone aura au meilleur des cas, baillé d'un ennui poli. Le folk-prog-metal n'ayant que peu de saveurs, même si traversé de séquences trop sucrées (ça nique les dents). Dans cette suite, le héros rentre au bercail.

 

Logiquement, on retrouve les personnages – les sons- qui habillent le premier chapitre, la voix synthétique de Mother, les envolées lyriques de Claudio Sanchez, dans un registre toutefois plus mesuré, et plus globalement, à la première écoute, l'ambiance générale de Ascension. Le concept est bien en place. Un concept marqué par une tonalité générale plus pêchue. Le folk-prog-metal laisse la place, le plus souvent, à des riffs réfléchis, plus percutants. En parlant de percussions, la section rythmique s'autorise des séquences groovy – même si cela ne dure jamais longtemps. C'est aussi le retour du son AOR, cher aux radios spécialisées dans le Classic-rock – rien ne dépasse. Un titre comme « Iron fist » doit cumuler à lui tout seul, tous les poncifs du genre, il n'est pas le seul de la plaque. The Afterman- Descension est cependant plus ambitieux que son prédécesseur, et globalement plus réussi.

Coheed and Cambria aime la complexité, et dans cet épisode, ils aboutissent à un ensemble toujours cohérent, mais plus rythmé et habillé que dans Ascension. Il y a fort à parier qu'une bonne option aurait été de réunir les meilleurs moments des deux plaques sur une même pièce. Descension tranche dans le vif plus nettement, l'habillage electro en filigrane soutient vraiment les morceaux, les grattes se font par endroits plus inventives, comme si John Frusciante (en mode solo) avait planté quelques banderilles.
 

On aime la subtilité chez Coheed and Cambria et la confiance est de mise, peut-être, sont-ils soulagés d'être arrivés au bout de cette épopée. Descension est un album très marqué par le passé (classic-rock), plus ingénieux (les effets, le léger soutien electro sur quelques titres), inspiré (prog et metal) qui s'offre mêmes quelques timides récréations, « Prelethal » est un bon titre récréatif, et « Number City » pourrait faire figure – timidement- de leur attrait pour le Nawak cher à notre lapin jaune.

Le groupe sort dans le même temps, quelques démos et bonus tracks plus décomplexées, qui sentent bons la première prise en studio, sans prise de tête.

 

photo de Eric D-Toorop
le 19/08/2013

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