Deadly Reign - No End In Sight

Chronique Vinyle 12" (19:28)

chronique Deadly Reign - No End In Sight

« Ils jouent du D-Beat et seront bientôt dans votre ville pour boire toute votre bière ».

En voilà un sacré phrase d'accroche pour une bibliographie sommaire, primitive devrai-je dire au vu des prétentions artistiques des membres de Deadly Reign.

 

Si la scène suédoise est souvent évoquée en matière de Crust/D-Beat, on ignore parfois les Américains également très actifs dans le mouvement surtout depuis les 90's: Nausea bien sûr, The Pist, Tragedy, Behind Enemy Lines (ex Aus Rotten), Appalachian Terror Unit, Severed Head Of State,...

Le présent groupe est bien moins "populaire".

 

Deadly Reign vient d'Austin (Texas), le bled (presque 800 000 cowboys tout de même) des excellents World Burns To Death. Ils ont d'ailleurs un membre en commun avec ces derniers en la personne de Guerinot, le batteur. Les deux autres membres du trio officient également chacun dans d'autres groupes.

Nous avons donc affaire ici à une bande de musiciens hyperactifs et dévoués à la cause du mal de tronche accordé très bas, depuis 2008 pour la formation qui nous concerne ici.

Quand on écoute No End In Sight, on a vraiment envie de chantonner le générique débile d'une série débile des 80's, mais si vous savez «Dallaaaaas, ton univers impitoyaaaableuh ! » Facile comme vanne, ouais, mais courte c'est un avantage.

 

Après une introduction D-Beat tout ce qu'il y a de plus standard, douze secondes suffisent pour mettre tous les potards dans le rouge. On renifle le métier des mecs dès le premier morceau et c'est surtout le batteur à la précision chirurgicale qui tire son aiguille de la botte de foin.

Gushammer joue de son instrument comme si une deuxième gratte complétait l'holocauste. Il braille également à l'instar d'un bulldog en rut auquel on aurait piqué son bol de croquettes.

La guitare nous replonge dans les plans simples d'un Anti Cimex. Mais c'est surtout l'esprit des vénérables Discharge qui est convoqué ici. Basiques certes mais terriblement intense.

 

Car l'intensité est le maître mot de cet album et apparemment la seule ambition du groupe. Trois barbares et trois accords, pas besoin de plus pour envoyer la sauce tomate, celle bien rouge qui ressemble à du sang.

Un simple coup d'œil sur les titres des morceaux évitent une analyse thématique fastidieuse. Là encore on se trouve en terrain balisé. Le bon goût des messieurs est poussé jusque dans la durée très courte de l'album : plus le sermon est calibré plus son message est efficace.

J'évoque également rapidement la pochette dont la figure centrale semble avoir été reprise par The Casualties pour leur dernier album Resistance.

Les ronchons avides de nouveauté pourront me reprocher d'accorder de l'importance à un énième groupe d'abrutis ne pouvant pas se départir de ses influences. A ceux-là, je répondrai d'aller écouter l'ultime clone de Converge. Il y trouveront sûrement de quoi nourrir leur prétention.

 

Alors vous l'aurez compris No End In Sight n'est pas un album majeur du style mais il en respect scrupuleusement les codes et c'est déjà pas si mal.


 

photo de Crom-Cruach
le 27/02/2013

2 COMMENTAIRES

R.Savary

R.Savary le 27/02/2013 à 15:42:50

Bons dieux, Crom-Cruach, on dirait que tu manges du D-Beat matin midi et soir et à la pause casse croute !!

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 27/02/2013 à 18:04:52

Je suis gourmand : j'aime quand ça crustille sous la dent.

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