Death Grips - Nolovedeepweb

Chronique mp3 (45:47)

chronique Death Grips - Nolovedeepweb

Quoi de plus normal que de causer du dernier rejeton en date du trio californien. Oui c'est résolument Hip-Hop et ça tabasse 100x plus qu'un paquet de hordes de gratteux chevelus qui n'en finissent pas de revisiter leur Slayer illustré reçu pour la noël de leur 14 ans. Un point du côté du Core.

 

Death Grips nous a giclé en pleine figure à l'aune (même si ils sont trois – allez hop, révision) d'un Ex-Military explosif et tonitruant sorti en avril 2011, en libre téléchargement. Une mixtape réunissant démos, remixes et foutoir assez jouissif. L'album se partage, s'échange, se remixe (par 202 Project par exemple pour le titre « Takyon (Death Yon) ») et enthousiasme un pan non négligeable de la blogosphère, et une horde grandissante de kids qui, soudain, s'éveillent de leur apathie sournoise. C'est le buzz à tous les étages. En 2012, plus personne n'écoute Ex-Military, mais ceux qui ont vu le combo sur scène, en parlent encore abondamment. La suite, le groupe enregistre The Money Store, album coup-de-batte que s'empresse de sortir la major Epic. Ça fait un bail que ce n'est plus arrivé de cette manière... la machine se meut pour un groupe -à tempérament-.


The Money Store enfonce d'un cran la virulence des propos et l'énergie schizoïde contenue dans la musique. Les gencives saignent. En moins de 2 ans, le groupe est né le 25 décembre 2010, Death Grips passe du statut de buzz énervé à candidat sérieux pour le grand coup de balai salutaire qu'attends le mouvement Hip-Hop depuis 15 ans. Qu'il ne reste rien, seulement...

 

Aux rythmes malades , des samples et des nappes de synthés démolis accompagne MC Ride (Stefan Burnett), un prédicateur punk tatoué et sévèrement agité. Le croisement malin entre Iggy (période Stooges 1969) et Samuel. L. Jackson (période Pulp Fiction- as Ezechiel says...). L'énergie des live offre au combo qui accueille le calme et besogneux Andy Morin pour sa qualité d'ingénieur (!), une tribune libre et va ravir un public, la meute, avide d'intensité presque malsaine. Pourtant The Money Store n'est pas le carton espéré pour Epic. Les gaillards ayant dispatchés, 45 tours, liens de téléchargement et spammés un nombre incalculable de boîtes mails.

 

Nolovedeepweb qui nous occupe aujourd'hui provoque dès le départ une tension entre la Major et les gars de Sacramento. Eux veulent sortir l'album rapidement, les chargés de com estiment qu'une sortie en 2013 serait plus approprié. Du moins, c'est la version officielle pour expliquer le choix aussi discutable que rigolard de cette pochette si peu bandante. DG nous la rejoue Ex-Military... spamme à nouveau façon dum-dum et publie leur deuxième album avec une urgence non-feinte. Le groupe sait bien que les suiveurs sont à leur pic et qu'ils vont se ruer en rang d'oignons sur toutes les plateformes de téléchargement pour choper leur dose. C'est bien là, une des marques de fabrique de la formation, le deal. Tu veux ta dope, on va te donner ta dope.

 

Sur papier, cet album est déjà dans la moitié des top albums de toute la blogosphère. Le besoin de vibrer, le besoin de se faire latter, l'attente imminente à la fin du blowjob. Sauf que sur pièce, en écoute attentive à la maison entre une tasse de café et une clope, ça ne fait pas le même effet... pas le même effet que Ex-Military, pas le même effet que The Money Store. Merde, ces mecs vont vraiment faire de VRAIS morceaux maintenant ! Fini les slogans, et les zboing coups de boule, place à la construction. Hormis sur le « Come up and get me » introductif, sorte de dubstep poissard, un peu minable, tout le reste de l'album fait la part belle à une belle expérimentation, carrément passionnante par moments. La Roland TR est de sortie, l'ogre-synthé avale tout sur son passage le tout dans une danse chaotique orchestrée par Burnett an-humain possédé. Zach Hill qui a tenu les baguettes pour Boredoms, Hella, Mike Patton ou plus récemment Marnie Stern ne s'en laisse pas compter, la boutique est bien tenue.

 

Avec cet album retiré depuis des plateformes de téléchargements légales avec leur consentement, Death Grips appuie son assise expérimental, l'énergie brute laisse la place à une redéfinition du rythme et du flow. Un album-modèle de travail en somme. Les fans n'en auront cure, à genoux, ils attendent déjà fébrilement la prochaine giclée.

photo de Eric D-Toorop
le 02/02/2013

4 COMMENTAIRES

Jull

Jull le 02/02/2013 à 10:00:53

pochette horrible. tout ce qui fait que je n'ecouterai pas

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 02/02/2013 à 13:39:18

Si on peut appeler ça une pochette...

Domain-Of-Death

Domain-Of-Death le 02/02/2013 à 14:58:02

J'avoue avoir prêté l'oreille juste pour cette "pochette"...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 02/02/2013 à 16:05:02

Moi j'aurai préféré des nichons mais bon question de goût !!

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