Dethrone - Abandon Everything

Chronique mp3

chronique Dethrone - Abandon Everything

Aaaah le Texas !! Voilà bien le dernier état que j'aimerai visiter dans un pays qui ne m'attire pas plus que ça. Pourquoi ?

Car, comme tout bon Européen, je suis pétris de préjugés et de condescendance envers le Nouveau Monde.

Pourtant Austin, capitale du Texas et siège du comté de Travis, outre le fait d'être la ville d'origine des excellents World Burns To Death, cache en son sein des formations semblant carburer à un cocktail haine/ bruit parfaitement réjouissant.

Dethrone fait partie de ses groupes undergrounds authentiques dont l'éthique ne peut décemment pas être remise en cause.

Vivre dans une cité de presque 800 000 habitants ne permet pas, apparemment, d'avoir une vision de la vie très positive. Du moins quand on n'est pas né dans le bon quartier. C'est le cas des membres de Dethrone ou alors ils cachent super bien leur jeu.

 

Préparant un Lp pour l'année 2013, Dethrone a accouché en 2011 d'un Ep au nom évocateur : Abandon Everything. Pas besoin de longs discours, un roulement de batterie bref nous met de suite dans l'ambiance guerrière de ce 6 titres.

Le son bien équilibré fait la part belle à un batteur au jeu varié et qui ne pratique pas que le sempiternel et inusable rythme D-Beat. La rythmique alliée à la guitare-tronçonneuse de Warzone fait invariablement penser à un bombardier lâchant ses horreurs sur une population forcément innocente. Une véritable frappe chirurgicale mais qui éclabousse tout de même les alentours de morceaux de métal en fusion.

Ce qui fait différencie Dethrone de la masse est surtout son chant de crevard. Comment traduire cette expression purement sensitif en langage commun ? Beatsman... le surnom du bonhomme me prive d'une tentative de tricotage sémantique. Disons : glaireux, visqueux, haineux et plein d'adjectifs en -eux sauf fastidieux.

De plus, non content de posséder un des organes les plus agressifs de la scène, le gazier varie son chant en n'hésitant pas à descendre dans les graves jusqu'au growl de Deatheux mal embouché. On a parfois l'impression d'avoir à faire avec deux voir trois chanteurs se répondant dans une partie de tennis à la grenade, par la magie du mixage. Jeu, set et blam.

 

Les textes de Dethrone sont également assez variés dans leurs thèmes, par rapport à l'ensemble de la scène crustouille. Histoire plus ou moins fantastique évoquant l'incident de Tungunska en 1 908 ou parabole mystico-écolo ("Silent Fiction")... "Leviathan", le seul morceau que le groupe joue encore en live, évoque l'éradication souhaitable des parasites terrestres qui empêchent l'existence d'une société humaine égalitaire basée sur le folklore mythologique et la diversité des religions. Étonnant.

Plus généralement, Dethrone crache à la face de ceux qui ne voient pas l'égalité comme un mode de vie souhaitable pour l'ensemble des habitants de la planète.

 

Avec cette production, Dethrone fait partie des petits artisans qui font plein de belles choses avec leurs petites mains et qui ont l'amour du travail bien fait, un peu comme les sabotiers de Saint Denis de Gâtines au final. Aucune chance malgré tout qu'ils plaisent à JP Pernaut et pour Drucker.... Idem.

 

 

photo de Crom-Cruach
le 09/10/2013

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