Elizabeth - Where Vultures Land

Chronique CD album (19:59)

chronique Elizabeth - Where Vultures Land

Parmi les petits plaisirs coupables du mélomane de bas étage, il y a celui de retrouver un membre d’une gloire éteinte (mais toujours en très bonne place dans la pile de disque posée à coté de la platine) dans un nouveau projet prometteur. Bien plus avouable que l’excitation précédant une pauvre reformation vénale, ce petit plaisir là se retrouve étrangement décuplé quand il s’agit du chanteur. Je peux imaginer que ça s’explique très bien par le fait que pour des tanches incapables de plaquer plus de 4 accords sur une guitare ou de différencier le son d’un ampli Orange (je le sais, j'en fais partie) de celui d’un Marshall, la voix demeure un repère assez solide pour les tympans, mais là n’est pas le sujet. Alors, oui, j’ai personnellement adoré retrouver les braillements de mes idoles au sein de tout nouveaux projets tels que Narrows ou encore Burning Love. Mais il faut aussi avouer que la nouveauté fait souvent pâle figure face à la frustration de ne pas avoir un véritable nouvel album du groupe que l’on tant aimé (d’où les reformations vénales). Et qui dit frustration dit aussi déception.

 

Avec Elizabeth, le fait de retrouver le timbre si particulier de Jaja de feu Nostromo à l’autre bout du microphone est donc un réel plaisir. Celui de voir ce dernier servir un hardcore furieux, sombre et très influencé par les inclinaisons les plus punk / crust du mètre-étalon universel qu’est devenu Converge (ouais, toujours eux), n’est pas non plus pour me déplaire. Donc, à priori, point de déception car s’il faut vraiment comparer ces 8 titres à la tambouille séculaire de Nostromo (ce qui en soit est quand même un peu stupide), force est de reconnaître que les choix esthétiques des suisses restent bien plus jouissifs et frais. Mais bizarrement, c’est bien sur la fraicheur que le bas blesse douloureusement. En effet, les compos d’Elizabeth, si elles restent implacables, variées et foutrement bien écrites souffrent d’une sensation de déjà entendu très frustrante. D’autant plus frustrante que le quartet se démène véritablement pour que chaque piste de leur court album soit bien distincte et force est de reconnaître que si le coup ne provient jamais vraiment du même endroit, il atterrit généralement au milieu de la tronche. Du punk furieux de Candles au chaos rampant de Heartbeats en passant par le désespoir dissonant de Sailor’s Grave, je n’arrête pas de me dire qu’il y a tout dans cet album pour satisfaire le crétin en mal de coups de boule que je suis… Mais rien n’y fait, impossible d'échapper à la sacro sainte influence de Converge. Peut être pas assez extrême, peut être pas assez abouti, peut être pas assez mélodique, peut être trop… En tout cas, très certainement pas assez original pour devenir le disque du siècle dans le genre.

 

Il n’en reste pas moins qu’aucune des chansons de ce disque n’est mauvaise ni même moyenne et que la fluidité de l’ensemble me pousse tout de même à y revenir avec une facilité déconcertante. J’irai même jusqu’à dire qu’il ne s’en faut pas de beaucoup pour que les suisses pondent un album majeur… Tout est déjà là, y a plus qu’à.

 

 

 

La chronique en version courte : When the vultures come est un très très bon rip off européen de la discographie de Converge. Largement assez prometteur et ravageur pour excuser le manque de personnalité du combo.

photo de Swarm
le 09/10/2012

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 10/10/2012 à 18:43:43

Vite écouté, vite oublié !!
NOSTROMO est bien loin !!

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