Fredag Den 13:e - Tjugohundratretton

Chronique CD album (38:45)

chronique Fredag Den 13:e - Tjugohundratretton

En voilà un retour qui fait du bien car pour leur second full-lenght, les Suédois apparemment fans de Jason Voorhees, ont pondu ni plu ni moins qu'un album incontournable de l'année.

 

Presque entièrement débarrassés de leurs quelques tics wolbrigadiens de derrière les rangeos et qui avait rendu leur premier effort, Under Iskalla Fanor, juste bon, les Nordiques rentrent de plein pied dans la cours des grands, disputant leur os au dernier Disfear ou à Victims.

 

En effet, loin de tout miser sur leur seule sauvagerie, le quintette de Göteborg a su rajouter à leur Käng à la rythmique épileptique de rigueur, une grosse lichette de rock'n'roll.

Mais commençons par le début, c'est plus pratique à écrire et plus facile à suivre.

La production de Tjugohundratretton est tout simplement parfaite.

Je m'explique : le style pratiqué ici ne tolère pas de demi-mesure, ou vous avez un son crado, crépitant de postillons ou vous avez une prod qui fait BOUYAAAAAAH !!! Tjugohundratretton (2013 pour la traduction) appartient à la seconde catégorie sans nul doute.

 

Une basse maousse costaud, une batterie bien équilibrée par rapport aux autres instruments, des guitares particulièrement inspirées pour le genre jusque dans leurs solos ("Aberta Eller dö !" entre autres) forment un maelström parfaitement apocalyptique en cas de bouchon auriculaire mais qui reste très audible malgré tout.

Ce sont ces solos (Soli ? M'en fous, le latin est une langue morte.) qui apportent la touche biker tatoué chevauchant son chopper en plein cœur du désert alors que les cactus défilent pendant que l'adrénaline nous sature les membres et que le corps entier de la police du Nevada est à nos trousses.

 

Dès le premier titre, on a en effet envie de se faire tatouer « j'aime ma belle-mère » sur le front avec des aiguilles à tricoter, boire du whisky à la paille par le nez en chantant la Cucaracha en langage des sourds, tenter un slalom à la fnac au commande d'une pelleteuse, se pointer à une réunion de Civitas en prétendant chercher le comité d'organisation de la prochaine gay pride, crever le putain de ballon d'une putain finale OM/PSG au stade vélodrome, aller à une expo d'art contemporain sans la menace d'un flingue, bref : faire n'importe quoi, n’importe comment, avec n'importe qui, pourvu que cela laisse des traces indélébiles voire des séquelles durables.

 

Le chant est également un facteur de dynamique énorme dans la formation. Il constitue aussi une réelle marque de fabrique par sa vindicte permanente au timbre proche de Tompa.

Quand les Suédois ralentissent le rythme c'est pour mieux soigner leurs ambiances comme sur "Kan Du Bli Optimal ?" ou sur l'intro de "Aberta Eller Dö !" Sur ce dernier titre à la rage poignante, Fredag Den 13 e fait d'ailleurs démonstration d'une véritable qualité d'écriture, sortant du carcan exigu du style sans tomber dans les travers du Crust de salon.

Parfois même, l'ombre de Motörhead plane sur des titres comme "Hög På Gud" armé d'un clip qui laisse peu d'équivoques sur les sentiments du groupe concernant les bonimenteurs religieux. La critique de la religion se retrouve également sur "Under det svidande korset" alors que sur "Tyst hat", c'est la ségrégation qui est dénoncée ou les violences policières sur "Kåranda".

Tjugohundratretton se présente ainsi comme une analyse critique de la Suède moderne et de sa politique. De quoi battre en brèche les qualités légendaires prêtées à certains pays scandinaves et souligner l'inutilité que l'on peut ressentir à y vivre.

 

Aucun essoufflement à l'horizon. L'auditeur ressort ébouriffé par cette avalanche d'hymnes à la résistance pour chiens à punk, hamsters à clous et méduses en treillis cam.

 

À chat ou pas à chat : miaou

 

photo de Crom-Cruach
le 15/07/2013

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