Fukpig - 3

Chronique CD album (33:33)

chronique Fukpig - 3

Si vous aimez les blagues de mauvais goût, de celles qui schlinguent, qui tachent le slip, qui repeignent la salle de bain en rouge purulent, vous allez être servis.

 

Car en cette année de l'apocalypse, les deux psychopathes de Fukpig nous ont concocté tout ce qui se fait de pire ou de mieux en matière de défonçage d'oreilles.

Le maître mot de cet album : la surenchère.

La surenchère au niveau de la crasse de la prod, la surenchère au niveau du « chant » produit par deux goules échappées d'un ossuaire et se gargarisant avec leur morve, la surenchère au niveau du son basse/guitare partouzant sans que l'on puisse vraiment savoir qui est bique ou qui est bouc.

La saturation extrême de l'ensemble rend ainsi difficile la distinction des subtilités de l'album.

Mais qu'est-ce que je raconte là ? Fukpig est la Némésis de tout ce qui est subtile et beau en ce monde.

Fukpig fait du Necropunk selon les dégénérés composant le groupe. En réalité un gros mélange de Crust, de Grind et d'une touche de BM. Une formule inventée de toute pièce et proche du ridicule si on n'a posé une oreille sur cet œuvre (euh...) musicale (euh...).

Car la frontière entre le risible et le prodige est parfois très mince. Ici, elle tient à la dose énorme de haine et de méchanceté contenue dans chacun des titres de la plaque ou plutôt de la flaque (de vomi).

Ce fiel transpirant de la moindre note (euh...) fait ainsi basculer 3 du côté des miracles et des œuvres indispensables pour les masochistes de la négation mélodique.

 

Pourtant l'écoute de cet album n'est pas une torture même si je défie quiconque de se l'enfiler d'une traite en restant concentré jusqu'au bout.

Le plaisir est en effet bel et bien présent. Un plaisir régressif et graveleux, une joie ordurière que les musiciens (euh...) ont dû également éprouver en enregistrant ce manuel de la torture auditive.

 

Je souhaite bonne chance également aux intrépides qui voudront comprendre les propos des Anglais sans les voir écrits sous leurs yeux. Mais des titres comme l'ahurissant "Fascist Moron" donnent quelques indices. Chez Fukpig, on ne déteste pas les idéologies nauséabondes de droite, on les dégueule purement et simplement. "Democracy Reset" a également un parfum anarchiste indéniable

 

Ainsi, la contestation sociale et politique est à l'évidence une forte motivation du groupe. La forme glaireuse qu'elle prend n'est plus qu'un simple moyen de montrer un rejet viscérale de toutes formes d'assujetissement. Abrutir l'auditeur pour dénoncer l'abrutissement en somme.

 

On se retrouve alors avec 33 minutes d'une odieuse musique primitive et punitive remplie d'un dégoût profond pour une race humaine si pitoyable : un des meilleurs décrassage d'oreilles de l'année 2012. Pas vraiment une blague finalement...


 

photo de Crom-Cruach
le 20/03/2013

5 COMMENTAIRES

Cobra Commander

Cobra Commander le 20/03/2013 à 10:04:13

Oh bah t'es généreux! J'avais trouvé ça tout bancal... ou alors je confonds avec un autre groupe.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 20/03/2013 à 11:32:36

Ou un autre album...

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 21/03/2013 à 01:30:31

8,5/10 c'est cher payé, je confirme

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 21/03/2013 à 19:12:55

Pfff bande de chipoteurs va !!
Vous n'aimez pas la GRANDE musique, c'est tout !

Biniou

Biniou le 24/03/2013 à 22:16:57

Cela fait plaisir de voir une chronique de Fukpig sur un webzine français tant ce groupe semble méconnu dans nos contrées.

Et je dois plussoyer, Fukpig c'est cracra, c'est bancal, c'est complètement excessif mais bordel que c'est jouissif. Une des mes grandes baffes de 2012.

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