General Lee - Raiders of the Evil Eye

Chronique CD album (33:34)

chronique General Lee - Raiders of the Evil Eye

Allez, on oublie "Roads". C'était une connerie, ça arrive, General Lee vaut bien mieux et ça, on s'en doutait.

D'ailleurs "Raiders of the evil eye" est l'anti-"Roads", comme s'il fallait vraiment tirer un trait sur ce passé Post-hardcore/Cult of Lunesque qui a poussé le groupe à faire ses premiers pas.

General Lee a 10 ans et encore une rage à faire pâlir d'envie des groupes de puceaux juste animés par l'envie de serrer des gonzesses derrière leur gratte et leur pot de gel.

 

Cette fois les béthunois (62) nous sortent LEUR "album de la maturité". Si Lester Bangs captait le wifi dans sa tombe et me lisait il se retournerait dans sa tombe pour me péter dessus. Le concept « d'album de la maturité » pour une 3e sortie, est une fumisterie inventée par des journalistes musicaux cartésiens en mal d'inspiration afin de parler d'une œuvre d'art qui ne répond pas à des critères cartésiens…

Mais paradoxalement, l'idée colle plutôt bien à cette situation : 

 

"Raiders of evil eye" se détache de ce General Lee a pu faire ou a pu être ces dix dernières années : fini l'ado-mouton qui s'habille/pense/parle comme dans le reste de ses potes de la cour du lycée. On a à faire à un groupe adulte, mature donc, qui a pris un chemin de travers sur celui qui lui été tout tracé et que beaucoup suivent encore.

 

L'orientation de cet album est clairement plus hardcore que post-
Le besoin d'exprimer tout de suite et plus brutalement ses idées. Pour preuve : 7 titres, 35 minutes : on est loin des 45 minutes pour 6 titres d'"Hannibal ad portas" ou 1h pour 9 titres de "Roads". Le groupe explore aussi un univers différent, (et ça c'est moins original) mais à en juger la pochette, et la 6e piste, Lovecraft étend encore son influence sur un groupe de nos pages.

En si peu de temps, l'ambiance est bien évidemment différente : on ne plante plus le décor pendant 3 minutes (sauf sur « LVCRFT »), raconte une histoire pendant 5 autres et conclut avec les 3 dernières.
On condense tout en 5 voire 6 minutes maximum et on laisse un chanteur être plus bavard. Le chanteur s'égosille, va plus vite et suit la cadence des 5 musiciens derrière.
5...dont trois guitaristes. Et hormis perdre un peu de place sur scène et diviser le cachet avec une part supplémentaire, on ne peut pas dire que cela s'entende sur le disque...à moins que cela ne se ressente inconsciemment dans le plantage de décor express.

Toujours est-il que dans "Raiders of the evil eye" il y a moins de place pour les fans de Cult of Luna, exception faite d'« Alone with everybody ». Il y a aussi le post-rock (bien sûr) massif d’ «Overwhelming truth », mais les compos lentes, lancinantes, hypnotiques, « progressives » sont abandonnées.
G.L n’a pas lâché non plus son autre point fort : le batteur. Grosse frappe mise en avant dans le son, ajout d’une caisse claire en soutien en live : il est clair que l’on aime marquer les esprits à force de marteler («Running With Sharp Scissors»). Le résultat est prenant, surtout à l’intégration d’éléments comme des spoken words (assez déchirants d’ailleurs) ou des chœurs à la The Chariot que l’on scandera avec joie une fois l’album bien intégré dans nos oreilles.
Même si quelques petits éléments passés demeurent, la personnalité du groupe a muée voire carrément mutée pour une musique plus directe, comme un gros kick pour les nouveaux auditeurs, un réveil pour les anciens et un gros doigt pour ceux qui, avec « Roads », n’y croyaient plus.

photo de Tookie
le 07/09/2012

2 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 07/09/2012 à 08:44:39

C'est cool, j'avais pas entendu du General Lee aussi énervé depuis leur split avec As We Bleed. Un bon come back après un mauvais "Roads".

Geoffrey Fatbastard

Geoffrey Fatbastard le 10/10/2012 à 14:14:31

Beaucoup plus de moëlle cette fois-ci, enfin!

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