Grime - Deteriorate

Chronique CD album (40:52)

chronique Grime - Deteriorate

L'Italie, nouvelle terre du sludge ? Après les excellents Gum, c'est Grime, trio transalpin que j'ai découvert au Heavy Days In Doomtown de Copenhague de franchir les montagnes et le cadavre de Berlusconi pour en mettre ras la gueule à nos petites oreilles fragiles en mal de SIDA sonore.

EyehategodGriefSourveinAccept DeathConsularCoffins et j'en passe, voilà pour les références aussi crasseuses que trisomiquement jouissives de ce Deteriorate. Si sa pochette nous fait penser à un album de brutal slamming death metal, il n'en est rien. Grime distille les MST, la drogue dure, la sueur et le sang de pucelles avec soins. Pas si loin des bayous de NOLA post-Katrina (Buzz*oven et compagnie) et des usines et fonderies anglaises (ChargerIron Monkey et tout le toutim), la recette de Grime est toute faite. L'odeur nauséabonde qui en ressort n'est soutenable que si vous acceptez de puer autant en vous couvrant de cendres et de fluides humains. Il faut se mettre à niveau égal avec le dégout profond qui inspire la musique de ce trio pour en apprécier toute sa dimension misanthropique et sordide. Une fois votre seuil de tolérance à la haine, aux viscères de junkies exposés en plein soleil et aux lépreux zombies atteint, vous pourrez alors vous plonger dans cet album sans risques. Après tout, la peste, le choléra et autres reflux gastriques ne sont que les sales rejetons de Satan copulant avec un album de Noothgrush, non ?

Pas un titre pour vous faire relever la tête de cet océan de cambouis et de goudron puant, vous êtes véritablement destinés à vous noyer dans ce Deteriorate sans aucune chance de salut si vous y plongez. Si par hasard vous avez la chance de croiser un individu quelconque aux abords de ce marécage composé par Grime, il n'hésitera pas une seconde à vous jeter ses seringues usagées au visage, à lacher ses chiens enragés et à vous crever les yeux avec ses mégots. Une ode méphitique à l'abjecte et fétide existence humaine que je ne saurais recommander plus encore que les larsens et le suicide collectif.

photo de Viking Jazz
le 25/10/2013

1 COMMENTAIRE

Saucisson

Saucisson le 05/11/2013 à 17:58:35

Chronique un peu cliché pour du sludge, mais génialement écrite !

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