Hank 3 - Straight To Hell

Chronique CD album (40:29)

chronique Hank 3 - Straight To Hell

Je ne vais pas vous faire ni l’historique ni la biographie du Hank 3, il y a wiki-internet pour ça (et puis elle est fournie et je n’ai pas que ça à faire).  Après, comme le mentionne l’appel sur la maison du site Core And Co et comme on peut le voir dans la case du genre, c’est bien à de la country que nous avons affaire. Et puis comme son nom l’indique, celui de Hank, et bien avant lui, il y en a eu 2 autres. Ils sont malins ces ricains à nous faciliter la tâche pour de plus simple discussions en société. Exemple : question : « C’est qui Hank Williams III ? », réponse, « bein, c’est le fils de Hank Williams II, ducon ! ».  Enfin bref, et même si ce n’est pas vraiment ça, si Hank Williams III vient de la famille des Hank Williams, il descend surtout d’une descendance de country men (très connus dans le nouveau monde). Par contre, où il est plus original comparé à son nom, et c’est le pourquoi de cette chronique, c’est dans l’utilisation de sales touches de métal, voir de hardcore, dans ses chansons aux racines country (et déjà sacrément bonnes à la base). Ceux qui ont eu l’opportunité de le voir au Hellfest – entouré de 5/6 gâchettes jouant plus vite que nos ombres rendues toute pâlottes -  lâcheront sans hésitation que c’était LE concert du festival (les zicos de grands groupes de la Nouvelle Orléans où du New York présents sur le bords de scène ne diront pas le contraire). C’était le truc le plus improbable. On était pris dans un espèce de fest-noz de l’enfer, où, chacun réagissant à sa façon, t-shirts de Motörhead et tenues granguignolesques dansaient bras dessus, bras dessous, bras en l’air et tournée de handbanging pour tous. Les yeux grands ouverts, et les oreilles saignantes. Bordel, ça jouait vite, et les soli de banjo (et non l’inverse), comme ceux de slide-guitare ou de violon (bein oui), faisaient taire ceux à la guitare de pas mal de groupes métal au final pas si rapides qu’ils ne le croient. Pour ça une seule, explication, les gaillards de Hank maîtrisent leurs instruments comme des gars qui auraient vendu leur âme à quelque chose ou quelqu’un de pas très catholique. Du coup, face à tout ça, pas d’autres choix que d’aller chercher un disque du bonhomme, et quoi de mieux que de commencer par celui à la pochette qui, de loin, ressemble, un peu, à une couv’ du Wu Tang Clan.

 

Alors à la première écoute je serais un peu déçu de ne pas avoir que des chansons aussi rapides qu’au Hellfest, avec un album où l’approche « métal » n’est plus si évidente. Après je serais content d’en retrouver de sa playlist. Ensuite je me suis trouvé con de ne pas avoir remarqué à la première écoute combien tous ces morceaux étaient excellents. Country ou pas, seulement. Pratiquement tout ici est bonnard. Toutes ces chansons, et même celles jouées au fest qui ne sont pas de cet album, parlent des/du même sujet : la « booze », la drogue, la chute, la perte, ou tout simplement de la vie des drogués, des parias,  des asociaux, des gens dits « en marge ». En bref, des rebelles. Il faut je pense ne pas chercher plus loin, c’est de l’autobiographie, en mode « road-movie ». Et puis, c’est clairement annoncé dans les titres avec ce parfait enchaînement sur le sujet : "Pills I Took" / "Smoke & Wine" / "My Drinkin’" Problem. Bam c’est sur la table, tel un cowboy qui pose son « gun » en te regardant droit dans les yeux d’un « est-ce que c’est clair entre toi et moi ? » (hey, what did you expect ?).

 

Oui on se fera forcément prendre par ces rythmes « cow boy » à mimer le « ride » à cheval, et ce sera de bon augure pour nous européens. Sur beaucoup de titres l’aspect « country » sera, par la production assez propre, davantage mis en avant qu’en concert où le rendu – son, cris hardcore en secondes voix, double pédale, vitesse augmentée… - était sale, cru, vif, écorché comme les carcasses pendues de Leatherface. Comme pour certains autres artistes il ya des chansons, des ambiances, qui ne peuvent pas êtres retranscrites sur un enregistrement. Mais pour ces chansons hyper rapides, dégueulasses, que j’aurais voulues, on a sur cet album des "Country Heroes" ou des "Low Down" – et d’autres – au mid tempo classe comme une ballade aux frontières de l’abandon. Sur "Country Heroes" on ira d’ailleurs davantage sur les terres pleines de poussière des Calexico que sur celles de la country pure. Mais ne vous laissez vraiment pas rebuter pas ces mid-tempi ( ?) dont je viens de vous parler, "Smoke And Wine" ou "Dick In Dixie" par exemple envoie quand même à burne et sont davantage dans l’esprit punk-hardcore que « country à papa » . Et puis pour finir de vous convaincre, et ne pas vous flouter si vous ne l’avez pas vu au concert, le Hank Willams III faisait quand même partie des Superjoint Rituals avec Phil Anselmo, fait toujours partie d’autres projets métal, et a une partie de son set, où après avoir évacué les instruments country, consacré à son amour pour Carcass. Alors les metalleux, convaincu d’aller jeter une oreille à ce Straight To Hell ?

 

So long fuckers, je dois aller seller mon canasson.

photo de R.Savary
le 23/02/2013

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