Hawkwind - Onward

Chronique CD album (60:30)

chronique Hawkwind - Onward

Ils sont anglais, une carrière impressionnante de régularité, une discographie kilométrique, ils ont inventé un genre et l’ont savamment nourri … Non, ce ne sont pas les recordmen du genre (Les Rolling Stones), leur line-up cent fois a été remis sur le métier… Une singularité qu’ils partagent avec l’autre groupe culte anglais The Fall. Dames and Heren, voici Hawkwind.

 

Onward est le vingt-septième album de la discographie officielle - on passe au moins au triple pour les 45t, les remixes – dès les années 80, les live, raretés et autres lost tapes - du combo originaire de Ladbroke Grove… Oui, oui, le quartier évoqué dans l’un des meilleurs albums de Killing Joke, Absolut Dissent. Voilà, vous situez un peu mieux le propos. Le groupe préféré de Dave Wyndorf – Monster Magnet -, Steve Jones – Les Sex Pistols ont repris leur hit « Silver Machine » le temps de quelques concerts, et d’Al Jourgensen, remet le couvert en 2012 et avec un double album s’il vous plaît ! Il faut bien avoir une carrure comme la leur pour se risquer à une telle production en 2012 où le support disque est mort et où les gens ne passent pas plus de 17 minutes en moyenne pour l’écoute d’un album. Ça doit les faire marrer les Hawkwind.

 

Des débuts de la formation en novembre 1969, seul, Dave Brock, le leader incontesté, est de la partie. Outre Simon King, batteur majeur de la formation et Simon House (violoniste un temps pour Bowie) le plus illustre membre fondateur du combo est cette bonne vieille baderne de Lemmy. Bassiste, guitariste et chanteur le temps de six albums, les cinq premières années de vie du groupe avant d’en être viré, après une concertation en groupe, pour possession d’amphétamines et de LSD. Lysergique le Lemmy, nous sommes en 1975.

Les ex-Famous Cure (!) ont construit rapidement un univers bien à eux où reignent la science-fiction et la Fantasy. Dans les années 70, le groupe joue derrière des vidéos un rock assez lourd, métallique, reposant sur de lentes progressions et des mélodies plaquées sur des synthés filtrés. Ça s’appelle le Space-Rock, proche du rock psyché ou progressif. La différence majeure est que le groupe s’ébouriffaient aussi bien sur des punk songs que sur des mélopées reggae. Hawkwind joue du Hawkwind. Onward ne déroge pas à cet état de fait.

 

« Seasons » qui ouvre l’album (CD1) est déjà un morceau de bravoure synthétique et métallique en diable. Les sons fusent, la guitare virevolte et le rythme est soutenu. Idéal pour qui ne connaît pas le groupe. On n’a pas entendu ça depuis… Bien longtemps. Une cure de jouvence, pour cette nouvelle plongée dans le grand bain d’étoiles. « The Hills have Ears » enfonce le clou, 37 secondes de répit avant l’un des monuments de cette album, m’étonne pas que Dave Magnet soit fan. Assis sur son lit, dévorant une BD du Surfer d’Argent en guerre contre les Champions, l’album sur la platine, volume à 12. Le père Brock pousse la chansonnette sur une mélodie d’un autre âge le temps de « Mind Cut »... Rock Bottom n’est pas loin. On retrouve une relecture de leur thème punk favori « Death Trap », un punk fatigué, certes trempé dans de l’indus… Et là c’est Jourgensen qui gémit. « Southern cross » nous fait comprendre que le groupe est multiple, ce sont tous les musiciens qui y participent et apportent à tour de rôle, une touche personnelle, une identité.  « The Drive by » clôture cette première plaque de la meilleure des manières, on nage en plein dedans !

 

Le deuxième album montre des signes d’essoufflements, crois-t-on…  « Computer Cowards » conserve la tenue recherchée, solide, toujours métallique, dans une forme de new-wave comme l’a pratiquée Billy Idol. Encore une fois, une composition riche, très aboutie. La suite de l’album se compose de bonus live « Right to decide », « Aero Space Age » et « The Flowering of Rose », d’un surprenant et urbain “Deep Vents”, le final étant emporté haut la main par « The Mystery Track », envolée portée par les accords du « i wanna be your dog » des Stooges pour un thème hawkwindien pur jus... Mollo sur les lasers, les gars.

Combien de groupes peuvent encore se targuer de proposer une heure et demie de musique sans que l’on s’ennuie un instant ? Tenus en haleine, comme dans un film d’aventures où l’on attend les rebondissements, sans pouvoir les prévoir. Combien de groupes peuvent encore être pertinents, inventifs, curieux après 43 ans de carrière ?

 

Hawkwind signe un grand album pour leur cuvée 2012, les héros sont immortels.

photo de Eric D-Toorop
le 08/08/2012

2 COMMENTAIRES

el gep

el gep le 14/08/2012 à 15:56:49

Bah tu vois, ça fait partie des classiques que je n'ai -je crois bien- jamais écoutés. Je vais arranger ça, tu me donnes envie.

Ukhan

Ukhan le 14/08/2012 à 18:46:46

L'album est aussi bon que la pochette est moche.
Ce n'est sans doute pas le meilleur, les puristes ont leur liste mais c'est un bon point de départ.
In search of Space, Doremi fasol latido, et Sonic attack, comme plaques pour se faire une idée

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