Hexen - State of Insurgency

Chronique CD album (56:02)

chronique Hexen - State of Insurgency

Oui oh bon, ça va hein! Je sais bien qu’Hexen a sorti son 2e album, Being and Nothingness, l’année dernière, mais moi j’ai décidé de vous parler de leur petit premier, et p’is c’est tout! D’autant que bon, pas sûr que je continue l’expérience plus avant, le revival thrash qui fait ouvertement du sur-place, ça va un peu, mais quand on insiste trop, ça a vite fait de vous soulever le couvercle de la boîte à ras-le-bol.

 

...Tiens d’ailleurs, pour le coup, je pourrais presque arrêter là la chronique… *** tenté le gars *** … Oui mais non, on va quand même vous dire pourquoi Hexen c’est pareil que l'abondante foule des jeunes-patchés-qui-ont-redécouvert-la-roue-thrash-sans-l’améliorer, mais pas tout à fait quand même.

 

Bon, passons sur la pochette de mister Repka (j’adore, mais dans le genre on fait difficilement mieux pour se noyer dans la masse…) pour vous causer de là où les américains d’Hexen ont décidé de poser leurs guitares. State of Insurgency propose une musique qui sonne comme une version US street-thrashisée (bref, avec beaucoup d’Exodus, de Vio-lence & co dedans) de Destruction. Et c’est d'ailleurs avec étonnement qu’on découvre, quand on plonge son nez dans le livret, que nos américains semblent plutôt révérer Death, Coroner et Megadeth. Parce qu'on n’en sent pas franchement la marque au cours de la petite heure que dure l’album (bon, allez: la bande à Mustaine encore, je veux bien…). Non non, 'y a pas à tortiller, le truc de Hexen ce sont les plans thrash teigneux et efficaces, mais malheureusement ressassés un million de fois par toute une génération spontanée de sales mômes ayant reçu une guitare et une veste à patches pour leurs 14 ans.

 

On leur reconnaitra quand même d’être de vrais virtuoses de la guitare, les longues séances de twin, de solos et de leads divers étant souvent délectables – tiens, exemple parmi tant d’autres: écoutez les 2 dernières minutes de « Seditions in Peacetime »… Du bonheur! On appréciera également la – relative, mais quand même – large place accordée à la basse d’Andre, qui ronfle avec rondeur (la basse, pas Andre!). Et puis accordons leur cela: certains titres arrivent quand même à sortir du lot et à nous caresser agréablement les tympans. Non je ne parle pas des instrumentaux « Desolate Horizons » et « Outro », exercices assez sympas mais relativement convenus vu que ces pauses chamallow restent un passage obligé pour beaucoup. Non je voulais plutôt parler de « The Serpent » – morceau bien plus héroïco-épique que la moyenne, à la limite du heavy-thrash parfois, et carrément juteux –, du « Seditions in Peacetime » précédemment évoqué – qui reste beaucoup dans les up-tempos, miam! – ainsi que du morceau titre, certes pas innovant mais incisif, et doté d’une mosh part bien lente ainsi que d’un superbe final (à partir de 4:11 bordel!) tricoté par des experts es-chatouilles guitaristiques.

 

Le problème reste que dès la première écoute de State of Insurgency, on n’a de cesse de déceler des passages déjà entendus par le passé, le jeu consistant au final à réussir à mettre le doigt sur l’original. Personnellement, à ce petit jeu je me suis pas mal fatigué les nerfs sur « Gas Chamber » – dont le riff d’intro repompe Sodom (période Persecution Mania / Agent Orange) à un degré qui frise la pornographie – ainsi que « Chaos Agressor » – dont le refrain, entendu pour la 1ere fois à 2:02, a une dynamique décalquée au quart-de-poil près sur un autre morceau bien-connu-de-mes-services-sauf-que-bordel-de-gland-impossible-de-retrouver-où!!! Je trouve ça carrément pénible: autant assumer la démarche jusqu'au bout et enregistrer carrément des reprises, ce serait plus honnête!

 

State of Insurgency c’est donc un peu d’Allemagne (des accents occasionnels à la Schmier, des passages retors à la Release From Agony, un « Gas Chamber » très Sodomaniaque, des twins qui tirent parfois sur le heavy teuton) et beaucoup de "urban thrash" à l’américaine. D'un côté des grattes et une basse jouissives, mais de l'autre de vieux pots dans lesquels on ne fait plus la meilleure soupe depuis un bail. Bref, sympatoche, mais pas enthousiasmant – voire énervant si on s'est levé du mauvais pied.

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courteState of Insurgency, c’est du bon thrash générique d’obédience germaméricaine (genre: Destruction qui se fighte au couteau, façon West Side Story, au son d’Exodus) , qui regorge de leads et de solos juteux, mais qui comporte définitivement trop de copier-coller…

photo de Cglaume
le 21/02/2013

6 COMMENTAIRES

R.Savary

R.Savary le 23/02/2013 à 16:19:46

Bein mon côté vieux-jeux je vais plutôt aller voir du côté des derniers Kreator et Overkill dont on parle à côté !!

cglaume

cglaume le 23/02/2013 à 18:38:41

Tu feras bien !

Keyser

Keyser le 01/03/2013 à 08:58:23

Album énorme en ce qui me concerne. Hexen est très au-dessus de la masse en terme de revival thrash et c'confirmé avec le nouvel album.

Mystificator

Mystificator le 26/09/2018 à 19:54:06

Je risque de jouer au fossoyeur de chroniques mais dans mon cas, Hexen ça a été la claque absolue. Je trouve ça un peu mauvaise langue d'affirmer qu'ils sonnent générique en se basant sur des exemples aussi subjectifs (au final avec tout ce que le metal a à proposer, pas étonnant de tomber sur des riffs qui se ressemblent, qui s'inspirent; ça créé des liens entre artistes et genres dans le vaste spectre du metal), et limite mauvaise foi de crier au pompage lorsqu'un pauvre riff sonne trop comme "ceux" d'un groupe (j'adore Sodom donc ça peut me faire que plaisir d'entendre Hexen jouer ce style de thrash à leur sauce).

Et puis on va pas se mentir, j'ai rarement vu des groupes enchaîner les breaks agressifs, les riffs solides, la masturbation du tempo, les solos mélodieux avec autant d'aisance et de technicité... à part peu être Death ! Non sérieusement la batterie à la Death sur le solo de Blast Radius et autres, la basse musicale, les riffs en montée Megadethesques.. je suis d'accord, ils ont peut être pas inventé grand chose mais ils ont le mérite d'avoir leur propre combinaison, d'instaurer leur propre ambiance (notamment au travers des mélodies, solos et pauses chamallow) et de faire de la musique objectivement technique et MUSICALE (et là je parle que du premier album!).

Honnêtement je trouve ça triste de se sentir obligé de faire exister un groupe au travers des autres, on ferait pas mieux d'apprécier ce que ce groupe peut offrir sans comparer le moindre détail trop familier ? Autant comparer Consumming Impulse à Leprosy à ce point là.

Je fais sûrement preuve de pas mal de subjectivité, étant friand de solos et mélodies orgasmiques, mais je trouve qu'Hexen mériterait beaucoup plus de reconnaissance, je trouce ça frustrant qu'ils se soient arrêtés là. En conclusion Hexen est unique à mes yeux, et si un autre groupe du genre existe quelque part j'hésiterai pas à me ruer dessus !

cglaume

cglaume le 27/09/2018 à 05:09:37

Salut Mysti !
Pas de mauvaise foi ni de mauvaise langue ici : pour le chroniqueur il s'agit de retranscrire par écrit ce qu'il ressent à l'écoute de l'album, en étant le plus honnête possible envers soi-même (ne pas se laisser influencer par ce qui se dit ailleurs) et les lecteurs. Et en effet, sans arrière-pensée aucune, ce que j'écris ici reflète à 100% ce que je ressentais à l'époque (je n'ai pas réécouté l'album depuis). Malgré la grande quantité d'albums proposés chaque année, j'ai pris un super panard à l'écoute des 2 derniers Crisix, du dernier Warfect ou de certaines des dernières livraisons d'Overkill. Du coup ce n'est pas parce que je suis un blasé du genre que je me perds dans ces comparaisons. C'est parce que quand les similitudes sont trop sensibles, ça me gène, d'autant que certains groupes arrivent toujours à proposer des albums qui tuent sans que ça sente trop la copie carbone.

Xuaterc

Xuaterc le 27/09/2018 à 06:41:24

En tout cas, ça fait plaisir de lire un commentaire argumenté, structuré et bien écrit.

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