Kong (uk) - Snake Magnet

Chronique CD album (44:34)

chronique Kong (uk) - Snake Magnet

Pique, nique, douille…

 

Parfois, choisir un disque à chroniquer au hasard, ça a du bon. Enfin, pas toujours,  car dans une grande majorité des cas, bien sûr, ce sera la panade, le four, le disque sur lequel on ne sera pas capable d’aligner deux phrases, parce que si le disque est encore là quatre ans après sa sortie, y’a surement une raison, vous me direz. Mais là, de raisons je ne vois, si ce n’est que ce dernier attendait bien sagement que je me décide à écrire des chroniques, et que, tel un sauveur providentiel (pléonasme), je vienne le soustraire à sa misérable condition de support promo jamais chroniqué, soit l’équivalent d’une vie gâchée pour une rondelle de plastique numérisée (On a les fantasmes que l’on mérite, hein...). 

 

Et dans le cas présent, ça aurait été dommage de passer à coté de la noise nerveuse de Kong. Une noise qui n’aura pas besoin de test de paternité, tant les deux influences majeures du groupe explosent littéralement à la première écoute, au premier riff. Un groupe à deux papas donc, Shellac d’un coté pour ce coté anguleux, ce sens de la répétition, ce son de guitare taillé  dans le barbelé, cette basse ronde et imposante, cette batterie sèche et ample la fois et Mc Lusky de l’autre pour ce chant complètement superflu mais toujours essentiel, agrémenté de ce sens de l’absurde « so british » qui transpire de la musique du groupe.  Bien entendu, de par ses origines génétiques, Kong ne pouvait être qu’un power trio, formule idéale qui a pour principal intérêt de laisser de l’espace à chaque instrument et de limiter la place du chant (c’est compliqué de jouer de chanter en même temps…) afin de permettre à cette musique anguleuse, qui joue de nuances multiples en s’appuyant tantôt sur la répétition de motifs martelés jusqu’à plus soif tantôt sur des rythmiques élastiques et tortueuses,  de s’épanouir autant qu’un anglais bourré en Shorty dans un pub un soir de match de foot.

 

Mais comme notre anglais imbibé qui ne supporterait pas d’aller supporter son club sans son maillot en acrylique et  son écharpe en nylon, Kong  ne pouvait se poser en fervent supporter de la cause noise rock sans se parer de ses plus beaux oripeaux. Le son du disque est donc d’une classe folle, dynamique au possible, et sert parfaitement le propos du groupe. Pas de fioritures ici, pas de deuxième guitare ajoutée en post-production, pas d’effets de style rutilants au niveau de l’habillage sonore, nada. Juste trois (bons) musiciens que l’on imagine aisément se tordant et se contorsionnant durant des sessions de prises éprouvantes pour le corps mais salvatrices pour l’esprit. Et c’est aussi ce qui est bon dans ce disque, cette énergie positive qui transpire de chaque note, chaque coup, chaque cri. En somme, comme chez Faulkner, on a le droit au « bruit et la fureur » mais pas à la tragédie qui va avec.

photo de Crousti boy
le 30/04/2013

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