La Fin De La Société Telle Que Nous La Connaissons - Cirkle

Chronique Maxi-cd / EP (26:52)

chronique La Fin De La Société Telle Que Nous La Connaissons - Cirkle

C’est vrai, j’ai mal joué: pour vous parler de ce maxi de La Fin De La Société Telle Que Nous La Connaissons (ou LFDLSTQNLC, voire LFDLS, parce que bon, hein…), si j’avais eu le sens de l’à propos et du buzz, je me serais arrangé pour que la chronique soit mise en ligne le 21/12, histoire de coïncider avec le début des festivités apocalyptiques annoncées par la fine fleur des analystes économiques mayas. Mais bon, la date est à présent passée, le coche loupé, le soufflé retombé… Et de toutes façons vous autres, mélomanes éclairés qui avez vos habitudes en ces haut lieux de la metallitude, vous êtes ici pour la musique, pas pour du sensationnel à 3 centimes d’euro. Pas vrai?

 

LFDLS, késako? Ça aurait pu être le nom d’un groupuscule d’anarcho-éleveurs de chèvres en quête de ciels plus bleus – et d’ailleurs c’est peut-être le cas, hein, qui sait –, mais a priori ce n’est pas exactement le propos de nos amis bayonnais. Non, le registre de LFDLS, c’est plutôt un death metal barré baignant dans d’épaisses coulées de violoncelle, des ambiances cinématographiques sombres, une certaine effervescence baroque et de pleines brouettées de joyeux Bluk-bluk-Zogotounga. Plus les paillettes de la Piste aux Etoiles. Et en somme, ce mélange de violence houleuse, de folie classieuse et de nawakeries bondissantes situe le groupe quelque-part entre Unexpect et Empalot. Laissez-moi vous dire que non seulement le résultat est très bon, mais qu'il est même carrément accrocheur!

 

Chaussons à présent nos lunettes, fronçons les sourcils et passons en mode DRH pour passer au crible le CV de la formation. On découvre qu’elle a déjà sorti 2 maxi – Cirkle étant le second – et qu’apparemment elle s’ébat dans le champ de gravité de la planète Gojira. En effet, elle a déjà dansé le jerk à maintes reprises sur la même scène qu’Empalot, Manimal, ainsi que les landais les plus connus de ce côté-ci de la galaxie. Cirkle a de plus été enregistré au Studio des Milans par Laurentx Etxemendi et un Joe qu’on image – bien que ce ne soit pas écrit – du plan entier (!). Ajoutez à cela que les prestations scéniques du groupe sont théâtralisées et costumées – oui, c’est ça: à la Empalot – et vous réalisez à quel point tout ce petit monde semble interconnecté!

 

Allez, comme je suis du genre à garder les meilleurs morceaux pour la fin, évacuons ‘de suite 2 points qui restent annexes, mais qui dé-idéalisent un brin le tableau. Primo, le groupe utilise – au moins partiellement – une batterie électronique. Ce choix semble revendiqué, donc non seulement il est assumé, mais il est réfléchi. Pourtant, j’avoue trouver que cela nuit parfois à certains passages – comme le début de « Mik Mak » – qui du coup sont chaussés de gros sabots un peu inélégants. M’enfin c’est vrai qu’en général, cela passe inaperçu, et sert même plutôt avantageusement certaines parties dont l’approche rythmique lorgne vers une version tribale des Tambours du Bronx, à la Overdose – ce qui tranche un peu, c’est vrai, mais pour le meilleur. Deuxio, le son des guitares aurait peut-être pu être un peu plus chargé en testostérone, cela aurait ajouté quelques poils supplémentaires bienvenus au versant le plus death de la musique du groupe. M’enfin en même temps, pas facile de ménager la chèvre brutôôôl avec le chou nawak et le chou-fleur violoncelle!

 

Maintenant, Cirkle c’est avant tout 6 superbes morceaux, à commencer par une intro excessivement et excellemment Unexpectienne (notez au passage le pléonasme). Suit « Cirkle », qui continue de développer cet univers de cirque chtarbé, foisonnant et brutal. Puis vient « sExp [Love] », qui varie plus nettement les registres en enchaînant un début monté sur ressorts Psykupiens, un corps plus foncièrement thrash/death et un final épico-mélodique qui pourra rappeler Katatonia. Premier morceau plus franchement typé B.O., « Par la Racine » est une petite merveille nous propulsant dans un univers où une Amélie Poulain gothique broie du noir derrière sa fenêtre embuée, le regard perdu dans le décor d’un marché de Noël déserté. « Mik Mak » marie quant à lui death houleux et rythmique à la Overdose, tout en ménageant un passage funky de folie à mi-parcours. Les draps sont donc encore chauds quand arrive « A Party Odyssey », qui joue une dernière fois avec ce merveilleux kaléidoscope de metal forain, avant de nous quitter sur un tomber de rideau cinématographique, façon epic movie poigant.

La classe.

 

Autant vous dire que vous pouvez arborer un grand sourire mes frères (et soeurs), car la bonne nouvelle de l’existence de LFDLS ne vient pas seule. Joie, allégresse: le groupe travaille actuellement sur la sortie de son 1er album longue durée. Allez loups ‘y a!

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Cirkle, c’est l’élégance et le grain de folie baroque d’Unexpect, plus la dimension cinématographique et le côté légèrement décono-cartoonesque d’Umläut. Le tout mariné dans son jus death metal, mais adouci par un violoncelle très présent. Bref: pépite.

photo de Cglaume
le 06/01/2013

4 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 06/01/2013 à 13:21:10

Haaaa j'en avais oublié l'existence ! J'avais sorti une chronique pour un obscur fanzine il y a 6 ans également, et c'est fou...ça ne vieillit pas, ça tirait vers Psykup sur quelques aspects, trip Empalotien en effet, une belle époque de métal un peu foufou en France qui perdure bien !

Bref, ton dernier paragraohe me met en joie je ne savais pas !

cglaume

cglaume le 06/01/2013 à 16:35:39

Une interview viendra bientôt ! ;)

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 08/01/2013 à 20:18:32

Merci pour la découverte.

cglaume

cglaume le 09/01/2013 à 00:08:17

C't un plaisir !! ;)

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