Microfilm - AF127

Chronique CD album (57:40)

chronique Microfilm - AF127

Presque une découverte pour votre serviteur, Microfilm est un groupe qui s’annonce aussi romanesque qu’il est instrumental. La pochette laisse présager un joyeux fourre-tout entre oisiveté, rêverie, amour moite et humour ; et en format 33t, c’est encore plus parlant. Vont pas faire dans le gothique, les Microfilm. AF127 est le quatrième album des poitevins, dans un genre qui leur est propre : la bande – son.

 

De Microfilm, j’ai bien plus lu que je n’ai écouté. Très souvent des critiques enflammées, du post-rock, des climax, et le choix toujours bien senti des samples. L’art du collage entre le film (tous formats et genres confondus) et la progression mélodique. C’est clair qu’ils sont bien dans leur trip, à la première écoute (distraite), on choppe « Claude » entre sons sixties et fin magnétique qui s’étend et ne sait pas finir justement.  Une vraie interrogation sur ce titre, un collage qui s’avère un peu cochonné, brouillon de deux belles idées. Pourtant ce titre est entêtant.

Les mélodies sont claires, brillantes et les sons puisés tous azimuts, prennent possession de chaque titre. C’est bien la marque de fabrique du groupe. Qui inspire quoi ou l’inverse,  pas la peine de chercher, l’inspiration est juste et de bon goût.  Du documentaire au film le plus noir, tout le monde s’installe pour cette projection en grand format. « Flying Guillotine » affiche une belle tenue, costume du majordome impeccablement repassé et soigné, pour nous faire rentrer dans le débat. Ce groupe devrait jouer avec Robert Smith ! Mélodie noire, lancinante, une belle envolée.

 

« X’ Plotation » change la donne avec une approche un peu plus … garage… le genre de titre qui fleure bon le Tarantino, si celui-ci voulait filmer la fin des années quatre-vingts en se mettant au manga.  Le pic de l’album se situe dans le tiers que constituent « Carnival », « Claude » et « The intruder ».  Trame parfaite pour un film comme Peur sur la ville (Henri Verneuil – 1975). C’est sans doute, le point fort de Microfilm, nous faire vivre notre propre film en en habillant certains. Alors oui, la musique peut faire voyager, faire rêver.

 

Du déjà entendu « Stranden » à « Beauregard », le groupe hésite entre chipotages et laisser-aller. Etonnement, « Rio » pourrait faire office de single à lui seul, de porte-étendard pour le groupe, s’il ne s’embarrassait pas de longueurs inutiles.  Le derniers tiers nous transporte dans du post-rock plus scolaire nettement moins emballant que les ¾ de l’album.

Dans l’ensemble, un bon album dans un genre aussi encombré que les bronches d’un fumeur de 2 paquets par jour. Le plus, ça donne bien envie de découvrir les premiers albums… j’y vais de ce pas.

photo de Eric D-Toorop
le 03/08/2012

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