Ministry - Animositisomina

Chronique CD album (53:45)

chronique Ministry - Animositisomina

Pour comprendre la démarche empruntée par cette chronique, référez-vous au chapitre 1.

Animositisomina où l'archétype du disque oublié. Tant il est vrai que ce huitième opus de la chose nous rejoue une version de « Je t'aime, mon non plus » façon Filth Pig, les fans de la première heure ne comprennent pas et le détestent d'emblée et ceux qui ont découverts Ministry grâce à la b.o de Matrix... ne comprennent pas non plus. C'est que « Bad Blood » a eu son petit effet, il siégeait en bonne place du difficile Dark Side of the Spoon raconté ici, précédente parution du tribun. Cette fois-ci , c'est sûr Papa Al a décidé de saccager une bonne fois son jouet.

Première écoute, deuxième plage "Unsung", c'est quoi ce son de merde. Septième plage « Shove » ... oh purée, la claque ! Bon la vérité se situe certainement entre les deux (pour faire court). Alors certainement que ce disque aurait pu tutoyer l'aura d'un chef d’œuvre, si le son général n'était pas aussi minable - catégorie petit bras. Comment ça ? Ben les titres, bien sûr !

 

Une fois de plus, l'artwork est révélateur, Ministry se politise un peu plus, à sa manière... on ne peut plus explicite. Cette image de jeunes moutons morts (belle photographie cela dit – esthétiquement parlant) et partout dans le livret les représentations croyantes, comme l'étoile de David, la croix chrétienne, le croissant étoilé. En 2003, c'est dérangeant, en 2013, ce serait censuré ! La croisade anti-Bush n'est pas à l'ordre du jour, mais ces histoires de religion, ça le chagrine Tonton Al. Les paroles de « Lockbox » ou « Shove » sont assez explicites concernant l'attitude et la méfiance du chicagoan.

Pour les détracteurs, Animositisomina (merdre, ce titre!), est un assemblage prévisible entre un score-look like en intro suivi d'une poignée punkoïde et deux-trois pièces rampantes dans une new-wave qui n'en finit plus de finir (avec une reprise en prime). Derechef, assez d'alibis pour qualifier la plaque de ... chiante ou mieux de l'oublier (bouh... vilain disque). Oui... mais non.

 

Certes, la triplette d'ouverture la joue facile, veste en cuir, attitude rock'n'roll et majeur dressé bien haut, en plus comme l'ensemble manque de patate, ça pourrait faire penser à une aimable démo jouée dans un garage. « Lockbox » surprend même par son hommage à peine déguisé à Motörhead. « Broken » le faux-single ! Parfait uppercut pop-indus (oui, ça n'existe pas mais Jourgensen l'a inventé) sera le sujet des débats. Elle est où cette voix démoniaque, les lames de rasoir qui jouent d'habitude avec les cordes vocales auraient-elles réussies leur office ? De plus le faux rythme du morceau (parfaite batterie new-wave pour le coup ! Basse chevrotante), n'arrange pas l'affaire. On adore !

Ministry et les reprises, ça commence ici. Sixième tranche, «The lights pours out of me » - MagazineReal Life ; 1978 un classique parmi les classiques avec Howard Devoto lorsqu'il a claqué la porte des Buzzcocks, ... heu, je m'égare. « The Lights pours out of me », le titre que l'on repasse en boucle, magnétique et primal. Bien sûr qu'il y'a une relecture de « Lay Lady Lay » sur l'opus de 1996 mais c'est bien avec ce morceau que Al va s'intéresser de plus près à l'affaire au point d'en faire deux compilations discutables (on en reparle un de ces quatre). Pour les curieux une version très réussie, issue d'un live au Ritz à New-York en 1988 est disponible sur youtube avec Nivek Ogre (Skinny Puppy) au chant, Al étant à la guitare et Barker à la basse.
Déboule l'un des meilleurs titres, toutes époques confondues, du Ministère. « Shove » et... putain cette basse quoi ! Et de regretter le départ de Paul Barker, guerrier de l'ombre qui finalement aura porté haut et fort l'étendard durant la meilleure période du groupe. « Impossible » ravive les sens et l'à propos d'un Jourgensen décidément inspiré au point de se servir de son déjà illustre passé... et toujours cette basse. C'est là que pige cet album, sans dire son nom, Animositisomina verse dans le concept album. Le genre de plaque que l'on se doit d'écouter d'une traite. Les titres se faisant écho les uns des autres. « Stolen » est un demi plantage qui sert d'entrée à l'hypnotique et halluciné« Leper ».

 

Animositisomina recèle des trésors de mélodies et de concassages dans ses morceaux à tiroirs. Loin d'être évident, on aimerait que le cubain, se penche sur son mastering plutôt que de se perdre à raviver une flamme à peine scintillante.

 

photo de Eric D-Toorop
le 20/10/2013

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 20/10/2013 à 11:53:23

Un bon Ministry

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