Monoski - No More Revelations

Chronique Vinyle 12" (32:50)

chronique Monoski - No More Revelations

Et on continue dans les noms de groupes à la con (je m'y connais, je reconnais, je reconnais) : après Aerôflôt, voilà... Monoski. Ouch ! Dur, vraiment... Là, vous avez complètement craqué les gens.
Mais bon, un nom, c'est un nom, après tout, qu'est-ce qu'on s'en fout. Tu pourrais appeler ton groupe « Bite », si la musique tue tout, la musique tue tout. Y restera que t'as juste un nom à chier debout.
Bref.
 

Une rapide première écoute m'avait donné envie d'approfondir. Malheureusement, en termes de profondeur, je suis un peu resté sur ma faim.
Car si ce duo batterie/guitare - croisement entre Kyuss et les White Stripes, dirait-on – aurait pu vraiment me plaire, il manque cruellement de quelque chose d'essentiel : les compositions.
 

Hé oui, désolé, mais les compos sont creuses. Y'a pas grand-chose à rogner sur les os. J'veux dire, un duo gratte/batt', c'est déjà pas riche niveau harmonique, fatalement, alors si les riffs tapent dans le simple et répétitif à l'extrême, ben autant y aller franco, bride rabattue, à donf dans les virages, avec un grand cœur Punk déglingué qui bat dans la carcasse dézinguée.
Mais non, pas là.
 

J'imagine que les intentions sont bonnes, l'épure, le son, tout ça, le grand Ouest, tu vois... On sent une volonté de concocter une ambiance chaude et désertique, prenante et un peu mystérieuse...
Mais le son, tiens : le son est très bon. Tant mieux. Après, ça sent fort les gros amplis gratte qui coûtent cher, le matos plus vintage que ta grand-mère, les lampes à 100 boules/pièce. Mais voilà, avoir de la thune et acheter ce qu'il faut, ça n'a rien à voir avec composer des morceaux qui déchirent tout. Je serais vilain, je dirais que ça n'a rien à voir avec la musique, vos amplis à 5000 euros.
(Pour la thune, je connais rien de leur portefeuilles, hein, c'était façon de parler. On va encore me traiter de racisme anti-Suisse, sinon...)
Je dis ça sans aucune prétention, mais j'ai vraiment du mal à trouver un intérêt autre que très superficiel à ces titres bluesy/stoner/garageux.
Celui que je préfère encore, c'est le solennel morceau final « Everybody's Going Home ». Tourné vers le sud ricain traditionaliste, la lumière et la mélancolie entrelacées font toujours leur petit effet. Mais là aussi, j'aurais voulu qu'ils creusent la piste rocailleuse et nous ressortent des pépites. On en restera à un joli essai de style.
Dommage.
 

Les mélodies de chant sont limitées, le jeu de batterie aussi (ça n'a pas empêché les White Stripes de cartonner, certes, mais ils avaient quelques très bons morceaux – en plus d'un guitariste qui envoie) et le mimétisme est trop voyant. Le déjà-entendu mille fois règne dans ces riffs, sans que la folie ne pointe le bout de son nez pour foutre le caillon au beau-milieu (hum, peut-être dans « Prohibition Song »?). Ça ne dérape pas, ça reste pépère malgré, disais-je, un son (trop?) travaillé du côté roots.
 

« Dead Horses » me semble au-dessus du lot, peut-être parce qu'une longue lignée de chevals morts me suit dans mon histoire personnelle. Cherchez pas. En tout cas, sa saveur plus morbide fonctionne bien mieux que le rasoir « Black Lamps » et sa ligne de chant inutile.
Mais, mais... raaah non, c'est du même tonneau : répétition de motifs prêts-à-porter avec un gros son et, bien bien plus loin : fin du morceau.
Merde.
Tiens, en fait, je préfère le petit morceau bancal « The Endless Collapse », çui-là, au moins, l'est bien débile ! Ouais, autre meilleur titre de l'album, mais je fais mon chieur.
 

Monoski, pour résumer, on dirait une musique de gimmicks. Ça sonne bien ça, hein, dites-le à haute voix : musique de gimmicks. Ben sur leur disque, c'est pareil. C'est bourré de petits trucs censés « fonctionner », tu sais, « efficaces ». Je ne leur jette pas la pierre, énormément de musiques, underground ou non, sont désormais basées là-dessus : les gimmicks (et le mimétisme). Ridicule comme mot, non ? Ça sonne petit, tout rabougri, tout laid : gimmick.
Mais putain, allez-vous m'en vouloir de réclamer de la musique avec du contenu ? Du contenu, bordel ! Que les gens ne se foutent pas de notre gueule en composant des morceaux, en cherchant vraiment, en essayant, quitte à se planter, mais bordel, qu'il y ait des gens derrière et pas juste des façons de faire, des suites de « ah ça, ça marche bien d'habitude, on va faire pareil ».
 

Tentons de bien nous comprendre : il n'y a rien de vraiment désagréable dans ce disque. Il peut même flatter l'oreille à de multiples reprises, mais il manque toujours de corps, de sens, de profondeur, d'émotion. De contenu. Un joli flacon qui reste frustrant sur l'ivresse.
Et je sais pas vous, mais moi, la frustration, ça suffit, j'ai eu ma dose.
Je suis là pour me bourrer la gueule, le cul, les oreilles, peu importe, mais me faire défoncer, de dieu ! J'EXIGE de me faire défoncer.
Bon, pas grave, une autre fois peut-être. En attendant, je file écouter Now I Got Worry du The Jon Spencer Blues Explosion (chronique oldies à venir peut-être un jour, tiens...).
 

Au fait : l'un de mes premiers groupes (de Fusion) s'appelait Filagroov'. Paie ton nom à chier debout, vous disais-je ! Alors sans rancune et quittons-nous en riant un bon coup : AHAHAHAHAHAH !
 

photo de El Gep
le 17/09/2012

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