Ni - Ni

Chronique CD album (28:56)

chronique Ni - Ni

« Who are you?

- We are the knights who say Ni! »

 

Ça vous rappelle peut-être quelque-chose cet échange, non? « Sacré Graal », les Monty Python. C’est en effet à ce Ni là que fait référence le groupe mâconnais dont on va causer aujourd’hui, vous et moi, autour d’une bonne petite mousse (… pas vous? Allez quoi, mettez-vous à l’aise!)

 

Ni, donc, affectionne l’humour déjanté, ainsi que le metal/rock barré. Barré, mais découpé avec la minutie d'un cuistot japonais débitant du sushi au katana. D'ailleurs tiens, pour marquer le coup, on pourrait parler de metal/math rock même. Barré donc, vous disais-je, et cela sans avoir besoin de recourir à un chanteur à gros nez rouge faisant des pouët! et des grimaces à n’en plus finir. Non, Ni se la joue tout instrumental. Ou presque. A vrai dire la démarche de nos lascars s’apparente TRES fortement à celle d’un Ultra Zook: basse rebondie, guitares à l’amplification occasionnellement métallique, batterie mouvante, ressorts qui font bzoïïng et hyperactivité à tous les étages, plus, de temps à autres, des chapelets d’onomatopées cartoonesques semblant émaner de bébêtes hystériques échappées de Fraggle Rock.  

 

Mais pour que le parallèle avec les cousins d’Ultra Zook tienne vraiment la route, il vaut mieux garder à l’esprit Epuz – le 1er EP des Bachi bouts d'zook – plutôt que leur dernière offrande en date (Epuzz – avec 2 Z), celle-ci étant plus groovy, plus relax, plus détendue du slip que le 2e EP de Ni qu'on osculte ici.  C'est que ces derniers insistent pour continuellement nous brosser dans le sens inverse du poil, ceci via une recherche constante de l’instabilité, du gratouillis guitaristique vicieux, de l’équilibre rythmique précaire, de la répétition sadique, du martellement télégraphique décalé, histoire que nous ne puissions jamais vraiment nous reposer tranquillement, que nulle trame mélodique aisée ne passe à portée d’oreille, que nul tempo trop confortablement groovy ne nous offre un accueillant abri, que nul riff irrésistiblement funky ne nous permette de souffler pépère.

Ah les sagouins!

 

En cela, Ni devrait plaire aux plus hardcore des fans de Meshuggah (oui bah désolé: mes références sont essentiellement issues du monde du Metôôl!), ou encore aux inconditionnels des 2 derniers albums de Sebkha-Chott. Bref, malgré leur côté « avant-garde rock instrumental » – qui évitera à Mamie de se cramer les tympans sur du growl de zombie lépreux ou du blast au marteau-piqueur –, leur insistance à nous gratter là où ça fait Mais-Aaaaaaa-ïeuh! et à allonger le délire sur les longues minutes de 5 morceaux un peu trop homogènes finit par nous laisser un peu sur notre faim, entre l'admiration naturellement provoquée par cet incessant travail de maso-équilibrisme musical et un agacement léger dû à la difficile assimilation de ce fouillis furieusement foutraque.

 

Ni Pute Ni Soumise, la musique de Ni l’est à un point tel qu’elle finit par devenir difficile à aborder. Sans être hyper sexy, celle-ci n’en reste pas moins alléchante par bien des aspects. On réservera néanmoins cet EP aux plus aguerris des amateurs de musiques tordues, les autres ayant plutôt intérêt à aller zouker au son de l’Epuzz précédemment évoqué.

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Ni propose un metal/rock instrumental foufou et bondissant, proche de celui de ses compatriotes d’Ultra Zook, mais en sacrément plus tortueux.

photo de Cglaume
le 14/08/2013

4 COMMENTAIRES

Crousti Boy

Crousti Boy le 14/08/2013 à 11:19:38

Pour moi, Ni est un groupe de math-rock avant tout (Don Caballero, Oxes ou Goodbye Diana), mais un son plus touffu et plus dur (l'influence de Meshuggah est claire, celle de Fredrik Thordendal's Special Defects aussi) . Je pense parfois à Mats and Morgan pour le jeu du batteur).

Je les ai vu en concert l'an dernier et c'était très bon (carré, inventif...), fatiguant aussi sur la durée, mais ça me dérange pas outre mesure d'être étourdi par un groupe en live.

cglaume

cglaume le 14/08/2013 à 11:23:01

J'avoue très honnêtement ne pas maîtriser parfaitement l'appellation "math rock" (J'ai découvert les "math-"ries avec le mathcore qui qualifiait les 1eres sorties de TDEP...)

bob

bob le 14/08/2013 à 19:06:20

A savoir que Ni est issu du groupe Diatrib(a) qui exercait dans le style depuis début 2000, je dirai que le terme Math rock est facile car très honnêtement je trouve pas que ça ressemble à Don caballero et toute la clique en terme d'ambiance et de couleur ... Un peu comme du meshuggah qui rencontrerai zappa et The locust ^^ en live ça tabasse !!!

martine

martine le 14/08/2013 à 22:21:33

allez les voir en Live, çà deviendra tout d'un coup facile à aborder, même si on n'aime pas les maths!!!

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