Nick Cave & The Bad Seeds - Push The Sky Away

Chronique Vinyle 12" (42:40)

chronique Nick Cave & The Bad Seeds - Push The Sky Away

Je ne vais pas vous conter l’histoire - longue - de Nick Cave & The Bad Seeds...

 

... ni vous résumer leur - tout autant fournie - discographie. C’est UN nom, des bons disques, des hauts et des bas, une évolution au sein des Bad Seeds et je vous préciserai juste qu’y figure - depuis maintenant longtemps - un certain Warren Ellis. Là, avant de commencer à divaguer sur cet excellent, parmi leurs meilleurs, nouvel album, je ne peux que vous évoquer, et vous conseiller, « l’autre » groupe de l’intéressé, à savoir Dirty Three où il tient le « rôle » d’un violoniste incroyable - possédé ? - aux musiques extraordinaires. Puisque je suis dans les conseils, j’ajouterai de même l’encore « autre » groupe, Grinderman, où, aux cotés  de Nick et des Bad Seeds, ils nous livrent un rock bien burné. Du bon gros rock à papa. Et puis aussi les B.O de films, faîtes avec - encore - le Nick, dont plusieurs sont vraiment chouettes. Ça en fait des musiques et des « projets » à écouter, non ? Mais parole de, hum, de sage ? Non plutôt d’amateur de musiques comme celles-ci, ça en vaut vraiment la peine. Il y a là de quoi satisfaire toutes vos humeurs !

 

Nous voilà donc avec ce Push The Sky Away, par rapport à leur précédent album pas vraiment excellent, on parlera ici d’incroyable surprise. Un sacré niveau de qualité avec un son et une ambiance différents pour des morceaux à 90% excellentissimes. Comme je vous le disais précédemment, nous avons bien là affaire à l’un des meilleurs Nick Cave & The Bad Seeds. Pas moins que ça ! On pourra penser que les gaillards ont craché toute leur « rock n’ roll » attitude dans Grinderman pour accoucher aujourd’hui - enfin ? - d’un album plus « posé ». C’est sous les lumières, tamisées, de néons défectueux, et dans une moiteur des quartiers chauds de n’importe quelle ville de roman noir que le groupe avance. Le groupe avance et Nick raconte ses histoires jusqu’à partir totalement en vrille, notamment sur l’excellent "Higgs Boson Blues". Dark dark dark, on ne sait pas vraiment d’où il vient (une cave ?) ni où il va (Geneva ?), mais son voyage est tellement prenant qu’on a l’impression de pouvoir toucher ce qu'il nous raconte tant l’histoire nous imprègne. On sourira d’ailleurs quand il évoque la chanteuse Miley Cyrus dans son délire, nous rappelant combien le personnage de son roman - lui aussi - noir, Mort de Bunny Munroe, fantasmait sur les parties intimes d’Avril Lavigne. Hanté par les chanteuses bien plus jeunes que lui le Nick ?

 

Bref, si le premier titre (superbe) nous fait d’abord étrangement décoller, sous un frisson « post-mortem », s’en suit une véritable Bande Originale des bas fonds. Grâce à une pureté enfin retrouvée et des morceaux épurés - en totale opposition à leurs premiers albums aux arrangements surchargés - ils en font quelque chose de beau et c’est en apesanteur qu’à plusieurs reprises on se sentira perdre pied. Ce ressenti, cette ambiance, s’accomplit sur de précieux arrangements, un fin choix des instruments utilisés (la guitare parfois carrément en retrait), une superbe production aérée, des choix musicaux bien pensés jusqu’à l’utilisation - pas évidente - de chœurs féminins, et même d’enfants, sur plusieurs parties de chansons. On touche là à une pratique véritablement « casse-gueule » et je ne peux que penser au producteur Bob Ezrin qui en collait sur tous les albums qu’il a eu entre les mains (enfin ceux que je connais car il y en a pelleté), d’Alice Cooper à Lou Reed en passant par Kiss et Pink Floyd. Yep, le Bob il avait un truc avec les enfants et si question sale ambiance ça en mettait une couche, on dira que ce choix ne passe pas forcément le temps. Mais sur ce Push The Sky away c’est mission réussi, donnant aux passages un petit côté « angélique » (christique ?), en totale apesanteur. Perte de contrôle. Mais, si tous ces choix fonctionnent c’est surtout grâce à la performance vocale de Nick Cave, une voix qui nous guidera tout au long de l’album. C’est sombre, mais c’est beau et on pourra parler d’une certaine forme de blues avec des morceaux qui iront jusqu’à s’envoler et prendre feu sans qu’on ait pu le voir venir. Un blues peut-être, mais un blues « à la » Nick Cave. Comme je vous l’ai dit, c’est tout simplement saisissant.

 

Trêve de blah-blah, afin que vous sentiez cette ambiance particulière (qui sonne plus live que live et donc VRAI), je ne peux que vous citer les titres forts qui portent cet album, à savoir, "We No Who U R", "Jubilee Street", "Mermaids", et "Higgs Boson Blues" (ah ce délire…). Laissez-vous vraiment tenter, le « crooner-storyteller » Cave et son équipe se chargeront de vous guider, avec toute la classe qui est, une fois de plus, leur !

photo de R.Savary
le 15/02/2014

7 COMMENTAIRES

Crousti Boy

Crousti Boy le 16/02/2014 à 22:26:11

Superbe disque. ça faisait longtemps qu'un disque de Nick Cave m'avait pas botté comme celui-là.
Je lui trouve un petit coté "The National" par moment, mais bon je tripe ptêt un peu.

el gep

el gep le 16/02/2014 à 23:54:54

Je viens de le télécharger parfaitement illégalement et je ne l'ai toujours pas écouté du coup... Par contre, rapport à ta chronique, ça fait quand-même un bail que le Cave sort des disques "posés", hé! "No More Shall We Fart" (bô, tout de même), "Noctrourama", "The Sailor pouet", "The Good Son-of...", euh et j'en passe! Et "Dig Lazare-ass-suce" n'était d'ailleurs pas si "rock", par rapport à ce que tout le monde annonçait un peu partout... En fait, y'a pas eu de grosses énervades depuis "Henry's Dream", et encore c'était pas arraché non plus... Mais vais l'écouter ce dernier, tu m'intrigues... Je ferais bien du Birthday Party en oldies un de ces quatre, mouah, tiens au fait.

R.Savary

R.Savary le 19/02/2014 à 00:48:12

alors ?

el gep

el gep le 19/02/2014 à 23:54:23

Que disais-je "the sailor...", non, non, c'était "The Pouetman Call", suis-je bête!
Hum... Quoi faut que j'arrête je suis lourd pardon pardon.
Euh donc: écouté une seule fois pour l'instant le dernier en question. Ça m'a fait ça: zzzzzzzzzzzzZZZZZZZZZZZZZZ. Mais mais mais mais je referai des tentatives.
(je précise que j'aime beaucoup Nick Cave, on dirait pas, je sais)

R.Savary

R.Savary le 23/02/2014 à 23:07:13

C'est sûr qu'à part 2 titres ce n'est pas un album de rythme ! Par contre ce qui est différent comparé aux précédents albums, c'est, comme je disais,l''ambiance. Quand je dis "posé", c'est différent des morceaux "calmes" aux structures plus évidentes utilisées auparavant

R.Savary

R.Savary le 23/02/2014 à 23:09:17

j'avais fait un blocage sur The national, mais vu ce que tu me dis Crousti boy je vais aller y jeter une oreille !

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 26/02/2014 à 10:26:48

Let love in et les Murder Ballads ... le reste finalement.
Ceci dit Grinderman est une belle réussite

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