Om - Advaitic Songs

Chronique CD album (43:47)

chronique Om - Advaitic Songs

Après un premier titre en guise d’introduction ensoleillée, avec un chant, pratiquement « a cappella », féminin de type chant oriental, qui annoncera l’aspect chants et musiques traditionnelles / folkloriques de l’album, tendance religieuse, tombent la basse de Al Cisneros et la batterie de Emil Amos avec un groove mo-nu-mental ! Certes c’est là la marque de OM depuis leurs débuts, cette chutte basse-batterie sur le coin de la calebasse pour s’installer ensuite dans un rythme hypnotique, mais là, en ouverture de deuxième morceaux - avec un groove et une profondeur sonore qui se prolongera tout au long de l’album - grâce à cette alternance mesurée entre parties orchestrées et groove OMesque, renforcé par ce son gigantesque, c’est tout simplement un cran au dessus de tout ce qu’ils ont enregistré jusque là.

 

Oui avec le précédent God Is Good, ils étaient aux limites de l’auto-parodie, mais là, d’entrée, ils ont réussi à se réinjecter une dose de fraîcheur, à s’ouvrir de nouveaux chemins, signe d’un horizon prometteur et preuve qu’ils n’ont pas encore dit leur dernier mot ni sonné leur dernière cloche. Donc, à ces parties batterie basse-batterie, et à ce chant typique de Al Cisneros, monolithique, toujours parlé et non chanté (voir même chuchoté), sans qu’un mot ne soit lancé plus haut que l’autre, ce qui fait la force, mais surtout la richesse de ce cinquième album – avec une qualité indéniable dans la composition de ces longs morceaux allant jusqu’à onze minutes – c’est l’introduction de passages orchestrés et de chants extérieurs (exclusivement féminins). Ces orchestrations (majoritairement des cordes frottées mais aussi des percussions et autres instruments traditionnels) sont précieusement distillées, et à chaque fois minutieusement dosées, pour ne pas déplacer ou effacer le travail des musicien mais bel et bien pour le compléter portant les titres à un niveau qu’ils n’auraient pu atteindre seuls. À ces orchestrations, il y a donc les chants, qui sonneront / donneront une voix aux cantiques pratiquées par plusieurs croyances. Mais attention, OM ne part pas dans la « world music» et, pour ceux que cela effrayerait, ces chants féminins sont minoritaires apparaissant sur un « lead », le premier titre, puis essentiellement en choeurs. Dans tous les cas le duo reste garant et de la cohésion de l’ensemble,et, surtout, d’un rendu qui reste du OM. On pourra même avec ce disque les envisager comme des messagers, des passeurs.

 

L'ensemble est donc fantastique rendant à OM, tel à leurs débuts, une originalité qui les démarque des groupes suivant les chemins balisés des musiques « indé » doom, stoner, et autres. Avec ici un paquet de références travaillées, culturelles, historiques, religieuses, Advaitic Song a l’humilité de laisser la place à l’auditeur pour s’y insérer et s’approprier le voyage ici proposé. Car oui ce disque passionnant peut s’apparenter à un voyage, un voyage - mystique - que l’on ne pourra que vous inciter à partager. Alors fermez les yeux et ouvrez grand vos oreilles…

photo de R.Savary
le 11/01/2013

2 COMMENTAIRES

daminoux

daminoux le 16/01/2013 à 13:45:40

Une pure merveille... un tres beaux voyage rythmé par par la basse

clutch

clutch le 10/04/2022 à 01:04:58

Merci pour cette chronique digne de ce très bel album. Le chant féminin du début n'est pas juste oriental mais carrément indien, et c'est très bien comme ça, car toute la musique je j'aime, à l'origine, elle vient de l'inde. Et de l'Afrique bien entendu (Bachi da Pietra l'a compris), de l'Angleterre et puis des States, mais là c'est 2000 ans plus tôt : ça vient de l'Inde.

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