Paganella - Bingo

Chronique CD album (40:26)

chronique Paganella - Bingo

Groupe agenais, Paganella revient avec un nouvel album, Bingo, qui fait suite à J'ai pas vu la nuit passer, datant de de 2008. Produit par Denis Barthe, actuel The Hyenes et ex-Noir Désir, l'opus propose un rock made in France souvent plaisant, chanté par une Dame au verbe tantôt habile, tantôt perfectible ("A l'ombre du frêne"), assez "offensif" pour plaire, fort de belles mélodies, simples. On pense à Candie Prune, groupe regretté du mitan des 90's, voire à Dolly et le rendu s'avère honnête. La sincérite dans le discours est de bon aloi, les morceaux sans ajouts ou rallonge préjudiciable...et à l'arrivée, tout cela manque d'une réelle identité.

 

En effet et si rien n'est ici à écarter, Paganella s'inscrit dans un créneau qui exige un plus dans la personnalité pour distinguer ses intervenants de façon nette et durable. On prend plaisir à l'écoute, notamment quand le son se fait noisy ("Bingo") et l'allant de la formation aquitaine semble être de nature, scéniquement parlant, à réveiller les foules, mais il serait bon d'y insuffler ce surplus d'identité qui différencierait Paganella du panier de crabe des combos de rock français.

 

Pour l'heure, des riffs solides, une rythmique carrée et un chant assuré assurent un contenu largement audible et présentent un combo aux avidentes vertus (l'alerte "Comme une éponge", entre autres), aux textes et refrains qui restent en tête. On suit volontiers le groupe dans ses élans fonceurs ("L'envie de disparaitre"), l'intérêt est moindre mais demeure sur ses essais plus posés (B'S'B"), sa subtilité n'est pas initéressante ("Le taille-crayon") et on est heureux de renouer avec une vigueur qui fait passer une personnalité à parfaire ("Artisan du corps" puis "Que ce soit classe", après une amorce psyché/noisy un peu hasardeuse rattrapée par une fin orageuse).

 

En fin de parcours, le poppy Risque zéro conclut avec la rudesse rock nécessaire une grosse dizaine de compositions dont la plupart outrepassent la moyenne en termes de qualité, laissant ainsi présager d'une suite plus individuelle et qualitative encore.

photo de Refuse to keep silent
le 16/11/2013

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