Papaye - Tennis

Chronique CD album (26:05)

chronique Papaye - Tennis

- Nom à la con?

- Check

- Titre, EUH… à la con ?

- C’est bon, patron, on l’a trouvé.

- Pochette issue de la collection de photo de la tante du guitariste ?

- Attends, un peu…ah, je l’ai.

 

Cette introduction (d’une mauvaise fois confondante car je suis, dans l’absolu, un eternel admirateur des noms, des titres et des pochettes à la con…), j’aurai aussi bien pu l’utiliser pour le premier album de Papaye, sorti en 2011. Un quasi concept-album de math rock, puisque judicieusement intitulé La chaleur (condition inexorable pour que ce fruit pousse). Un album illustré par une magnifique paire de gambettes en mouvement qui soulignait, pour tous ceux un peu mous du bulbe comme moi, que Papaye pratiquait le math rock option déhanché obligatoire, quand c’est trop c’est tropico,  pas prise de tête pour un sou.

 

Deux ans après, Papaye est donc de retour avec un nouvel album basé sur un concept titanesque et ambitieux, à faire pâlir tout groupe de prog qui se respecte,  le sport de raquette (cf. le titre et la pochette, quand je vous dis qu’ils ont créé un monde global). Là, on se dit qu’ils auraient pu pousser le vice jusqu’à changer de nom (baballe, pourquoi pas..), car même en me torturant l’esprit, je n’arrive pas à trouver le lien entre le fuit et le sport susnommé.

 

Le concept attaché aux deux disques a beau être « radicalement » différent (je déconne, hein…), le contenu, lui, diffère assez peu, et Papaye continue dans le math-rock hyperactif façon Pneu, groupe avec lequel Papaye partage, au-delà des caractéristiques relevées plus haut (cf. l’intro de la chronique), un batteur, mais bien plus encore ; A savoir une esthétique sonore et visuelle assez proches, un sens de la concision certain (13 titres pour moins de 25 minutes) et une patate du diable. Pneu donc, mais pas seulement…Oxes, le Don Caballero du premier album, si on tourne la tête du coté des ascendants, Api Uiz, Marilyn Rambo ou Room 204 (le guitariste de Papaye, accessoirement responsable en chef du label incriminé y taquine le manche depuis plus de 10 ans) si on cherche des équivalents géographiquement et/ou temporellement plus proches de nous. Toute une scène biberonnée au math-rock et à la noise, qui a ajouté une bonne dose de soleil à la grisaille urbaine des ainés ainsi qu’une louche de fun dans leur tambouille protéiforme ; Tambouille dont les ingrédients sont certes connus et reconnus (les mesures asymétriques, les tricotages de manche, un maximum d’idées en un minimum de temps…) mais qui, utilisés à bon escient (comprendre au sein de structures intelligibles) et agrémentés de parties  plus binaires/plus linéaires (que l’auditeur épuisé qualifiera de salvatrices, et le fan hardcore de Hella d’easy-listening ) procurent un plaisir certain et collent une belle banane sur le visage de l’auditeur.

 

Quant au prochain album, je suis prêt à miser un paquet de pépitos qu’il portera le doux nom de « foufourche » et que la photo (mal cadrée…) de la pochette sera champêtre ou ne sera pas.

photo de Crousti boy
le 04/12/2013

4 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 04/12/2013 à 12:21:52

Ca m'a l'air - dans l'esprit et le visuel - parent de Ultra Zook. T'as pas de son à nous faire écouter garçon ?

pidji

pidji le 04/12/2013 à 12:39:59

J'ai ajouté le player bandcamp pour l'album ;)

cglaume

cglaume le 04/12/2013 à 12:52:16

Merci Pidji ! Le son est bien plus noisy / live que celui d'Ultra Zook, mais il n'y a pas d'incompatibilité majeure entre les mondes des uns et des autres. Sympa !

PogoTiM

PogoTiM le 04/12/2013 à 13:00:10

Ca peut paraître bizarre comme musique mais c'est frais et agréable à écouter. Totalement décalée, mais le rendu n'est pas prise de tête, j'aime bien :)

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