Shining (nor) - One One One

Chronique CD album (35:22)

chronique Shining (nor) - One One One

à la fin de l'année 2010, je tombe par hasard sur une vidéo postée sur ioutube, le groupe s'appelle Shining (agrémenté d'un Nor parce que l'on doit pas tout mélanger), le titre, « Fisheye » me glace autant qu'il me renverse, du moins ma tasse de café. Putain, mais quelle branlée de ouf ! Tout ça se passe sur la scène télévisée du Drucker local (Françoise Coquet en mange encore ses bigoudis). Musique difficile, inclassable, incassable, imperturbable. Je tiens à coup sûr mon album de l'année pour les Top et Flop de la maison.

 

En parlant d'album, il s'appelle Blackjazz comme un cri de guerre, plus qu'un titre, un genre revendiqué. S'enchaîne un débat intéressant sur la musique, ici même dans ses pages. Faut dire, que leur présentation façon Faith No More version 2010 à de quoi faire sourciller plus d'un. Blackjazz est roboratif, goulu, un peu écœurant avec des vraies pépites dedans qui croustillent. On y reprend pourtant par petits morceaux pour être certain de bien saisir toutes les saveurs proposées. Et comme dans un classique du Jazz, on ne sait jamais où la prochaine strophe va nous mener. Définitivement, Blackjazz est un grand album de cette décennie. Avec toutefois un bémol, même pour les costauds, le tout est dur à avaler.

3 ans plus tard, le combo enragé est de retour avec un One One One qui chronologiquement parlant plante les racines de son illustre prédécesseur. Ces mecs ont mine de rien, apportés un souffle neuf dans la musique agitée. Et cet opus va confirmer tout ce que l'on a pu dire auparavant.

 

Si l'on en croit la pochette, l'album serait lumineux, un bel orange accueille une typo modifiée. Voilà, vous avez tout le sel évident de la plaque, parce que question contenu... pfiou ... ça fuse de toutes parts. De Metal, il est question avec quelques accents indus, de jazz... aussi pour ceux qui se sont régalés l'an dernier du Cherry Thing, le sax virevolte avec autant de folie mais sans démesure pour le coup. « One One One » le titre éponyme est bien le prequel du monumental « Fisheye », la surprise en moins. Thorstein Lofthus est décidément un batteur virulent toujours très à son affaire, il contribue vraiment au son de Shining (Nor). Il est d'ailleurs le seul rescapé de la formule originale avec le maestro Munkeby, dictateur tranquille sûr de son fait.
 

Bien sûr, la surprise n'est plus de mise et ce sera probablement le plus gros reproche que l'on pourra apporter à cet album. Ça et une prise de son encore plus -précipitée- que sur Blackjazz. Mais combien de combos estampillés avant-gardistes peuvent revendiquer une telle maîtrise. Avec un peu de recul, cet album que l'on sent plus brouillon, moins ultime, fonctionne mieux que son prédécesseur. 9 titres pour une grosse demi-heure renforcent le côté immédiat là où Blackjazz et plus encore sa déclinaison live, prenaient tout leur temps.

 

On a pas cette impression d'être lessivé après l'écoute et on a pas envie de s'y replonger immédiatement. On garde la pièce comme un trophée, un plaisir secret. Un mot sur le « I won't forget » d'introduction qui est purement dévastateur. Si je devais me mettre à leur place, c'est maintenant que je publieraisle live.

 

photo de Eric D-Toorop
le 31/07/2013

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