Skeletonwitch - Serpents Unleashed

Chronique CD album (31:41)

chronique Skeletonwitch - Serpents Unleashed

Damned, déjà 10 ans et 5 albums que l’infatigable horde de gremlins nommée Skeletonwitch soulève la poussière des champs de bataille et fait couler le sang ennemi à gros bouillons! Il y a tout juste 2 ans, Forever Abomination – la charge précédente donnée par ces fougueux chevaliers de l’apocalypse  avait comblé les attentes des amateurs de cavalcades échevelées et autres habitués des fins de soirée à la « Taverne de l’Orque qui Pète ». Alors forcément, cette nouvelle invitation à hisser haut l’étendard du heavy black’n’thrash guerrier nous a trouvés chauds-bouillants, prêts à partir dans les paisibles campagnes pour aller gaillardement y piller et violer les honnêtes gens à la chaîne.

 

Premier constat – et confirmation d’une vérité contre laquelle on n’aurait de toutes façons pas parié un demi-kopek –, le cap stylistique tenu par le groupe n’a pas dévié d’un millionième de degré. Les américains jouent donc toujours une sorte de thrash cradingue et furieux dont la virulence et l’acidité (… et le chant!) doivent tout au black, dont le caractère épique et les leads victorieuses trahissent des gènes heavy metal, et dont la sincérité et le groove poussiéreux suintent le bon vieux Wak’n’Wouhôl. Sans compter cette gouaille frondeuse purement punk – qui donne plus d’une fois à ces 11 titres dépassant rarement les 3 minutes de faux airs de cartes postales envoyées depuis le Mordor par un Impaled Nazarene y passant des vacances bien méritées. Sauf que ne vous y trompez pas: malgré ce côté « On vient foutre le bronx dans la casbah » et ces hectolitres de sueur, ces Manowar de l’extrême ne nous livrent pas leur musique emballée dans une prod’ noir-cambouis sentant fort la naphtaline des vieilles boites à chaussures remplies de K7s. Non: le père Kurt Ballou est aux manettes et – rien à voir mais bon… – c’est John Dye Baizley (Baroness, Kvelertak, KylesaPig Destroyer) qui s’occupe de la pochette. La classe quoi. On sent le "petit" groupe qui a déjà placé 2 albums dans le Top 200 US et qui a tourné avec Arch Enemy, Nile, Danzig, Amon Amarth, Cannibal Corpse & co.

 

Bon, maintenant malins comme vous êtes, vous avez constaté que Forever Abomination a récolté un 8/10, alors que Serpents Unleashed ne décolle pas du 7/10… Lassé par les exactions thrash virulentes, les odes épiques et les harangues acrimonieuses le cglaume? Du tout! Mais dites-moi, ‘y m’traiterait pas de vieux croulant le galopin des fois?! En fait, là où l’opus précédent offrait pas mal de titres ayant leurs petits trucs bien à eux, ce 5e album est plus homogène. Tout ça est certes bien sympa, mais on aurait presque tendance à se perdre dans ce flot constamment bouillonnant, et on serait bien en peine de réclamer tel morceau plutôt que tel autre pendant des rappels. Enfin j’exagère un peu, car un titre sort clairement du lot: « Burned From Bone », hymne victorieux qui aurait de quoi galvaniser un bataillon de mollusques au point d’en faire un escadron de machines à tuer. « Serpents Unleashed » tire également assez bien son épingle du jeu, ainsi que « Unwept » dont la mélodie principale est bien juteuse. Mais sinon, malgré l’alternance constante entre des passages plus teintés black, heavy, thrash, punk ou rock’n’roll, tout cela est bien uniforme. Et la présence du démarrage épico-doomy de « Unending, Everliving » n’y change rien.

 

Bon, le mec ‘y s’plaint, n’empêche cet album est la galette idéale pour mettre d’accord une pleine voiture de métalleux en vadrouille sur la route des festivals. Tout ce qui fait que l’on aime cette musique se retrouve ici fournie en quantité non homéopathique. En clair, ça déborde d’énergie, de fureur et de sueur. Alors que demande le peuple, hein, non mais franchement?

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Votre réserve d’hymnes heavy barbarian black’n’thrash n’est jamais assez remplie à l’heure de partir piller et violer en territoires conquis? Vos albums de Bewitched, 3 Inches Of Blood et Witchery sont cramés sur les bords? Vous accueillerez donc à bras ouverts ce digne représentant du Gremlin metal qu’est Serpents Unleashed!

photo de Cglaume
le 14/11/2013

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