Strings Of Consciousness - From Beyond Love

Chronique CD album (42:27)

chronique Strings Of Consciousness - From Beyond Love

Je dois bien l'avouer, j'ai tout d'abord voulu me procurer cet album pour Julie Christmas (ex-Made out of babies, Battle of mice), celle-ci chantant sur le premier morceau de ce From Beyond Love.

Mais avant de se lancer dans la chronique proprement dite, il serait intéressant d'en dire plus sur cette entitée aux multiples facettes qu'est Strings of consciousness.

SOC c'est au départ un noyeau de 3 musiciens français, Philippe Petit, Hervé Vincenti  et Perceval Bellone. Ceux-ci composent la totalité de la musique, puis s'accompagnent d'artistes du monde entier pour arriver à leurs fins. From Beyond love fait partie d'une trilogie démarée en 2007 avec Our moon is full, qui accueillait au micro Scott McCloud de Girls Against Boys ou encore Eugene Robinson d’Oxbow, entre autres.

 

Ce nouvel album fait encore la part belle aux chanteurs de renom, et pas n'importe lesquels : on retrouve à nouveau Eugene Robinson accompagné cette fois-ci par Lydia Lunch pour un titre ("Hurt Is Where The Home Is") de plus de 19 minutes, mais également l'anglaise Cosey Fanni Tutti (Throbbing Gristle), Graham Lewis (Wire), Andria Degens (Current 93) et donc Julie Christmas, qui ouvre le bal avec "The Drone From Beyond Love" durant plus de 7 minutes.

Un premier morceau où l'on retrouve cette voix mi-enfantine mi-écorchée vive, même si elle reste toute en retenue ici, mais ça colle parfaitement avec l'ambiance générale. On est loin de Made out of babies mais pas si éloigné de son premier album solo, en moins énervé tout de même, moins de saturations, et plus d'instruments divers et variés (violoncelle, orgue, etc.).

Un très bon démarrage pour ce disque en tout cas, qui tout au long de ces 42 minutes (pour 5 titres seulement !) va proposer diverses ambiances toutes aussi sombres et mélancoliques les unes que les autres, où le trompettiste de Pere Ubu Andy Graham se mêle à la partie ("Bugged" et "Finzione").

 

J'avoue avoir un peu de mal avec la voix de Andria Degens (sur "Sleepwalker"), nonchalante, et pas toujours dans le ton, malgré des mélodies saisissantes grâce à l'apport d'une harpe électrique. Dommage.

Graham Lewis va rattrapper tout ça sur "Bugged", un titre rock jazzy carrément prenant, la trompette d'Andy Graham résonant tout du long pour notre plus grand plaisir.

"Finzione" et ses 2'57" au compteur est presque anecdotique, malgré les efforts psyché des instrus et la voix douce de Cosey Fanni Tutti ; surtout quand on sait le morceau qui nous attend pour finir.

 

Car le dessert est sacrément balèze : "Hurt Is Where The Home Is" va durer 19 minutes, durant lesquelles Lydia lunch et Eugene Robinson vont se répondre tour à tour.

Forcément, ça démarre lentement, trèèèès lentement, mais on est dans le thème du disque : expérimental, psyché, rock. Ce n'est qu'au bout de 4 minutes que le piano fait son apparition, aérant un peu le début étouffant dû aux sons stridents et les voix charismatiques du duo.

Puis aux 7 minutes, la batterie électronique fait son apparition et on entre dans une nouvelle partie, beaucoup moins flippante mais nettement plus musicale, où seul le chanteur d'Oxbow a la part belle. C'est une chanson très exigeante, pas facile à entrer dedans au départ, et dont on ne ressort pas forcément indemne ; écoutez ça à fond dans le noir total et vous comprendrez ce que je veux dire.

 

Sacré morceau musical que nous a enregistré les Strings of consciousness, c'est une descente dans les entrailles de l'expérimentation auquelle on a le droit ici, démarrant sur des minutes relativement classiques mais s'engouffrant petit à petit dans une ambiance bien malsaine, avec en point d'orgue ce "Hurt Is Where The Home Is" complètement flippant, à ne pas mettre entre toutes les oreilles.

photo de Pidji
le 05/12/2012

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