Toehider - In All Honesty

Chronique Maxi-cd / EP (23:55)

chronique Toehider - In All Honesty

LE PROJET « 12IN12 » – OU LE MARATHON PROG / METAL / ROCK SELON TOEHIDER.

Episode 7, novembre 2009: In All Honesty

 

Explication du pourquoi du comment: se reporter à la chronique de Not Much Of A Man.

 

Novembre, c’est le cœur de l’automne, quand la grisaille du… Ah oui mais en fait non: les guitares de Toehider se font grattouiller dans l’hémisphère sud. C’est donc le printemps là, en plein dedans. D’où ces atmosphères tranquillement ensoleillées, le brin d’herbe coincé au coin de la bouche, les tempes délicatement caressées par la brise, et la bière fraîche au garde à vous dans le frigo (… Ah bon: tu bois du Perrier le reste de l'année toi?).

 

Après l’acte de naissance Toehider, et 3 mois après le 2nd EP-vérité Toehider Too, la bande à Mike Mills nous revient avec une 3e sortie sur laquelle – chouette! – elle ne se cache pas derrière un exercice de style discographique. Sur ce In All Hosty au titre-confession, le groupe se livre en toute simplicité et pour l'occasion se présente sous son vrai visage – du moins dans ce qu’il a de plus frais, de plus « nature », de plus doux –, leur facette plus fofolle (celle des « I Must Say Yes » ou des « Smash It Out! ») restant temporairement (et relativement!) en retrait.  

 

Bon, vous commencez à connaître la chanson: comme la plupart de ses prédécesseurs, le 7e EP du projet « 12IN12 » commence par une intro – nommée cette fois « I Was Almost Done ». La tradition se trouve néanmoins mise à mal en cela que cette mise en bouche est carrément trompeuse: en effet, à l'écoute de cette électro froide et de ce brouhaha robotique, on pense tout d’abord que le mois de novembre va être consacré à une thématique « 2001, l’Odyssée de Spock vs Darth Vador ». Et le doute de persister encore un peu quand arrivent les pulsations synthétiques tapissant le début de « So Goddamn Alive », ainsi que les vocoderies humides de Daft Punk de supermarché avec lesquelles Mike nous accueille. Mais en fait non, pas de Nono-le-petit-robot-ami-d'Ulysse ici, et rapidement le morceau déploie ses ailes pour révéler les chromes d’une superbe démonstration de soft Hard Rock FM rutilant. C’est plein de sanglots retenus, certes, mais ça a les balloches et les dimensions larger-than-life d’un – allez je me lance, bien que ne maîtrisant pas plus que ça le sujet – Bon Jovi ou d’un Bryan Adams en plein exercice de séduction du grand public… La classe et un léger glaçage électroïsant en plus (quand même!).

 

« I Kill Me » nous ramène ensuite dans l’insouciance matinale d’un teenage punk rock enjoué, carrément accrocheur et relativement sucré – sans pour autant coller trop aux dents, don't worry. Le genre de titre qui cartonnerait sur la BO d’un « romantic college movie » américain quoi. « Patience And Time » continue sur la lancée du Hollywood rock émo-positif, dans un style qui, là aussi, conviendrait parfaitement pour illustrer les aventures heroïco-amoureuses de jeunes mannequins évoluant dans des décors pleins de sable et de planches de surf. A noter quand même que sur ce 4e titre, la couche de sucre s’épaissit encore un peu. Mais cela ne nous empêche pas – oh non! – d'admirer le travail des artistes. Puis arrive « I Just Listen To Whatever’s On The Radio ». S’il pourrait sembler au premier abord que ce titre reste dans la même veine musicale que la première moitié de l'opus, on se rend vite compte que le groupe a en fait ici revêtu son costume Queenien et qu’il arbore un petit rictus en coin pour nous compter les pathétiques aventures d’une demoiselle à la cervelle de piaf. Le morceau nous colle d’autant plus la patate qu’il confirme sa filiation avec the Reine via un pur solo old school 200% made in Brian May. Miam!

 

Le final des EP Toehideriens est souvent réservé à une dernière mais grosse couche de chamallow. Sauf que là, non. Car si le fond de « In All Honesty » est en effet assez peu typé « orthodox Norwegian black metal », il s’en dégage néanmoins une énergie rock irrésistible, ainsi que cette magie particulière qui fait du combo australien une putain d’usine à tubes. Rhâââ...

 

C'est vrai, In All Honesty n’est ni particulièrement nawak, ni pensé pour séduire la fan base de Slayer. Le groupe s’est plutôt attelé à y développer la facette la plus joliment naïve de sa personnalité… Pas forcément ce que l’on préfère sur le papier, sauf que les sorciers australiens ont décidément trouvé la pierre philosophale qui transforme n’importe quel titre en or, et qu’ils ont une fois encore réussi à nous retourner comme des crêpes. C'est sûr: si un jour un artiste doit s’avérer capable de faire apprécier la musette ou la pop coréenne à des métalleux, ce sera eux ou personne!

 

 

 

 

 

La chronique, version courte:  les 12 EPs du marathon « 12in12 » respectent tous (ou presque) une thématique qui leur est propre. Mais pas In All Hosty qui, à l’instar de Toehider et Toehider Too, nous livre un Toehider à déguster nature. C’est néanmoins la face sucrée et insouciante du groupe qui s’exprime ici, celle qui sent le soleil, la fin des cours et les bluettes de fond de plage. Pour les frétillements frénétiques et les nawakeries endiablées, il faudra – par exemple – attendre l’EP suivant…

photo de Cglaume
le 07/10/2013

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