Tragedy - Darker Days Ahead

Chronique CD album (36:40)

chronique Tragedy - Darker Days Ahead

En voilà un album qui en a décontenancé plus d'un. Comme si les frères Burdette en avaient quelque chose à secouer des attentes du public.

Pas que les gars ne respectent pas leurs fans mais quand on est un boss, on fait ce que l'on veut et quand on veut.

« Mais comment on devient un boss du Crust, Tonton Crom ?

- C'est simple mon Petit Crusty, il suffit de pondre des albums absolument tous essentiels. »

 

Darker Days Ahead ne fait pas exception. Six ans de silence ont été nécessaires à Tragedy pour refondre son style, éviter de s'auto-plagier et accoucher d'un nouveau classique.

J'ai lu à droite et à gauche une quantité d'inepties sur cette plaque. Le milieu Punk/HxC, prônant souvent la liberté et la tolérance, est régulièrement incapable d'appliquer ces principes à lui-même.

J'ai lu aussi des références « qui font bien » concernant la musique actuelle du groupe.

Purée de potiron, quand on cause d'une référence, nul besoin d'aligner les formations vaguement proches pour évoquer sa musique. Admettons qu'à part l'ombre d'Amebix, le reste peut rester au placard.

 

Ainsi, oubliez le D-Beat des origines et plongez dans la noirceur abyssale d'un galette qui vous aspire et vous suffoque aussi sûrement qu'un cent mètres papillon dans une marre de bitume liquide.

En effet, le rythme général de Darker Days Ahead est lourd, lent, monolithiques dirons certains.

Loin de nuire à l'impact de la musique du combo, ce virage pesant assoit encore un peu plus la puissance terrassante d'un groupe affranchi d'un style qu'il a contribué à moderniser depuis l'aube du nouveau millénaire et avant avec His Hero Is Gone.

Sortir de sa zone de confort, exploser son propre carcan, voilà ce que Tragedy a réussi à faire sur sa dernière plaque.

Le chant se fait grondement plus que hurlement, les guitares semblent tirer sur leur laisse tels des fauves éminemment dangereux. La batterie se montre encore plus sismique qu'à l'accoutumé. Les paroles elles-même deviennent sibyllines, brumeuses, s’adaptant à toutes périodes de l'histoire de l'humanité et à tout âge de l'apocalypse.

 

Ignorant volontairement les conventions du Punk et ses règles étriquées, sans s'en moquer par ailleurs, Tragedy élargit la gamme de sa noirceur en la simplifiant à l'extrême, la rendant ainsi terriblement palpable et à même d'être ressentie également par les profanes de ce genre musicale.

Le Deatheux devrait alors dresser l'oreille car il serait capable de trouver ici certaines sonorités satisfaisant ses envies de sang et d'os broyés.

L'époque de la Vengeance n'est plus, il est temps de passer au purgatoire.

 

Pour les calembours et les jeux de mots bidons, désolé, mais pour une fois, vous êtes réduits à la misère.

photo de Crom-Cruach
le 16/12/2013

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