Tub Ring - Secret Handshakes

Chronique CD album (38:03)

chronique Tub Ring - Secret Handshakes

La méga honte. Las boulitas maximas. Die grobe Opprobreuh. Le mec il se dit fan ultime-ceinture noire 666e dan de nawak metal, et il attend fin 2013 pour découvrir Tub Ring via son 6e album, Secret Handshakes, sorti en 2010. Le mec… Bordel: du goudron, des plumes et une poire à lavement remplie de jus d’orties pour l’impie!

Bon, en même temps j’ai fait des impasses encore bien plus impardonnables, alors une de plus ou de moins hein… Comment? Non je n’en dirai rien, même sous la torture. Je… Non. Non, pas la… PAS-LA-POIRE-A-LAVEMENT-JE-DIRAI-TOUT-ZORN-ZAPPA-AAAAAAAAAH!!!

 

Sachez donc, brothers & sisters-in-shame, que Tub Ring est vieux de 22 ans déjà, qu’il nous vient de Chicago, que son 1er album a été produit par Trey Spruance (Mr Bungle, Secret Chiefs 3), qu’il a tourné avec Sleepytime Gorilla Museum, Mindless Self Indulgence et Dog Fashion Disco, et que l’on compte déjà 2 de ses albums dans le catalogue de l’excellent label The End Records. Autrement dit, aucune excuse valable pour ne pas avoir été au courant en temps et en heure. D’autant que Secret Handshakes (… on aura l’occasion de parler des autres opus plus tard…) se révèle être une créature de Nawakenstein digne des savants les plus fous du genre. La tête de la créature a en effet de faux airs de Polkadot Cadaver, le système nerveux noise-punk-robot-électro semble issu de cellules souches léguées par la bande à Jimmy Urine, tandis que le reste des membres et autres organes plus ou moins vitaux provient de récup’ diverses génialement incorporées au bestiau – Living Colour, Spellbound Dazzle, Sleepytime Gorilla Museum et tutti la family zarbi… Et le schmilblick est salement plus joufflu que la proverbiale somme de ses composantes – sans vouloir être exagérément enthousiaste, hein. Mary Sheller (ou William Shelley, je ‘sais p’u…) elle-même en serait impressionnée!

 

Sérieusement, sur les 14 piqures au jus de bien-être que contient l’album – oui, ça fait une tracklist conséquente, c’est que le groupe compose en mode lapin: les coïts sont nombreux, mais très courts, entre 2 et 3 minutes – sur les 14 titres proposés disais-je, il n’y a guère que « Burn » dont on pourrait dire qu’il n’offre pas forcément de quoi défriser un Black Panther canal historique. Parce que sinon, ce n’est rien que du matos de 1er choix, de la pure chair à nawak-playlist 4 étoiles. La preuve par l’exemple avec – petite sélection non exhaustive mais bien pétillante – le déhanché et hyperactif « Bird of a Different Color » qui propose un crescendo fourmillant très Polkadotien. Ou avec l’excellent « Touching The Enemy » qui mixe, grosso-merdico, The Cure, Gorillaz et les plus croustillants moments des groupes de Todd Smith et Jasan Stepp. Ou encore avec l’excellente reprise du « Flash » de Queen qui garde l’esprit et la tension dramatique de l’original auxquels il adjoint la « nawak robot touch » du groupe, plus cette science du mille-feuille vocal – comment, je ne vous en avais encore touché mot? Eh bien c’est maintenant chose faite…

 

Mais si la plupart du temps, Secret Handshakes est en effet un grouillement fou et brillamment agencé de mécaniques groovy et de délires cliquetant, le groupe de Rob Kleiner sait aussi y ménager de brillantes pauses « câlins & satin » (non, pas « catins & sopalin » voyons!). D’où « Cryonic Love Song », titre velouté évoluant entre électro-rock sobrement rétro-futuriste et soul tout en retenue, avec en bonus un feeling Amy Whinehousien diffus mais tangible (… ou alors c’est moi). D’où « I Shot Your Faggot Horse Bitch », morceau de R’n’B synthétique minimaliste et ouaté rehaussé de cordes orientales et d’un sens du décalage grinçant rappelant une fois de plus P. Cadaver. D’où la mélopée world-mystico-rasta de « Tip of My Tongue » qui voit Living Colour s’asseoir sous le tipi pour se fumer un gros calumet de beuh avec Manu Chao. Tout ceci n’atteignant toutefois qu’occasionnellement l’excellence du tube « Chronic Hypersomnia », son bestiaire halluciné, sa caravane extravagante digne d’un Sleepytime Gorilla Museum hyper-ventilé, sa bonhommie joviale et sa légèreté cachant mal l’énergie explosive d’une centrale nawakléaire débordant de neutrinos rigolos. Groargl-Mn’yâârgh-Loveniouarf, si vous me passez l’expression!!

En plus vous savez quoi? Le son est une merveille pépitesque, emmasterisé en fin de course par les petits bras d’Alan Douches. ‘zont même pas réussi à merder sur ce plan là, les coquinous!

 

Dire que Secret Handshakes m’a mis une fessée serait équivalent à expliquer que des bouts de tétons peuvent parfois être entrevus sur les pellicules de Monsieur Dorcel: un euphémisme poussé dans ses derniers retranchements. Tout nawakophile qui se respecte – gourmet ou glouton, sélectif ou à large spectre – se doit d’écouter cette merveille. De mon côté j’ai mis ma web-boussole, ma machette et ma gourde de Cacolac dans mon sac, et je pars de ce pas dans la jungleternet en quête des opus précédents du groupe. Souhaitez-moi bonne chance… Banzaï!!

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Secret Handshakes, c’est la folie génialement canalisée de Polkadot Cadaver, des accès de punk électro-noisy à gros néons rappelant Mindless Self Indulgence et une nonchalance groovy cousine de la fusion colorée de Living Colour, le tout réuni sous un glaçage robotique léger. Ajoutez à cela une écriture incroyablement fertile s’épanouissant dans des territoires décalés aussi originaux qu’addictifs, et je n’ai plus qu’à coller un point final au bout de cette chro. Là.

photo de Cglaume
le 31/01/2014

2 COMMENTAIRES

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 31/01/2014 à 14:03:33

Parviennent à mêler dans leur pochette de disque un bout de Murray Head et les Sparks
Déjà là, c'est classe.

cglaume

cglaume le 31/01/2014 à 15:04:38

Balance des liens vers les-dites pochettes: ça ne me dit rien :/

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