Witherscape - The Inheritance

Chronique CD album (43:34)

chronique Witherscape - The Inheritance

… En même temps, ça n’est pas très étonnant. Bah oui, quand des flopées de fans – jeunes comme vieux (vu que moi aussi…) – ne font que répéter à longueur de forums et d’autres hauts lieux de la discussion métalophile que « Bordel, qu’est-ce que c’était de la bombasse Edge Of Sanity quand même! Et Infestdead donc! Même ses expériences plus veloutées là, les Moontower et autres Nightingale, c’était quelque chose! Et crénom, dès qu’il participe à un projet – Bloodbath, Demiurge… –, qu’il s’adonne à un petit featuring – non, ne comptez pas sur moi pour la liste –, ou qu’il produit, mixe ou fait le mastering d'un album au Unisound – pas de liste j’ai dit! –, direct’ ça devient du jus de pépite! Argh, Dany: épouse moiiiiiiii! »... Hum, je reprends. Quand toute la planète Metal se frotte aussi amoureusement les écouteurs en ânonnant votre nom, forcément, à un moment ça donne envie de retourner au front afin de leur donner une raison supplémentaire de vous confectionner des colliers de fleurs. Et puis eh, c’est que ça bouillonne là-d’dans, alors ‘faut bien que ça sorte à la fin!

 

Donc voilà, 10 ans après le Crimson II d’Edge Of Sanity, Dan Swanö arrête enfin de se cacher derrière d’autres artistes et nous balance The Inheritance, 1ere création d’un nouveau bébé répondant au nom de Witherscape. Ni projet solo ni véritable groupe, cette nouvelle entité cache en fait la collaboration du maestro avec Ragnar Widerberg, multi-instrumentiste aux belles bacchantes dont on n’avait pas trop eu l’occasion d’entendre parler jusque-là. Manifestement nos 2 compères ont un tas de goûts en commun, et ça les démangeait de traduire tout ça avec leurs mots et leurs sons à eux… Et quoi de mieux en ce cas que de se gratter l’un l’autre sur disque, hein?! 

 

Avec Ragnar à la guitare et la basse et Dan à tous les autres postes, cette association de bienfaiteurs mélomanes propose un metal couillu mais hyper mélodique 50% growlé (Maman ce coffre!) 50% gazouillé-la-main-sur-le-cœur, à mi-chemin entre Crimson (le concept, le mariage du chaud bouillant et des coulées cristalo-mélodiques, la dynamique narrative…) et la délicatesse de Nightingale... le clavier de Moontower en plus. Pour votre serviteur qui est surtout versé dans le côté poilu de la Force, The Inheritance sonne comme un album de death mélodique puissant mais posé, essentiellement slow/mid tempo et excessivement enclin aux détours progy, aux langueurs gothico-chamallow, aux élans heavy glorieux ainsi qu’à la gouaille rock.

 

A vrai dire la force principale de l’album est aussi la marque de fabrique de Mr Swanö: des morceaux à la beauté immédiate, mais suffisamment rafinés pour garantir une bonne durée de vie. C’est ici particulièrement frappant sur 2 titres: « Astrid Falls », qui comporte sans doute le plus beau riff de l’album, et d’où ressort une impression d’indolence magnifique, et « The Math Of The Myth », dont la mélodie principale – clavier tournoyant sur déchaînement rythmique imparable – est sans doute l'arme absolue pour virer la cuti des réticents au death-à-clavier (...le Tribe de Sadist mis à part). Mais ce n’est pas tout, car sur « Dying For The Sun », notre duo décoche la flèche d’une lead majestueuse haut au-dessus d’une rythmique définitive (un peu après la barre des 4:00). Et sur « Dead For A Day », la première bouffée growlée nous transporte à la grande époque d’Edge Of Sanity, avec un death metal optimiste mais baraqué comme un bodybuilder en string rose (... on va dire).

 

Mais malgré l’évidente « Swanö touch » imprégnant l’album, le groupe se refuse à rester reclus dans une prison stylistique, et s’en va tenter de petites expériences. D’où, au début de « Dying For The Sun », cette longue pulsation satinée suivant la logique du cœur qui bat, qui nous rappelle étrangement le père Gotye (dédicace à Mitch qui, au sein de sa Thrasho-chro, a mis le doigt sur ce parallèle pourtant évident après coup). D’où les clap-clap hippie-Cathedraliens qui pointent le bout de leur patchouli au bout d’une minute, sur « The Math Of The Myth ». D’où les invectives robotiques répondant à des poussées de death-pas-content, un peu plus loin, sur le même titre. D’où l’injection de couleurs plus black au sein de « The Wedlock Observation ». Bref, tout cela serait parfait si l’on ne constatait une relative perte de magie à partir de « Crawling From Validity ». Non, Witherscape n’effectue pas non plus un crochet par la case Médiocrité, mais c’est juste qu’on trouve là moins matière à frissonner. Et puis on se serait bien quitté sur autre chose qu’un hommage à la Leçon de Piano...

 

Evidemment, ceux qui attendaient un Purgatory Afterglow II – voire un Crimson III – trouveront The Inheritance un peu trop poisseux aux entournures, et trop souvent fourré dans des élans de préciosité romantique. Mais objectivement, l’objet (…musical comme physique…) est magnifique. Et en plus de ravir la grande majorité des fans de Dan, l’album devrait taper en plein dans le palpitant des déçus d’Opeth, comme dans celui des amateurs de death mélo généreux et facile d’accès – à la Dark Age, old-Amorphis, voire HDK. Espérons donc une suite à ce 1er chapitre (cela semble bien parti...), et pourquoi pas quelques dates en festival. En attendant, je vous quitte pour retourner Du côté de chez Swanö…

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: The Inheritance est un retour franchement réussi pour Dan Swanö, une sorte de fusion idéale entre le Edge Of Sanity de Crimson et la délicatesse de Nightingale. A conseiller aux fans de toujours, comme aux amateurs d’Opeth ou Amorphis qui n’auraient pas trop peur de quelques longs détours hors des terres extrêmes…

photo de Cglaume
le 18/09/2013

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