Decades Of Despair - Interview du 20/02/2013

Decades Of Despair (interview)
 

Salut les gars ! Comment va l’équipe en ce début 2013 ?! Contents d’avoir survécu ?

(rires) Contents d’avoir survécu et d’avoir réussi à sortir notre album avant la fin du monde.
En ce moment le moral est au top. Nous vous réservons des surprises auxquelles vous ne vous attendez pas.

 

Rentrons tout de suite dans le vif du sujet. « Alive » est sorti début décembre (juste à temps pour pouvoir l’offrir), il vient 3 ans après votre EP « Throes of the Wretched ». Une longue période d’attente pour les moins patients... Qu’est-ce qui s’est passé chez DOD durant ces 3 ans ?

En gros, on a eu beaucoup de problèmes internes. Rien de très grave, mais de nombreuses discordes entre musiciens et surtout des aspirations musicales différentes. On a été obligé de changer de line-up une dizaine de fois. Toutes ces conneries nous ont forcés à mettre DOD en stand-by pendant 2 ans… Puis on a repris l’affaire, trouvé les musiciens qu’il nous fallait et nous voilà plus que jamais vivants !

 

La sortie d’un premier album c’est un peu l’épreuve du feu pour un groupe… Quel était votre état d’esprit pendant la composition ? Vous aviez une idée de la direction à prendre ?

Le processus de composition était assez compliqué à cause de nos emplois du temps très chargés et différents. Il était assez difficile pour nous de faire des répètes. Cependant, nous avions une idée très  précise du type de compositions que nous voulions écrire. On voulait quelque chose de très structuré et « catchy ».

 

Vous avez une fois de plus fait appel à messieurs Julien Besnault et Sylvain Biguet pour le son, qui ne sont pas vraiment spécialisés dans le Death metal. C’est pourtant votre deuxième collaboration ! Comment s’est passée cette période d’enregistrement ?

L’enregistrement fut très “morcelé”, nous n’avons jamais enregistré plus d’un instrument au même endroit. Cela n’a pas été gênant, mais il est difficile de parler de “période d’enregistrement” puisque les prises ont quasiment toutes été espacées de plusieurs semaines ou plusieurs mois.

 

Julien et Sylvain ont beau ne pas être spécialisés dans le death, nous étions contents du travail qu’ils avaient fourni sur Throes of the Wretched. En partant de ce principe, pourquoi ne pas les réembaucher ? Cela s’est encore une fois très bien passé et nous sommes très satisfaits du rendu final de l’album.

Nous voulions un son très clair, très pro, mais également le plus naturel possible. On ne voulait pas sortir un énième album protoolisé avec la moitié des instruments programmés, comme c’est trop souvent le cas de nos jours dans notre style de métal.

 

 

Ce qui frappe le plus sur cet album (à part le batteur…), c’est cette influence extrêmement marqué du Death mélodique scandinave ! C’est quelque chose qui a toujours était présent chez vous, mais sur « Alive » vous avez vraiment poussé l’idée jusqu’au bout avec ce côté Black metal plus présent, un son plus froid et même des lignes de chant très épic…

Avant de nous lancer dans l’écriture approfondie de l’album, on a bien réfléchi. On s’est cassé la tête, on voulait apporter telle influence puis telle autre, et finalement on se perdait un peu. On a décidé de  procéder différemment, de composer sans vraiment s’imposer de limites. Même si, pour ne pas mentir, nous avons avorté la sortie d’un titre carrément trash, Alive reste intègre. On écoute tous ou avons écouté du black, mais aussi du death, du brutal, du grind, et finalement on retrouve vraiment de toutes ces influences dans les chansons de l’album. Le chant suit cette logique également, avec cette fois ci une intention quand même d’écrire des paroles et des lignes plus efficaces. Moins de mots, plus de punchline. Et surtout ne pas avoir peur du kitch dans lequel tous ces styles ont baigné et qui a un certain charme.

 

 

Les textes sont en cohérence avec ce style nordique : vous nous racontez des histoires de païens, faites d’anciens dieux et de blizzard, c’est Johan Hegg qui écrit vos textes ?! Plus sérieusement, qu’est-ce qui vous inspire pour votre écriture et dans ce genre de thèmes (films, livres, suédoises…) ?

Haha, eh bien pour tout te dire, nous avons tous eu une enfance heureuse je crois, et pour ma part (Benny, chant) j’ai été élevé avec Legend de Ridley Scott, Willow, Princess Bride, je construisais des épées en bois quasiment tous les jours pour couper des plantes (plus ou moins impressionnantes)  et de armures en carton. Franchement, ces films, ces univers, dans les dessins animés qu’on nous balançait à la télé à cette époque, comment un enfant peut-il en ressortir indemne. Tous les gosses de cette génération qui ont suivi un peu cette période du cinéma et de la télé sont un peu entamés.
J’adore cette époque, les gens déliraient, ils allaient loin, ils déconnaient vraiment. Il y a une espèce de liberté et d’absurdité dans ces histoires qui me font un bien fou. J’aime reprendre ça, j’aime écrire ça avec les membres, d’ailleurs, qui me filent de super coups de main. C’est léger, c’est efficace, et ce n’est pas dénué d’une douce mélancolie. C’est agréable.

 

 

On a aussi droit à deux collaborations sur « Son of the Red Sand » avec Steve Garner (The Bridal Procession) et « An Eternal Eclipse » avec Ken Sorceron (Abigail Williams). Pour Steve c’est facilement compréhensible étant tous deux parisiens… mais pourquoi Ken Sorceron ?

Au sujet de Steve, ayant eu la chance de bosser avec Jean François Di Rienzo (The Bridal Procession / Outcast) durant l’enregistrement de l’album, l’occasion de croiser Steve se faisait plus régulière. Nous avons senti un rapprochement se faire. Andy a d’ailleurs rejoint TBP.

Nous sommes très bons amis avec les voyous de Bridal. Et au-delà de ça, Steve à une voix de porc, et surtout une voix bien à lui. Lorsqu’on a un talent à portée de main mais qu’en plus ce talent est un bon ami, on ne s’en prive pas.

 

Concernant Sorceron, nous lui avons fait la demande tout simplement parce qu’on adore son chant ainsi que son groupe. Avec l’album In the Shadow of a Thousand Sun, Abigail Williams est tout simplement devenu un groupe référence dans le black moderne, tout comme Enfold Darkness et dans un autre registre Anaal Nathrakh. Il fallait ensuite trouver une chanson qui collerait avec son timbre. “An Eternal Eclipse” était la chanson parfaite pour cette collaboration avec son refrain très black metal. Son chant clair (après le solo) nous a vraiment bluffés. Le plus étonnant dans cette histoire, c’est le fait que Ken soit venu en France deux semaines à l’époque de ce featuring, et qu’il ait passé lors de son séjour, plus de 10 jours consécutifs dans la maison de famille de Benny. Où ensemble ils ont travaillés, sont allés en studio et ont enregistré. Aujourd’hui ils sont très proches et Ken va peut-être venir vivre ici avec la famille de Benny en mars.

 

« Alive » a était très bien accueilli par les fans et la presse. J’imagine que les choses vont commencer à bouger pour vous d’ici peu… Vos vies vous permettent-elles d’assurer la promo de l’album ? Y-a-t’ il une tournée ou des concerts de prévu prochainement ?

Dire que Alive est très bien accueilli par la presse est faux (sans vouloir te faire chier *rires*) : très peu de blogs indie nous ont tendu la main (merci Core&Co d’en faire partie !) et les autres plus pro ou autres magazines s’en foutent à fond. Tant mieux, car on s’en fout aussi. On n’est pas du genre à sucer la b*te des mecs « in » pour se faire un nom ou pour jouer notre musique. DOD est authentique, les fans le savent et c’est bien l’unique chose qui nous importe !
Alive a par contre été un gros succès vis-à-vis des fans, et on a franchement tous poussé un soupir de soulagement quand on a vu de telles réactions de soutien… A vrai dire, on compose surtout notre musique pour nous sans se préoccuper des modes (mosh, djent et conneries du genre), mais voir les fans dans cet état de joie après écoute du CD, ça n’a clairement pas de prix.
Pour en revenir à tes 2 questions : non, nos vies ne nous permettent malheureusement pas d’assurer une promo soutenue de l’album donc il faudra faire une croix sur les tournées mais quelques weekends européens sont en train de se mettre en place et l’on espère pouvoir jouer très vite car nous sommes prêts !
J’en profite pour passer un message aux bookers : n’hésitez pas à nous envoyer un message sur decadesofdespair@gmail.com si vous nous voulez dans votre ville !

 

Sinon, comment se porte la scène parisienne ? Que pensez-vous de la scène française ? Est-ce qu’il y a des groupes dans notre cher hexagone qui ont attiré votre attention récemment ?

En effet, quelques albums nous ont marqués récemment. Ceux de The Bridal Procession et Atlantis Chronicles. On te conseille de suivre ces groupes de près, ils valent vraiment le détour.

 

Plus largement, qu’avez-vous pensé de l’année 2012 musicalement ? Quelques coups de cœur et/ou révélations ?

Enormément de coups de cœur cette année. Nous sommes heureux de voir que le metal innove, qu’il n’est pas mort et qu’il n’est pas encore prêt à mourir.  Une créativité folle du côté de groupes comme Rings of Saturn avec Dingir, mais aussi, Periphery II (Periphery) et Autotheism (The Faceless). Ces albums sortent vraiment du lot. On voit deux groupes, ceux qui pensent réinventer un metal plus roots -et le font bien pour certains, et ceux qui poussent le métal vers le modernisme. Les deux apportent des choses très intéressantes.

 

Merci à vous de m’avoir consacré un peu de votre temps ! Je vous laisse haranguer les foules de Core&Co avec le mot de la fin !

Merci à toi !

 

Eh bien, nous tenons à remercier tout le monde, pour tout ce que vous avez fait pour nous depuis le début, tout le soutien direct et tous les commentaires que nous avons reçus au fil des ans. Nous apprécions vraiment! N'oubliez pas de nous suivre sur Facebook! Prenez soin de vous et merci!

 

Nous en profitons pour passer quelques petites annonces :

Nous précisons que Benny est à la recherche de lui-même, donc si vous le trouvez, dites le lui.

Jeremy cherche toujours un donneur pour une colonne vertébrale qu’il n’a jamais eu, d’où sa mollesse.

Andy voudrait avoir son fort construit en Nachos.

Lmkt voudrait être plus intelligent alors si quelqu’un peut lui proposer des cours de mathématiques, il adore ça.

Nicolas est parfait, on lui doit tout. Notre existence ainsi que notre talent.


- avec énormément d’amour.

photo de Domain-of-death
le 14/03/2013

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