[p.u.t] - Like animals

Chronique Vinyle 12" (43:00)

chronique [p.u.t] - Like animals

[P.U.T]  traîne ses combat-shoes depuis 14 ans sur les scènes européennes, des Pays–Bas aux huit côtés de l’hexagone en passant par l’Allemagne, l’Autriche, la République Tchèque, l’Italie, la Suisse et bien sûr la Belgique. 14 ans, des milliers de kilomètres donc, des scènes partagées avec Black Bomb A, Akimbo, Ufomammut, Dee’N’Dee, Lucky Funeral, Ultraphallus, Zenzile, Punish Yourself, Muckrackers, Pneumatic Head Compressor, Kania Tieffer, Portobello Bones, Ananda ou encore Scorn ;  5 albums et une malle qui déborde de démos et d'EP. 14 ans à tremper dans le malsain. Voilà pour le CV. On ne serait pas complet, si nous n’insistions pas sur le fait que les frères se partagent les instruments et les machines entre Bruxelles et les Yvelines.

 

 

Like Animals qui nous arrive ces jours-ci, assoit  une fois de plus les inspirations du duo dans une fange industrielle  soutenue toute emprunte de lourdeur et de noirceur.  À ce stade, je ne sais pas si le terme Sludge-Industrial existe mais on peut dire que le terme est plus que défendu par le duo. Quoique si je me réfère au dernier titre de la plaque «It ain’t gonna be fun », c’est un dub poisseux qui nous brouille les neurones pendant plus de six minutes. Un dub urbain, qui fleure bon les ruelles de Saint- Joos Ten Noode tout empreint de mixité.  Un dub massif à la African Head Charge. Tant que l’on passe les titres en revue «Zoo » du haut de ses neuf minutes est le monument de l’album. Voix d’outre-tombe, basse  froide qui ondule et riffs tranchants, pour un titre hypnotisant à souhait et putain cette basse quoi ! Sur « Exuvia », on a droit à des gazouillis pour se remettre un peu.

 

 

Les travaux de Mick Harris (Scorn) et Chris Spencer (Unsane) ont influencé le duo, certainement. Ce qu’ils en font est tout aussi réjouissant. Le groupe est bien plus qu’un magma copié des deux références citées.  Il y’a la musique bien évidemment,  et l’esprit avec lequel elle est acheminée.  [P.U.T] a son monde bien à lui avec ses morts, ses vivants, ses angoisses, ses lumières qui lézardent toute la noirceur dégagée. C’est avec la rudesse d’un 20 tonnes qui dévale une route boisée des Ardennes en pleine nuit que l’on reçoit la musique de [P.U.T]. Un contact sans pitié.
Et lorsque le duo «allège » son propos comme sur « It » c’est pour mieux placer les tenailles sur nos extrémités les plus turgescentes.  Après la pesanteur, il nous confronte à la douleur. Joie et allégresse.

 

 

Nous n’aurions à faire qu’à de sombres dégénérés urbains si dans cette violence gluante, on n’apercevait pas des embellies et des bouffées d’air frais. Enfin, en guise d’air frais, c’est le bouillonnant punk ralenti du titre éponyme qu’il faut se farcir. On a le mal que l’on se mérite. En l’occurrence, le titre est un appel solennel à la préservation des animaux, douleurs et cris de primates (nous -pas habillés et sans ordi portable ni factures, je vous le rappelle) à l’appui.

À travers ces huit titres trempés dans le pétrole,  [P.U.T] nous offre finalement une réflexion sans répit sur notre condition humaine,  il ne s’agit pas de réflexion mais d’émotion crue.

photo de Eric D-Toorop
le 22/05/2012

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