AC/DC - Stiff Upper Lip

Chronique CD album (46:57)

chronique AC/DC - Stiff Upper Lip

Halte là, rien ne vous sert de lire cette chronique si vous êtes un fan de Bon Scott, car effectivement je vais qualifier cet album du meilleur jamais produit par le groupe. Merde alors, la légende qui mettait ce premier chanteur déjanté à l'alcoolisme dépravé, qui en aura fait une des victimes du Rock'n roll (tel Jimi Hendrix, Jim Morrison, Brian Jones ou encore John Bonham, et j'en passe des verts et des pieds sous terre...) n'aura pas pour moi la palme d'or posthume.

 

Mais observez de près cet album, ce qu'il vous offre, ce en quoi un album d'AC/DC serait différent d'un autre album d'AC/DC, autant chercher une aiguille dans une botte de foin, n'est-ce pas ? Effectivement, on ne peut pas dire que les Australiens brillent par leur originalité, mais il faut bien reconnaître qu'au regard des groupes à longue carrière, ce choix (est-ce un choix au fond ? "Je suis bon qu'à faire un putain de bon blues rock, merde alors !") leur aura permis de ne jamais sombrer hors des sentiers battus, car il n'est pas facile, manifestement, d'accomplir une carrière dans le Rock'n roll sans y trouver les affres du vice.

 

Cependant, on trouvera dans ce Stiff upper lipp des canons du blues rock dont le groove monstrueux et le feeling vous feront grimper les cheveux hors de vos casquettes de redneck. La discographie d'AC/DC peut bien être peuplée de hits, cet album constitue un tout qui vous fera sentir le soleil brûlant au creux de vos verres de bourbon. Pas d'affolement ici, les brisquards ont vieilli (et encore, les voir en 2011 au stade de France m'a bien prouvé qu'ils avaient plus de patate qu'un bon 80% des groupes incendiant de Rock cette planète). Le tour qu'ils gardaient dans leur sac, c'est l'expérience hors-norme du riff et de la dynamique qui saura donner à chaque morceau une teinte authentique. Rien, je dis bien, rien n'est à jeter dans cet album. Par contre, concernant les autres derniers albums, permettez-moi d'en douter : Ballbreaker a parfois un goût un peu trop 80's pour vieillir comme il se doit, le dernier Black Ice propose quelques refrains niaiseux qui sentent la couille fondue. Oh bien sûr en vue des classiques on marche sur des œufs avec une telle opinion, mais c'est l'expérience accumulée depuis qui fait selon moi la différence, j'en veux pour preuve le morceau "Safe in new york city" : comparez-le à "Let there be rock", on verra dans le dernier une énergie canalisée là où le premier débordait juste en temps juste pour le plaisir de faire durer le riff, plaisir propre au musicien mais pas toujours à l'auditeur. De "Stiff upper lipp" à "Give it up", vous avez ici un des meilleurs prétextes à faire chier vos voisins, et à vous péter la nuque.

 

La production de l'album a accentué ici le côté charme du blues, et ça se fait comme Adam dans Eve (ou comment réconcilier Dieu et Darwin), les fumeux grincements de cordes, propre au groupe depuis leurs débuts, sont ici mis en avant par une production naturelle, qui laisse parler les lampes des amplis, autrement dit ce qu'il aurait fallu faire sur la totalité des albums d'AC/DC, ces mecs sont juste tellement bons qu'il n'est nul besoin de camoufler quoi que ce soit dans leur musique par de quelconques gommages de studio.

 

En conclusion, je vois ici un album dont les fans de la première heure ne s'autoriseront pas la comparaison avec leurs classiques, et dont les fans de la dernière heure préféreront passer pour ceux de la première en copiant l'égide à Bon Scott. Bref, nous voilà pas dans la merde.

 

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photo de Carcinos
le 12/08/2012

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