Act Of Gods - Maât

Chronique CD album (37:30)

chronique Act Of Gods - Maât

Des CDs bradés pour 3 francs 6 sous (paie ton expression de vieux croûton!), des bacs regorgeant de trésors impatients de venir se nicher dans votre lecteur, des pochettes bien typiques du genre, des noms de groupes déjà croisés au détour de mags ou de webzines … On a tous acheté des albums improbables d’occase ou en solde. Core&Co profite de l’occasion (ouarf) pour vous livrer ses impressions sur des CDs qui n’auraient peut-être sinon jamais été chroniqués en ces lieux

 

Je fais des découvertes grâce aux soldes – épisode 7

 

Rien à voir. Non non, je vous jure: il n’y a aucun lien entre le Naät de Whourkr et la Maât d’Act of Gods, malgré un amour partagé pour les A accentués et la perspective d’une collaboration fructueuse en rimes riches. Côté musique, les burgiens (je vous laisse deviner où habitent ces drôles de bébêtes) d’Act of Gods, leur truc, c’est le death old school furieux et bien cracra, tandis que côté hobby, ce serait plutôt la physique quantique (Tiens d’ailleurs: quel rapport entre cette discipline et la déesse égyptienne Maât? ‘y aurait pas confusion entre anions, cations et Akhénaton des fois? Hum, fin de la parenthèse). D’ailleurs le noyau du groupe, en plus des habituels neutrons et protons, est constitué d’anciens Mutilated, ce qui laisse présager d’une capacité certaine à la bonne grosse déflagration bien radioactive…

 

Alors voyons voir de quoi l’équation Maât – 2e album du groupe – peut bien être faite. Premier constat rapide: le matériel présenté ici est du brut de chez brut. Le son est rugueux, bourdonnant, lourdement chargé en limaille de fer, et a cette saveur poussiéreuse propre aux origines du genre. « Raw as Fuck » comme on dit dans le Gers (si je vous le dis…). Le death pratiqué sut Maât est donc d'une espèce particulièrement furieuse et tourbillonnante, le tout en alternant les assauts directs et efficaces avec des passes alambiquées plus chaotiques. D’ailleurs ce dernier aspect ancre clairement Act of Gods dans le camp des adorateurs de Morbid Angel, les giclées sauvages et hystériques balancées lors des solos renvoyant directement au culte du dieu Azagthoth. Et quand la rythmique s’emballe, que la confusion règne et que la coloration devient evil, incontrôlable et punkement teigneuse, on se met à penser au Massacra des débuts, voire à un Angel Corpse un brin moins vilain que l’original – la voix pouvant en effet prendre une teinte à l’acidité toute black metal. Par contre quand le tempo reste plus raisonnable et que les leads s’entremêlent pour percer le grésillement sonore ambiant de jolies mélodies, on se met à penser aux premiers albums de Death, dans une version toutefois plus râpeuse. D’ailleurs le groupe profite des dernières mesures d’« Inside The Hypershere » pour rendre un court hommage à la bande à Chuck via la reprise du riff principal de « Infernal Death ». Sniff, larme à l’œil…

 

Tiens, puisqu’on en est à énumérer les personnalités invitées à la fête, signalons également que le groupe finit Maât par une reprise du fameux « After World Obliteration » des légendaires Terrorizer, cet hommage étant placé sous le signe de la fidélité plutôt que sous celui de l’audace. Bref, le boulot est assez bien fait, mais pas de quoi convertir un végétarien au cannibalisme…

 

Je confesse trouver l’album bien fait, efficace, varié et parfois accrocheur – notamment sur ce déchaînement d'un essaim de grattes à 1:06 sur « Scums of Emptiness », sur la mélodique 2e moitié de « Black Death Cemetary » ou sur l’attitude jouissivement basique du punky « Epkyroptyc » –, par contre je ne me relèverais pas la nuit pour me l’écouter en boucle, c'est sûr. C’est que la galette comporte aussi des moments un peu lourdingues, ainsi qu’un son de batterie tout en poc pocs tous-secs-tous-raplaplas qui me hérisse d’autant plus durablement le poil que l’instrument est régulièrement mis en avant. Et pour continuer dans la demi-teinte, je dirai encore que si les injections fréquentes de thrash et de punk typiques de l’approche old skull me titillent agréablement les moustaches, j’apprécie moins ce que je perçois parfois comme des approximations à demi masquées par des bourrinages punky et des gerbes chaotico-evil pour le coup forts à propos.

 

Bref, en fins psychologues que vous êtes – qui de plus commencez toujours par regarder la note avant de lire (ou pas) la chronique – vous aurez compris que j’ai accueilli ce Maât avec une tiédeur toute en nuances et demi-teintes. Les fans de proto-death furax dégageant de fortes effluves de sueur âcre devraient trouver ici de quoi mouiller leur marcel de belles auréoles jaunâtres. Pour les fins gourmets et les estomacs délicats par contre, il n’y aura que quelques bons morceaux à grappiller de ci de là, du bout de la fourchette. Bref, c’est vous qui voyez hein (‘y en a qu'ont essayé …)

 

 

La chronique, version courte: du death old school de gros frelon teigneux, quelque part entre les vieux Massacra et Morbid Angel (mais en moins bien quand même)

photo de Cglaume
le 16/10/2011

3 COMMENTAIRES

bernard

bernard le 18/10/2011 à 16:23:35

Decevant pour ma part surtout quand on a massacré les bandes des demos de MUTILATED a force de les ecouter !

Ukhan Kizmiaz

Ukhan Kizmiaz le 18/10/2011 à 16:59:26

Mais Ventylator au chant quoi ^^
Lolololololol
Désolé

cglaume

cglaume le 18/10/2011 à 17:49:46

Ventylator, un vrai moulin à paroles ce gars là ! :))

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