Ad Patres - Scorn Aesthetics

Chronique CD album (31:31)

chronique Ad Patres - Scorn Aesthetics

Dans la série j'aime prendre mon temps pour vous causer des sorties qui tatane le boule, je demande le premier album des Français d'Ad Patres. Mea culpa, me la coupe pas... on va abréger l'intro pour se plonger le pif direct dans cette grosse marmite où bouillonne un bon gros ragoût de Brutal Death velu des guiboles. Hop!

 

Si vous entamez vos journées par un bol de Deeds Of Flesh, Lividity ou Benighted, il est fort probable que ce premier album d'Ad Patres vienne enchanter vos petits déjeuners et vous coller le chapiteau qui va avec. Plus balèze que les labyrinthes au dos des Miel Pops, plus chiadés que les énigmes de Pico, plus gros que Groquick (tu connais pas Groquick?! ...Pfff...fillette!)...Ouais, je raconte n'importe quoi, je sais, c'est juste que cette tartine (très) largement influencée par la scène US ratatine la cervelle sous des tonnes de Brutal Death compact que même la stouquette d'Alain Delon pourrait pas rentrer dedans.

 

Bref, en plantant sa hutte sur les terres d'Ad Patres, on comprend vite, très vite qu'on va passer un bon moment à se faire fesser les tympans à coups de pelle à gâteaux. Dès le premier contact, l'effet "pan dans la tronche" est saisissant, et il augmente au fil des écoutes. L'album vous attrape par la queue, il vous montre à ces messieurs, ces messieurs se disent trempez-le dans le grunt, trempez-le dans le blast, ça fera un Scorn Aesthetics tout beau!

 

Sans trêve ni temps mort, Ad Patres nous dégobille dans les savates une musique gorgée de grunts cochonou proches de Benighted momifiés dans une savante mixture de Decapitated, Cryptopsy et de Deeds Of Flesh. Tout va pour le mieux, ça tape vite et sec, et chose remarquable, ce groupe bien d'chez nous n'a pas oublié de napper sa tambouille d'une fine couche de technique discrète mais prégnante. On songe ainsi à une sorte de Necrophagist qui aurait fricoté avec Trepalium ou Origin. Du groove massif par citernes, un batteur qui s'est coincé les espadrilles sur la pédale d'accélérateur et une grosse basse baveuse qui lubrifie des myriades de riffs couillus qui rappelleront de bien jolis souvenirs aux fans de Soils Of Fate. Voilà le menu concocté par nos petits camarades. Bourratif, copieux et miam.

 

Sans révolutionner le genre, Ad Patres réussit à apporter une touche d'originalité à une scène ultra saturée. Entre deux rafales de brutalité primaire digne d'un Neandertal chafouin, on distingue quelques velléités "mélodiques". Des petites touffes plus traditionnelles aux accents presque Old School... Ces petites pépites offre à l'ensemble bien suffocant une légèreté salvatrice, un peu de moelleux dans cette avalanche de granit. A l'instar de formations telles que Disavowed ou Pyaemia, Ad Patres fait le pont entre l'ultra monolithique au ras des pâquerettes et le terroir dodu d'antan... et il le fait avec un panache certain. Les canaillous!

 

La seule chose qui réveillera le pinailleur qui sommeille en chacun de nous est cette légère carence en folie qui grignote de ses quenottes pourries l'enthousiasme initial. Ces dix titres semblent parfois être prisonniers d'un certain conformisme qui nuit à l'ambiance... Trop sage? Sans doute, mais cette ombre est balayée par ce jeune groupe qui – comme son cousin Benighted – sait s'injecter quelques shoots de Grind Core qui épice un album déjà bien piquant.

 

Quoi qu'il en soit, Scorn Aesthetics est un excellent album qui possède tous les atouts pour secouer les miches de n'importe quel amateur de Brutal Death moderne et direct. En France, on a pas de pétrole, on a pas d'idée mais on a une scène Death qui mérite un soutien indéfectible. Alors, on file à la Caisse d'Epargne, on retire quelques deniers et on s'offre cet album...

 

(c'est un ordre.)

photo de Cobra Commander
le 12/04/2013

2 COMMENTAIRES

taos

taos le 12/04/2013 à 13:41:17

L'album est excellent en effet ! Je suis juste pas vraiment d'accord avec toi au niveau des influences et rapprochement que tu fais (Deeds of Flesh, Origin, Necrophagist). Mais ça n'est que mon avis, et ça n'enlève rien à la qualité de cette galette :)

Kaotoxin

Kaotoxin le 12/04/2013 à 18:36:03

Merci beaucoup!

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