Aetherlone - Aetherlone

Chronique CD album (41:03)

chronique Aetherlone - Aetherlone

Allez immédiatement écouter cette perle qu’est "The Unemployed Soulhunter". Pour ceux qui n’acceptent pas qu’on leur dise quoi faire, baissez la tête, attention, OVNI. Get down on it, Aetherlone lâche la pression.

 

Un nom - aux premiers abords -  imprononçable, une pochette qui n’est pas des plus aguichantes (toutes mes excuses envers celui ou celle qui l’a réalisé), des origines inconnus, pour une musique qui sera au final totalement inattendue. Mais qu’on ne peut qu’accueillir à oreilles grandes ouvertes. "Welcome Home" Aetherlone (« no one leaves and no one will » !).

 

Ici on ne vous parlera pas (parlera pas) de Talk Talk et de son leader Mark Hollis, ni de Elliot Smith, un autre grand obsédé de la multi-précision dans l’orchestration de ses morceaux, et on ne vous parlera par non plus de D-Beat, de Asphyx ou de Mötley Crüe (et quand j’entends « ovni » je ne parle pas de « Nawak »). Il y a les autres chroniques et les autres médias pour tout ça. On ne pourra d’ailleurs même pas vous parler de « pop » ou de « folk » tant cet album est difficilement qualifiable. Calme, ça c’est certain. Minutieux, on se permettra de le préciser. En recherche de qualificatifs, je le suis encore.

 

C’est la voix de Sebastian Müller-Thür, le multi instrumentiste aux manettes du projet, qui nous guide tout au long de ce premier album. Tantôt accompagné d’une rythmique, tantôt de sons électroniques, tantôt le tout à la fois et d’autres instruments qui passent et s’évaporent sans que l’on puisse identifier leur provenance, sa musique est le parfait opposé des murs de sons du shoegaze et autres styles appuyés par l’accumulation de couches et nappes sonores. Ici c’est un mur du silence qui est construit, un mur que le musicien s’autorise à fissurer pour y laisser passer ses mélodies rachitiques mais sacrément bien habillées. Toute exagération gardée, on pourrait parler de sLow-core qui aurait digéré de l’ambient. Alors je vous en parle. En singulier. Car si cet album saura d’abord surprendre, il saura ensuite vous prendre aux trippes.

 

Certes, on ne se fait pas tous tirer la mélodie par trois notes de piano habilement exécutées et un chant hanté, mais c’est ici dans la maitrise des arrangements que l’on se fera tous attraper. Bonté divine, cet homme a du passer des heures à les mettre en place, à organiser tous ces sons, tous ces instruments qui viennent ponctuer ses morceaux, parfois pour quelques infimes moments. Et encore plus pour tout ce qu’il a décidé de ne pas incorporer. On en revient à l’obsession précédemment évoquée. S’il tuerait sûrement pour arriver à son morceau « parfait », avec Aetherlone, Sebastian Müller-Thür se permet de bafouer de nombreux « codes » tout en ayant le mérite de ne pas se jouer de nous (aka ce n’est pas de la masturbation cérébrale, très, très loin de ça). Il se permet par contre de jouer du temps qui nous entoure en s’amusant à le déformer, à l’étirer.

 

En grand final on ne pourra alors que le remercier de nous faire partager cet incroyable moment et sensation de laisser aller où la notion de gravité ne veut plus rien dire face à celle de cette apesanteur que de nombreux – autres – « musiciens » revendiquent.

 

« Hey Ho, Let’s Go » Major Tom, « The moon is full, never seems to change, we’re all labeled mentally deranged » but (we) Could Live In Hope.

photo de R.Savary
le 24/05/2014

1 COMMENTAIRE

pidji

pidji le 24/05/2014 à 20:57:48

j'ai écouté que le 1er titre mais ça a l'air sympa, je vais prendre le temps de tout entendre ;)

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