Ancestors - In Dreams and Time

Chronique Vinyle 12" (01:06:09)

chronique Ancestors - In Dreams and Time

Là où les groupes s'enfoncent toujours plus dans la codification des styles, Ancestors professe une véritable volonté d'aller au delà, et on avait constaté ces balbutiements sur leur second album, Of sound mind, dont certains éléments étaient déjà révélateurs de cette audace artistique, mais qui étaient encore trop maladroitement amenés, et dont certains passages lassaient plus qu'ils n'attiraient l'auditeur.

 

Mais dans In dreams and time, on touche au grandiose. Je pèse le mot grandiose, car c'est réellement l'adjectif qui sied le mieux à ce dernier album d'Ancestors, à la fois en terme d'intention, de travail musical et enfin de résultat. S'il est assez fastidieux d'établir les influences maîtres de cet album, je pense qu'il est malgré tout nécessaire de passer par là pour vous donner la mesure de l'oeuvre en question.

 

Qui pense au grandiose pense aux compositeurs de la renaissance, Beethoven, Mozart, saura qu'il en est un, qui a vécu bien après ces maîtres d'oeuvres, qui a su donner une dimension profonde, sombre et romantique à la musique, je parle bien entendu de Richard Wagner. Et il me semble tout à fait sérieux de citer ce génie dans cette page, tant le groupe de mécheux concerné a su retranscrire une partie de cette grandeur dans leur oeuvre. En effet, la tourmente habite les lignes de l'album, elles sont comme une mer déchaînée, faite de passion d'émotion, de désespoir mais aussi d'apaisement, et finallement de renouveau, de renaissance.

 

Deuxième géant, Pink Floyd est là aussi une influence majeure, de par les accointances du matériel dit vintage, de l'utilisation tempérée des effets psychédéliques, ce soyeux son d'orgue qui surgit au milieu de Corryvreckan et ces voix douces dans On the wind en témoignent. Mais on peut dans cette mesure aller plus loin et parler de King Crimson, des Yes, le rock progressif étant désormais une composante essentielle d'Ancestors. Cela dit, point de fioritures free jazz, ici ce sont les longs morceaux ambiancés; on peut effectivement retrouver un peu de In the court of the king Crimson.

 

Mais il faut encore compter sur les musiques actuelles : quelques passages de shoegaze, des mid tempos metal,une voix criée mais néanmoins chantée, puissante, des chants lyriques féminins et un tempo majoritairement Doom, un son ample de guitare qui touche à l'amplify worshipping, des effets made in Moog, des wah wah et autres magies sonores, et ce son d'orgue hammond fantastique est d'une chaleur incroyable... Et bien évidemment, l'ensemble de la production est d'une finesse inouïe.

 

In dreams and time est un album qui mêle habilement la tempête et le calme, et les deux aspects sont tout aussi réussis l'un que l'autre. c'est un souffle d'émotion qui survient à l'écoute du refrain du naïf mais majestueux "The last return", ouvert, consonnant tandis que le piano tisse autour une toile sombre et tourmentée. On the wind est d'une éloquence magistrale, Running in circles peut être un cran en dessous des autres morceaux, mais ce qui singularise cet album c'est cette tendance à proposer une musique en tout point mélancolique, mais ce qui ne l'empêche en rien d'aller vers des consonnances ouvertes, lumineuses, et surtout apaisantes.

 

 

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photo de Carcinos
le 28/11/2012

4 COMMENTAIRES

Parav

Parav le 28/11/2012 à 14:34:49

Enorme coup de coeur, merci beaucoup pour la découverte!

Carcinos

Carcinos le 28/11/2012 à 14:41:23

Merci ! J'ai servi à quelque chose !

R.Savary

R.Savary le 17/12/2012 à 18:42:50

merci aussi pour la bonne découverte !

R.Savary

R.Savary le 11/01/2013 à 11:40:00

Sur le créneau il y a aussi Crippled Black Phoenix de pas mal ! Et pour Ancestors quelle énorme clin d??il à Pink Floyd la couv' !

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