And So I Watch You From Afar - All Hail Bright Futures

Chronique CD album (42:58)

chronique And So I Watch You From Afar - All Hail Bright Futures

BOUM ! BIG BADABOUM !

 

Une phrase de la pote rouquine à Korben Dallas pour les rouquins de And So I Watch You From Afar. Quoi de plus normal ? Parce que vous parler de leur dernière saillie All Hail Bright Futures sans partir dans le dithyrambique, l’emphatique ou l’élogieux va être très, mais alors très compliqué. Alors onomatopons :  BOUM BIG BADABOUM !

 

Les nord irlandais, déjà chouchous de la rédaction en 2011, nous retrouvent là où ils nous avaient laissés à l’issue de Gangs, c’est-à-dire sur le cul. À peine le temps de se relever que ce All Hail Bright Futures en remet une couche sur le vernis qui séchait tout juste. Rien que visuellement, cette galette s’annonce comme un nouveau versant de la montagne discographique que le quintet s’atèle à ériger. Comme pour mieux signifier le gouffre qui semble dorénavant séparer ce groupe des autres. Plus lumineux, plus bigarré, plus psyché et carrément plus frappé, le ASIWYFA version 2013 laisse derrière lui ses influences post bidule déjà mises à mal sur Gangs pour ouvrir la voie à des torrents de rock instrumental. Tantôt math, tantôt prog, tantôt indie, tantôt transe mais toujours avec le swag. Tu peux pas teste…

 

Si on considére que Motörhead est au rock ce que l’amphète est aux psychotropes, ASIWYFA est alors de la MDMA ; amour et tachycardie. Pas de la vieille lessive Saint Marc coupée aux sels de bain sur fond d’arythmie. De la pure, mon petit gars, avec le smiley dessus et tu peux en abuser sans risquer de te réveiller aux côtés d’une bimbo de supermarché. Imagine un Don Caballerotomane en rave party qui a de quoi filer du sex appeal à tout ce qu’il touche, même à Véronique Genest (encore une rouquine, tiens !). Il y a décidément de quoi dézinguer en masse du hater et du blasé de la vie dans All Hail Bright Futures.

 

Toujours avec ce groove inimitable et ces shreds improbables reconnaissables dès les premières mesures de « Big Things Do Remarkable », ASIWYFA se joue de tout, de nous et ce, avec les doigts dans la prise. Aucun temps mort. Joie électrique, communion œucuménique. On assiste au grand déballage gargantuesque d’un ogre pris dans une fringale, une orgie de virtuosité allant chercher des sons aussi divers et variés que du trad irlandais, de la samba, du calypso, du dub ou de la surf music. Rien que ça. Plus qu’un empilement indigeste de cartes postales musicales, l’insolente réussite des nord irlandais à faire tenir cet amalgame laisse entrevoir... le génie, n’ayons pas peur des mots. J’ai beau avoir fouillé mon encyclopédie du rock’n’roll en 66 tomes, rien n’approche ces fous furieux là. Tellurique, solaire, stellaire, universel, bref tout quoi. À en arriver à ce niveau-là d’emphase, aux limites du léchage de derrière, ça me donnerait presque envie de faire de la musique celtique sur l’air des « Prisons de Nantes » tiens : ligue de doux dingues déglinguant l’indie dandy donc dix louanges. En arriver à ce genre d'extrémité et surtout pour des rouquins, c’en est trop, je sors…

photo de Geoffrey Fatbastard
le 26/03/2013

5 COMMENTAIRES

Tookie

Tookie le 26/03/2013 à 09:17:11

Ouais ouais ouais, grosse tuerie. Un groupe qui se renouvelle avec une réussite écoeurante pour les autres. Parfait ! Dans mon top5 de 2013 !

cglaume

cglaume le 26/03/2013 à 22:16:57

Diantre, j'écoute au hasard "Like a Mouse". Mais c'est du nawak puissance 10!!! Si tout est comme ça je vais devoir acheter là...

cglaume

cglaume le 26/03/2013 à 22:19:03

T'es sûr que ça existe en CD ? Je ne trouve que des MP3 ?

Tookie

Tookie le 26/03/2013 à 23:38:24

Sortie aujourd'hui !

cglaume

cglaume le 07/02/2014 à 12:52:16

Pépite absolu. Il aurait dû figurer très haut dans mon Top 2013 si seulement j'avais écouté la bête suffisamment tôt. Un point sur lequel tu n'insistes pas assez, je trouve, Geof: le côté polynésien-aloha-les-copains de la musique, carrément récurrent. Avec mes références, cet album se traduit en Ultra Zook meets Scale The Summit meets Devin Townsend. Grand !

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