Aspirateur De Langue - Desire

Chronique Maxi-cd / EP (19:35)

chronique Aspirateur De Langue - Desire

En général, avant d’en arriver à l’aspiration goulue de langue, une relation ça commence par l’apparition d’un désir. Puis, s'il s'avère que les choses se goupillent bien, ça se concrétise en démarrant par quelques douceurs. Enfin, quand la pomme est prête à être cueillie – banzaaaaïïïïïïï! –, là, ça devient hot. De ce point de vue, c’est donc à rebrousse-poil (...on n’est pas très épilation chez ces messieurs) que les affreux jojos d’Aspirateur de Langue ont abordé leur triptyque (leur trip trique plutôt...). En effet, après les préliminaires Hot et leur Sweet logique, les nantais concluent aujourd’hui leurs aventures nawak'n'roll en 3 volumes avec Desire (« zailleurs »… Je sais: j’aurais pu et dû éviter. Tant pis).

 

L’unité de ton, de style et de son confirme bien ce que l’on sentait déjà sur l’épisode précédent: l'œuvre est parfaitement homogène, et sans l’artifice de ce saucissonnage en 3 petites Knackis-4 titres d’égale saveur, Hot-Sweet-Desire aurait été un album longue durée aussi pertinent que bien gaulé. C'est que depuis le début (on pourrait presque remonter à Guily-Guily Show Bar), l’univers d’Aspirateur de Langue est fait d’un rock sombrement foldingue, avec un soupçon de guitare métallique et une grosse louche de cuivres, entre spleen alcoolisé et nawakeries furieuses. Saxo et guitare y évoluent en parfaite et complice complémentarité, plantant profondément en nos crânes leur soc mélodique afin de mieux y planter la graine de ritournelles insidieuses. Autre facteur à forte identité ajoutée, le chant de Kevin évoque cette fois encore un clown désaxé dont l’humeur varie entre désinvolture légère et girouette psychiatrique.

 

C’est cette fois le morceau « Desire » qui ouvre le bal, fixant d’emblée le ton – joyeusement sombre –, et nous enfilant au chausse-pied son « Singing lalala-la-la-la-la… » dans la caboche. Mon petit préféré reste néanmoins le titre suivant, « Bla-Bla », sorte de « Journal d’Anne Branque » tenu depuis la cellule capitonnée d’un hôtel tout blanc. Etonnamment, c’est sur une tonalité légère et fraîche, presque ska parfois, que le groupe met en scène son personnage de maboule en train de finir de perdre la sienne (…de boule). Je dis "oui" (ch’suis un fou moi…)! « Tequila » démarre quant à lui au quart de tour: plus furieux, plus enlevé, plus imbibé, il peut rappeler – de loin, mais bon, ça compte quand même – certains ambiances du Más Borracho d’Infectious Grooves. Par contre petite déception en fin de parcours: en fait de feu d’artifice final (tu la sens ma grosse allitération?), les nantais nous proposent un « Roll » un peu trop long, trop traîne-la-patte, et trop sombre – qui aurait eu tout à fait sa place plus tôt sur le triptyque, mais qui, à mon sens, n’a pas le panache suffisant pour finir en grandes pompes ces sympathiques aventures. D’autant que tout ça s’achève sur une bonne minute d’écho de gratte distordue un peu « facile »… Perso j’attendais l’explosion conclusive, l’apothéose groovy, le grand final grand guignolesque et épique, d’où une petite frustration. M’enfin bon…

 

La conclusion est aisée: vous êtes fan de la patte Aspirateur de Langue? Vous allez vous régaler, car tout ce qui fait l’identité du groupe est au rendez-vous sur ce nouvel EP. Si vous ne connaissez pas encore, mais que du rock metal cuivré et joyeusement branque serait susceptible de vous lubrifier avantageusement les conduits auditifs, essayez donc la bête, adjointe à ses 2 prédécesseurs. Vous verrez, ça va coller.

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: idem que pour la chro de Sweet: 3e épisode logique et sympa pour le triptyque de ce groupe de rock jazzy légèrement métallisé et bien givré.

photo de Cglaume
le 15/08/2012

3 COMMENTAIRES

stereono

stereono le 15/08/2012 à 11:17:48

Intéressant ! le petit souci sur l'extrait proposé est qu'on a l'impression d'écouter Egg de MrBungle, mais c'est bien exécuté :)

Ukhan

Ukhan le 15/08/2012 à 13:05:24

Tu deviens un véritable Master-Expert en matière de Beuargl-Pouet-pouet Metôôôôôlll, Lapinou
encore une bienBelle chronique !

cglaume

cglaume le 15/08/2012 à 14:14:44

Merci bien. J'avoue tenter d'être exhaustif en la matière. Le pb c'est que bien que j'achète un peu tout ce qui se fait dans le genre, je manque de temps pour tout chroniquer. Mais j'en ai encore plein en réserve ;)

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