Aspirateur De Langue - Sweet

Chronique Maxi-cd / EP (16:31)

chronique Aspirateur De Langue - Sweet

Que s’est-il vraiment passé dans la Sweet n°28-06 du Sofitel de New-York? Les nantais d’Aspirateur de Langue, de retour avec l’épisode II de leur triptyque EP-esque, se proposent de tout nous révéler. Et au vu du pistolet à l’extrémité encore maculée de liquide poisseux qui orne la pochette de cette nouvelle offrande, on s’imagine que les révélations vont être croustillantes: manifestement, quelqu’un y aurait tiré 1 coup ou 2… En même temps, ce n’est plus vraiment un scoop…

 

Bon alors, comment le Dyson de l’alcôve bucco-dentaire a-t-il abordé la suite de Hot? Nouvelle tonalité, nouvelle couleur, nouveau style, nouveaux sévices? Que nenni! Point question sur Hot-Sweet-Desire – pour reprendre une comparaison déjà entreprise sur la chro de Hot – de singer le Devin Townsend Project en offrant un visage différent sur chacun des volets. Non, Aspirateur de Langue reste lui-même, un groupe farfelu de rock cuivré et fortement saturé avec derrière le micro un clown aussi siphonné qu’imbibé (et là, pour le coup, ce n’est pas antinomique!).

 

Les 4 nouvelles compos renvoient à celles de Hot, pleines de délires cartoonesques, de mélancolie noctambulo-éthylique, de fêlures en apparence légères, le tout rehaussé de la gouaille et de l’énergie d’un couple saxo / chant qui réussit régulièrement à faire des étincelles… Sweet, c’est encore une fois une sorte d’indie jazz / rock burné, fait par des copains pour des copains. Peut-être un certain spleen se manifeste-t-il un peu plus fortement cette fois, les fanfaronnades de rigueur donnant parfois l’impression d’être teintées d’un second degré un peu cynique et / ou désabusé. M’enfin – une réécoute de Hot m’aidant in extremis à rectifier le tir – finalement, cet aspect perçait déjà sur l'EP précédent. Derrière les pouëts jazzy et les grimaces de Kevin, il semble exister un « côté obscur de la langue », un peu comme chez Carnival in Coal. Et cet aspect se trouve lui aussi réaffirmé sur Sweet.

 

Signalons quand même la pièce maîtresse de ce nouveau chapitre des aventures du ramasse-miettes de la glotte: c’est « Sweet » justement, morceau qui remporte aisément l’adhésion, notamment grâce à quelques notes de saxo carrément entêtantes et judicieusement balancées, du genre à actionner pile-poil les manettes cérébrales qui nous font opiner du chef en pensant « Ouaip Marcel, t’as raison: ça c’est d’la bonne! ». Les autres titres sont en comparaison moins remarquables, bien que sympathiques, dynamiques et variés. « Walkyrie Disco » nous fait ainsi vivre les mésaventures night-clubesques d’un pilier de bar au bord du bad trip, « Constipated » se fait plus bluesy et traîne-la-patte, tandis que « Soberty » finit sur une touche sombre et virulente fleurant bon la réunion des Alcooliques Anonymes qui part en live.

 

Bref, pas d’évolution de fond sur Sweet... Et quelque part c’est tant mieux! Je continuerai quand même à regretter que le groupe ne veuille pas / n’ait pas les moyens de se doter d’un son plus large d’épaules, ce qui lui permettrait sans doute de rayonner au-delà de son auditoire habituel. En tout cas Hot et Sweet constituent d’ores et déjà un ensemble solide, cohérent et sexy… Auquel il ne manque finalement que Desire, attendu pour le printemps. Si vous adoriez les œuvres précédentes du groupe, continuez donc sur votre lancée: Sweet, c’est d'la bonne! Par contre si vous aviez détesté, fuyez: le salut n’est pas pour aujourd’hui. Perso j’attends de voir comment tout cela va se conclure…

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Sweet est le prolongement logique de Hot, avec toujours ce rock jazzy légèrement métallisé et bien givré, emmené par un chanteur à mi-chemin du poivrot, du clown et du doux (?) dingue…

photo de Cglaume
le 28/03/2012

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