Asva - What you don't know is frontier

Chronique CD album

chronique Asva - What you don't know is frontier

Si certains préfèrent les glaces, les mini ventilateurs ou encore les brumisateurs pour parer a la canicule estivale, pour ma part mon petit remède de grand-mère c’est un bon full-lenght de drone-doom.

Bien long, bien lent, bien froid comme il faut pour ne pas chopper une vilaine insolation. Imparable comme solution, en seulement 4 titres étalés sur à peu près 70mn vous serez devenus un bipède a sang froid ne craignant plus les températures et les tempos élevés. On n’y va pas par quatre chemins avec ASVA; grâce à des titres allant de 13mn à 23mn, des plages ambiantes glaciales et ambiantes, des nappes sonores sombres et rampantes on ne peut qu’être happés vers le gouffre sans fond qu’est "What You Don't Know In Frontier".

 

Pesantes dans leur mise en place, leur lourdeur et leur caractère dépouillé, les quatre compos de cet album sont un panorama d’un univers dévasté ou d’un lendemain d’explosion nucléaire. On dirai qu’ici nulle forme de vie a survécue et que seuls les échos des bombardements se laissent encore percevoir a travers les ruines et le paysage dévasté par le fuzz et les rythmiques de mammouth sous prozac…

Les riffs et le martèlement rythmique semblables aux effondrements de constructions humaines lors de tremblements de terre ne sont qu’un avant goût de la catastrophe qui a dévastée ce monde. Le vent acide des nappes sonores qui souffle sur les débris et les gravats est le seul mouvement perceptible dans ce no man’s land.

Très bien travaillé dans sa structure, ce "What You Don't Know In Frontier" bénéficie d’une production parfaitement maîtrisée pour le style sans pour autant noyer l’auditeur dans des couches d’infra-basses suffocantes. Ce qui laisse l’espoir d’entendre un râle ou un cri dans ce tumulte nihiliste, évoqué par les guitares ou les effets stridents qui zèbrent un ciel orageux et menaçant.

 

Ne croyez pas qu’un dénouement heureux est possible, seul les vestiges de la civilisation humaine gisent sous cette déferlante sonore qu’ASVA orchestre avec puissance et impartialité. Le point de vue omniscient dans la narration de cet album, précisé dans le troisième morceau beaucoup plus ouvert (synthés, mélodies, chant féminin) annonce plutôt la fin tragique d’un monde plutôt que de donner l’espoir d’une réminiscence salvatrice après cette destruction martiale…

 

L’intérêt de cette galette d’ASVA réside dans sa structure incroyable qui ne nous laisse pas nous endormir sur des plages ambiantes ou gonflées de basses sans queues ni têtes; elle propose un réel déroulement narratif pour un album de drone (ce qui est plutôt rare) et nous fait appréhender la temporalité du style d’une toute nouvelle façon. Je ne saurai que recommander cet album aux amateurs du genre car on décèle outre l’ambiance glaciale et machiniste du disque, un léger embrun frais et coloré qui laisse planer sur cet album lorsqu’on l’écoute, un sentiment de légèreté et de naïveté enfantine…comme si une rose poussait en plein milieu du désert.

photo de Viking Jazz
le 22/07/2008

3 COMMENTAIRES

bootsykronos

bootsykronos le 16/11/2008 à 04:29:51

Thank you for this very nice review!

zaaaab

zaaaab le 09/01/2009 à 14:13:12

enfin un album de drone doom ou l'on ne s'ennuie pas une minute (orgue et synthé y sont pour beaucoup)peu d'infra basses monolytiques (il se passe toujours quelquechose)
un album facile d'accés à recommander aux néophytes

Sam

Sam le 11/01/2009 à 08:38:01

et "A Game in Hell, Hard Work in Heaven" quel morceau!

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