Barren Earth - The Devil's Resolve

Chronique CD album (46:46)

chronique Barren Earth - The Devil's Resolve

Ça fait un paquet d’années déjà que les amateurs de death mélodique amoureusement moulé à la louche sont au régime, leur assiette étant très loin d'être la mieux remplie à la table du metal burné. Ah ça, quand on aime les confiseries Gotembourgeoises, on arrive encore à manger à sa faim - pour peu que l’on ne soit pas trop réfractaire à l’américanisation de la recette. Mais quand on chérit les plus juteux (et souvent les plus anciens) albums d’Edge of Sanity, Godgory, Amorphis, Sentenced, Orphaned Land, Opeth, ou « plus récemment » le premier Disillusion, on n’est pas tous les jours gâté. Pour sûr, sous les marmites thrash à patch et death crouteux, ‘y a du monde pour entretenir le feu! Par contre c’est la misère pour trouver un cuistot capable de confectionner la gouteuse soupe issue des vieux pots death mélo old school.

 

Et pourtant, contre vents et marées, un petit village finlandais résiste encore et toujours aux envahisseurs djent, metalcore et pagan qui grondent à ses portes. A Barren Earth City, amis nostalgiques de l’époque ci-dessus évoquée, vous allez pouvoir faire une bonne vieille cure de ce dont vous raffolez: des mélodies et des refrains chaleureux et entraînants (avec ce chant clair mais pas « d’jeune-tête à claques ») qui s’élèvent en majestueux volutes au-dessus d’un socle death granitique, massif et rocailleux, repère d’un growl caverneux comme la tanière d’un grizzli mal luné. Grandeur, beauté, puissance, main de fer, gant de velours… Tout est là! Et en bonus, la maison vous offre un mix de Dan Swanö! Il faut dire que les bardes et druides qui ont fondé cette super-communauté sont des experts en la matière, ceux-ci ayant traîné leurs chausses au sein de Chaosbreed, Amorphis, Thy Serpent, Moonsorrow, Swallow the Sun & co. Et le résultat est là: The Devil’s Resolve est la potion magique qui vous permettra de recharger durablement vos batteries afin de repartir chasser le sanglier à main nue en compagnie de vos comparses coreux, beumeux et thrasheurs.

 

Sâchez quand même que parmi les Grands Anciens précédemment évoqués, ce sont Amorphis (ce clavier!) et Opeth qui sont les mieux représentés. Certes le subtile mais puissant sirocco soufflé par « Passing of the Crimson Shadows » évoque Orphaned Land. Certes les pesanteurs pharaoniques débutant « The Dead Exiles » rappellent les langueurs d’un Nile affalé dans ses coussins. Mais le synthé qui accompagne la lourde marche entreprise sur « As It Is Written » nous vient directement des 1000 lacs popularisés par qui-vous-savez. De même avec l’incroyable refrain de « The Rains Begin ». Et ces longs morceaux alternant le chaud guttural et le froid angélique, ces touches psyché/prog occasionnelles (« As It Is Written »): c’est signé Mikael Åkerfeldt (...ou presque).

 

Alors c’est sûr, quand « White Fields » et « Where All Stories End » annoncent la fin de l’album, on a un peu l’impression que le groupe commence à peiner à maintenir le niveau d’excellence garanti jusque là. En bref: on passe de l’excellent au "seulement" [très] bon. On concédera de plus que The Devil’s Resolve ne réinvente pas le fil à couper l'eau tiède: le terrain est balisé, et les références évidentes. Mais bordel, hormis Orphaned Land qui continue à mener sa barque avec intelligence, pourriez-vous me dire quel groupe a réussi à nous procurer autant de plaisir dans ce style dernièrement? Alors, on sèche hein…? Je ramasse les copies dans 10 minutes!

 

Amateurs du genre, foncez les yeux fermés: ce n’est pas sur ce 2e opus de Barren Earth que vous risquez de vous prendre un mur!

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: le meilleur des vieux Amorphis et Opeth, unis sous le signe du tube moelleux, de la mélodie imparable et de la puissance délicate.

photo de Cglaume
le 08/06/2012

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