Beastmilk - Climax

Chronique CD album (38:39)

chronique Beastmilk - Climax

Prélude

 

Oui, le premier réflexe serait de lister les groupes typés années 80/new-wave auxquels cette sonorité, d’emblée, nous fait penser. Et puis de lister les groupes typés années fin 70/pré-new-wave-gothic auxquels ces groupes typés années 80/new-wave ont tout piqué. Et puis, etc, etc, pour revenir au premier morceau du premier ménestrel de qui tous les morceaux des groupes qui auraient pu, ci haut, êtres listés, sont inspirés. Bienvenue dans l’univers des groupes typés « rétro » ?

 

Chapitre 1

 

Il y a Imperial State Electric pour le rock 60’s, Ghost (B.C) pour le hard-rock 70’s, et Beastmilk pour la new-wave 80’s. Il y a eu aussi  Interpol à un moment des 2000’s pour tenter le combat contre les Strokes dans la quête du bizz’, tu te souviens ? Les années des périodes musicales nommées sont ici vulgairement estimées, et, en passant du coq à l’âne, on se rend compte que notre concerné du jour a vraiment le nom le plus, comment dirons-nous, hum, le moins rock n’ roll et le franchement plus naze. Toujours franchement, mettre « milk » dans un nom de groupe qui parle de "Nuclear Winter" et de "Genocidal Crush" ? C’est vrai que l’on parlera - peut être - de « décalage » assumé, et qu’avec des titres de morceaux comme ceux que j’ai manipulé, on pourrait s’imaginer, des choses. Et bien non, et oui, tu te trompes. Je suis d’ailleurs rassuré qu’ils n’aient pas choisi d’utiliser « Black » car, je ne sais pas pour toi, mais moi je n’ai plus de place pour les « Black » dans ma case rangement vinyls par ordre alphabétique.

 

Chapitre 2

 

C’est surtout à la voix de Morrissey, The Smiths, que ce groupe me renvoie, direct. Cette voix et ce chant très opéra, orchestral, une façon du « bien chanté » prête à vous hanter. Passé cette première impression et les nombreuses étiquettes que le groupe s’est volontairement récolté, on restera quand même, prêt à se repasser le disque. En spirale. Un p'tit truc qui semble nous échapper. Si d’emblée la variété des morceaux et la crédibilité des ambiances posées nous tireront l’oreille de les avoir trop vite rangés dans la case des « merde encore une autre copie d’un groupe majeur dont aucune copie ne pourra baiser le majeur », c’est surtout l’efficacité de haute volée de ce Climax qui pourra se permettre de nous clouer le bec. On rigole, on aime, on parle de la mort mais le boulot, faut pas déconner, ici c’est sérieux. Ces zicos ne viennent pas pour nous vendre de la contrefaçon. Un peu comme quand Danzig tenait The Misfits. Une certaine forme de sérieux quand même. Et puis au final Beastmilk récupère davantage une ambiance, un son (le retour de la réverb’ je vous ai dit dans une autre chronique), plutôt que des morceaux déjà écrits et maintes fois rejoués. « Old »-New vave, Cold Wave, WTF, Beastmilk rock et envoie la purée. Gelée. À température nordique. Nordique européen et Nordique anglais. Pour un album qui d’abord nous enfume avant de nous mettre en feu. 

 

Chapitre 3

 

Un code anglais ? Le chanteur des Beastmilk, de Finlande, n’est autre que l’ancien chanteur -  mais toujours anglais - du groupe Code. Ces derniers ont d’ailleurs sorti un album à peu près en même temps (fin 2013-début2014). Sacrées anecdotes non ? Si Beastmilk n’a rien à voir avec donc, Code, ils sont surtout à des années-lumière du resuçage des The Smiths et de la new wave qu’on peut entendre en ce moment. Même si on peut y sentir d’autres influences anglaises du côté « dark-goth-cold… » (quelques intro et lignes guitares, des parties vocales) de groupes comme The Cure ou Echo & The Bunnymen, ou même encore (soyons fous) Joy Division, ils n’ont pas perdu leur temps à rester sur le côté calme ou dépressif mais se sont plutôt basés sur des structures, des riffs, une énergie punk dans ta face. C’est bien là qu’ils écrasent la concurrence. Un disque très lié à l’Angleterre quand même. En même temps ils ont davantage de chance de conquérir le monde en se réappropriant ce passé plutôt que celui du folklore finlandais. Ça ne reste que mon avis. Parce que oui, avec un album d’une telle trempe, rempli de tubes, je ne vois pas comment ils pourraient rater le coche.

 

Outro

 

Si la marmotte met le chocolat dans le papier, ces superbes morceaux sont emballés par un son « not made in » Kurt Ballou. Oui un son excellent, juste à propos, clair et puissant et surtout différent des sons qu’il a pu appliquer à des groupes dirons nous « plus » violents (Black Breath, Trap Them…). Sacrée surprise mes amis. Et puis, Kurt Ballou, il est et végétarien et fan des animaux en péril, ça a peut-être un lien avec le « milk » dans le nom de la bête…

photo de R.Savary
le 26/04/2014

5 COMMENTAIRES

Crousti Boy

Crousti Boy le 28/04/2014 à 17:17:15

J'aime beaucoup ce disque, assez proche d'un eighties matchbox b-line disaster en plus goth, tubesque comme il faut.

Tookie

Tookie le 28/04/2014 à 21:48:21

Merci pour cette découverte ! Je retrouve comme Crousti des sonorités proches de Eighties matchbox b-line disaster, avec plus de reverb' et moins de rythme...C'est bien cool, un achat à venir...

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 01/05/2014 à 15:15:37

ouep, merci pour la découverte.

daminoux

daminoux le 02/05/2014 à 15:14:38

un album adictif...... j'adore

R.Savary

R.Savary le 06/05/2014 à 08:47:51

Yep un des "top" de 2013 pour moi ! La méga classe cet album !

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