Blood Farmers - Headless eyes

Chronique CD album (44:45)

chronique Blood Farmers - Headless eyes

Blood Farmers et l'un de ces groupes cultes mais mal connus. Culte parce qu'ils ont fait leurs début en 1989 sans demander l'avis de personne, et que leurs trois premières sorties dont la dernière en 1995 valent franchement le détour, non pas que vous y trouverez une qualité sonore incroyable faute de moyens, mais d'excellents riffs qui font socle commun avec Cathedral du Doom stoner actuel. Ce qui les caractérise, au même titre que leur homologue Anglais, c'est la lourdeur, la répétition inlassable de leurs riffs, et le côté horrifique qu'on leur prête (cela vient d'un amour immodéré pour les films d'horreur des années 70, ici "The Last House on the Left"), quoi qu'ils peuvent faire parfois quelques lignes de chant assez grunge pas dégeu du tout. Voilà un groupe qui a su faire preuve d'une honnêteté et d'une persévérance et qui n'a pas eu la reconnaissance qu'il méritait.

 

D'où la question qui se pose : faut-il disparaître 10 ou 15 ans environ pour que, ça y est, la composition d'un nouvel album fasse automatiquement des miracles ? Blood farmers avait déjà composé d'excellentes choses à leurs débuts, mais cet album est une pièce complète, dont les morceaux sont autant de facettes différentes ; à priori, les Blood farmers sont des fans de Black Sabbath et cela se ressent énormément dans leur musique, mais en général on ressent un certain appauvrissement et une radicalisation des codes sabbathiens lorsqu'un tel groupe produit des albums. Ici ce n'est pas le cas, et même si l'on retrouve des références marquées donc un peu lourdes au quatuor de Birmingham, celles-ci ne manquent pas de créativité, je pense notamment au finish de « Headless eyes », qui mine de rien n'est pas un exercice musicalement évident à reproduire.Par contre c'est la voix de Eli Brown qui me surprend, j'ai souvent l'impression d'entendre James Hetfield ! Imaginez donc le chanteur de Metallica chanter sur du Doom, eh ben ça donnerait ça.

 

Le son est bien mieux produit que sur les précédentes sorties, mais je trouve que la batterie reste encore en retrait, et c'est dommage car son jeu est loin d'être mauvais. Les guitares cependant sont clairement en avant, reste la basse qui aurait pu être bien plus massive. Mais quoi qu'il en soit, la tartine de riffs heavy les fait passer sans conteste pour des patrons. Rien de moins que ça. D'une, les structures s'enchaînent parfaitement, de deux elles ne donnent aucun temps mort à l'écoute de l'album et de trois chacun des riffs amène une ambiance différente, du gros Doom old school jusqu'aux cavalcades sabbathiennes en passant par nombre de thèmes hypnotiques et des instrumentaux classieux. Les solii de guitare sont à l'avenant, classieux et parfaitement maîtrisés, sans faute de goût. C'est là un album qui s'écoute sans soif, du bon Doom, du bon Rock.

 

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photo de Carcinos
le 21/07/2014

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