Breach - Kollapse

Chronique CD album (48:05)

chronique Breach - Kollapse

Ca fait déjà trois bonnes paires d'années que Breach n'est plus. Bien qu'ils aient voulu marquer le coup en offrant un ultime concert l'année dernière à Stockholm (report présent sur le site au passage) on sait que l'on n'aura, désormais, plus rien à se mettre sous la dent venant de ce groupe phare suèdois, plus jamais (larme). Car, à l'instar des américains de Botch ou Coalesce, et écumant les scènes à la même époque, Breach aura su insuffler quelque chose de nouveau, de créatif et d'un peu plus humain à une scène Hardcore qui a eu parfois tendance à s'embourber dans des clichés et des gimmicks qui pouvaient en lasser certains.

 

Ce sont à eux en particulier, et ce quoi qu'on en dise - et aussi à Botch - que l'on doit l'émergence du terme « post-hardcore » (même si je sens arriver les débats dans les commentaires ci-dessous), et tout ça pourquoi me direz-vous?

Qu'est-ce que ces groupes avaient de plus, vous entends-je maugréer derrière votre barbe d'ermite musicologue terminant sa thèse sur la polyrythmie haakienne?

 

Et bien des tripes mon bon monsieur, juste des tripes, une hargne dans l'exécution et de l'imagination dans la composition (et, accessoirement, un bon son de batard). Et une cohérence avec ça.

 

Bref, ils avaient tout ce qui fait la différence entre un groupe talentueux et un groupe mythique. Rien que ça. Et Kollapse en est l'ultime production, testament d'un groupe qui livrera là son disque le plus nuancé, lunatique, beau, jouissivement violent et, donc, totalement culte.

 

Faisant suite au véhément Venom, cultissime également, Kollapse vient légèrement changer la donne pour ceux qui connaissaient Breach auparavant. Pas de révolution cependant, ce qui fonctionnait dans les précédents LP ou EP des suèdois est toujours présent: des riffs et une ambiance générale sombres ('Alarma', 'Breathing Dust', ), une voix hargneuse, un jeu de batterie sobre mais efficace avec une frappe de mammouth, une basse couillue et omniprésente. Mais on sent que Breach tend vers autre chose; dès le 'Big Strong Boss' qui ouvre l'album, les aspirations du groupe à poser une ambiance particulière se font sentir; on ne cherche pas la mandale à tout prix et le fantastique 'Teeth Out' qui suit - et son riff entêtant ainsi que sa montée et sa fin rageuse - est là pour en témoigner.

Mais pas de méprise, la touche de génie mélant hardcore et rock'n'roll de Breach n'a pas disparu; écoutez le tonitruant 'Lost Crew' si vous en doutez, ou encore le terrible 'Breathing Dust' et sa basse abrasive comme de la pierre ponce sur laquelle on aurait collé du verre pilé... a peu près.

Et à mi-chemin entre les deux facettes posée et rageuse de ce groupe définitivement atypique, on a des titres comme 'Mr Marshall': inclassables, des titres OVNI, mais c'est tellement bien fait et ça claque tellement facilement dans nos ptites oreilles, qu'on ne peut qu'adhérer. Il faut dire que le « son Breach » sert toujours aussi bien les compos: accrocheur, saturé comme il faut, pêchu et sombre à la fois, une production presque parfaite. Et que dire du titre éponyme qui clôt et cet album et, par la même occasion, le chapitre Breach tout entier; ça sent la nostalgie du départ, l'ambiance n'est plus tout à fait glauque mais plutôt maussade...

 

C'est fini.

Ce groupe aura laissé un grand vide en tirant sa révérence, et ce ne sont pas les fans qui ont fait des milliers de kilomètres (votre serviteur en fait partie) pour assister à leur concert de reformation en décembre dernier qui diront le contraire.

 

Pour les nostalgiques, It's me God a été pressé à nouveau il n'y a pas longtemps et est donc de nouveau disponible, sinon il vous reste encore le rageux Venom si vous ne connaissez pas encore le groupe (honte à vous mais autant commencer un jour).

photo de Mat(taw)
le 03/08/2008

4 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 03/08/2008 à 11:40:43

"thèse sur la polyrythmie haakienne" n'empèche que ça devient rébarbatif (voir parfois pénible) cette influence maintenant quasi universelle :) ... à part ça bonne chronique sur un disque périlleux. ...mouais Breach y a pas à dire, ça a laissé des traces...

Sam

Sam le 05/08/2008 à 19:58:11

au fait, bon choix pour ta 100ème chronique, toutes mes félicitations :)

MAT(taw)

MAT(taw) le 05/08/2008 à 20:19:43

merde... meme pas calculé. bah ouais, j'avoue jsuis bien content qu'elle fasse un chiffre rond celle-la ;)

frolll

frolll le 24/03/2011 à 10:31:17

Le meilleur de leur disco, sans sourciller.
Un 9 facile.

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