C.O.G - Course over ground

Chronique CD album (30:27)

chronique C.O.G - Course over ground
Décidément le revival a le vent en poupe ! Sans parler de la pluie de reformations plus ou moins pertinentes, les années 00 auront véritablement été l’occasion pour le rock de réhabiliter l’avalanche de scènes qui ont submergé ces trois dernières décennies et de voir de plus en plus de formations se réclamer d’illustres ancêtres sans tenir compte des modes. C’est cyclique y parait.

Après il faut bien distinguer les éternels nostalgiques qui remuent sans cesse leur standards sans se rendre compte qu’en fait ils sont en train de jouer du Slayer ou du Nirvana, et les autres, les anciens fans qui prolongent respectueusement et talentueusement les vieilles branches de l’arbre rock. Car c’est bien de ça qu’il s’agit avec les COG (comprendre Course Over Ground, titre de leur présent album, du moins jusqu’à qu’ils trouvent un nouvel acronyme). Ce trio croate (tiens y font pas que du grind par là bas ?) distille amoureusement un rock indie bien crunchy, noisy et décadent comme Jesus Lizard, Fugazi, Slint ou encore Shellac nous en ont tant donné. Le tout joué de manière décomplexée, sans fioritures et avec ce qu’il faut de prétention… Et il en faut un peu quand même. Alors non, point de grosses distos, de double grosse caisse, de pleurnichage émo ou encore d’envolées post rock ici : le propos est direct, buyant, ronronant, saccadé, à la limite de l’hypnotique parfois. Les guitares dissonent de partout, le chant est gueulé du fond du studio de la manière la plus anarchique possible, le batteur s’enferme dans des boucles bourrées de contre temps, la basse chatouille bien le fond du tympan… En bref, sur la forme rien à dire… Si ce n’est le son, vraiment pas novateur du tout, à la limite du poussiéreux, carrément daté, un peu trop brillant et généreux en aïgus même, mais terriblement attachant… Et puis quoi choisir d’autre ?

Pour la forme, on est tout autant gâté car pas à un seul moment les croates ne s’envoient eux même dans les cordes! Ils se tiennent debout devant leurs illustres ainés, ou plutôt pliés en deux sur leur instrument. Les chansons sont toutes composées avec un sens assez vicieux de la mélodie et l’enchainement des longs gimmicks noisy avec des passages plus aériens se fait très bien. De plus on retrouve toujours cette impression que tout provient de nombreuses scéances d'impro, enfin ça sent bien la salle de répèt et Dieu sait que j’aime ça. COG nous pondent finalement une demi heure ultra plaisante et jouissive à défaut d'être très rafraichissante et moi je dis bravo !
photo de Swarm
le 05/12/2008

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