Caligula - Greastets Hits

Chronique CD album (48:31)

chronique Caligula - Greastets Hits

Caligula, c’est l’énigme avec un grand « Nigm! ». Non c'est vrai: c’est quand même le seul groupe sortant de purs albums de nawak metal burné qui, après moultes écoutes, réussissent à me laisser penaud, avec un vieux sentiment de « Mouaif… » tout mou pour seule impression finale. Et ce malgré la présence – en tout cas sur ce nouvel opus – d'Arno "el maestro deglingo" Strobl qui vient filer un petit coup de main à ses collègues et néanmoins compatriotes. Non mais comment se fait-ce donc-t-il? ‘y aurait-il un bug vicieux dans l’algorithme merveilleux régissant le monde du metal qui fait Bzoïïïng et Yop-la-Boum? Aurais-je mes règles en ce moment? Ou la prostate qui se nécrose? Ou nos belges seraient-ils la proverbiale exception – ce mouton noir à l’héroïque sacrifice – qui confirme la règle?

 

En tous les cas, re-plouf, 2e plongeon discographique, et 2e plat en arrivant dans les exigeantes eaux de ma piscine… En effet, Greastest Hits, s’il offre cette fois une pochette vraiment très chouette – ah ça c’est cool, parce que celle de Not Too Short To Be Great, comment dire… –, reproduit exactement tous les défauts que je reprochais à son aîné. Allez, on se refait la checklist:

1) le chant de Laurent fait toujours dans l’aboiement de poivrot en manque. Si ça passe dans le registre « chant clair » ou en mode growlounets, ses éructations thrash (allez, je laisse le premier H) me râpent les tympans avec la même lame rouillée que celle utilisé par les New Assholes.

2) …M’enfin le chant n’est pas le seul problème: « Francesco » – le titre dont Arno tient les rênes à la force de la glotte – en est la preuve par 9. Car la prestation de ce dernier est égale à ce à quoi le bonhomme nous a habitués: vivante, inventive, énergique, « malicieuse ». Malheureusement, tout autour, le groupe semble se retenir, ne pas oser y aller franco. Bordel, avec un tel lion derrière le micro, il faut lâcher la purée! C’est trop sage et retenu tout ça les gars! Pourtant le potentiel est là, le titre aurait dû casser la baraque… Mais non: on reste dans l’ébauche, dans la demi-mesure. Et « Fort Alamo » est un autre exemple du côté un peu brouillon / inachevé des compos de Caligula: écoutez-moi ce passage bordélique à 2:45, où les pistes sont accolées plutôt que fusionnées. « Aspirator » fait lui aussi montre de pas mal de maladresses à répétition. Non vraiment, c’est trop con, parce que j’adore l’esprit des compos (vraiment), les bonnes idées étant nombreuses, mais c’est comme si le groupe avait du mal à transformer ces très bons ingrédients en un plat vraiment abouti.

3) Côté son, ça reste très moyen. Si la basse est très bonne et agréablement mixée en avant, la guitare est trop souvent en retrait, et son rendu global est trop « sourd » et « poussiéreux ». Le chant – là je ne devrais pas me plaindre, mais sur « Francesco » c’est un peu dommage – est quant à lui mixé trop en arrière... Alors que le synthé, lui, est – et on repart dans l'autre sens – franchement trop en avant…

4) … Oui, trop en avant, parce que bien souvent, le pépère s’avère franchement pénible avec son côté exagérément Charlie Oleg / c’est la fête auuuuu villaaaaaa-geuh.

 

Arhh… Arhh…

** Remonte son short, passe la main dans ses cheveux pour rabattre les épis, remet ses lunettes en place, essuie la bave **

 

Oui bon, on s’énerve, on s’énerve, mais la vérité c’est que je voulais vraiment dire du bien de Greastest Hits – d’autant que j’avais à me faire pardonner la chro un peu dure du petit précédent. Le problème c’est que je retrouve ici quasiment tous les défauts qui m'avaient alors vrillé les nerfs. Sans doute ne faut-il plus parler de « défauts » d'ailleurs, mais plutôt de « marque de fabrique ». Dans ce cas il va peut-être falloir que je lâche l’affaire (scrogneugneu: il y a tellement peu de groupes de nawak metal que ça me fait un peu mal au derche tiens…)

 

N’empêche, bien que j'ai attendu la fin pour vous en causer: il y a du bon sur cet album. Si si. Notamment certains morceaux au-dessus de la moyenne, qui remportent notre sympathie, voire notre adhésion. « The X Facteur » par exemple. La mélodie du morceau est en effet tout à fait accrocheuse, et malgré les points précédemment évoqués, je ne peux m’empêcher de balancer ma vieille carcasse en cadence tout du long des méandres de ce titre sympathiquement enlevé. Et côté accroche, « No Luck, No Glory » fait presque mieux encore, sa démarche thrashy-coolos-barrée agrippant bien fort nos petits atomes crochus pour les secouer avec force et enthousiasme. Forcément, « Francesco » est un autre de ces titres qu’on écoute avec plaisir – même si celui-ci est un peu gâché par… Ah non, c'est vrai: ça je vous l’ai déjà dit. Avec « Southside of a Viking », le groupe nous emmène en terres Fol(s)k(a) boire des pintes à dos de drakkar, tranquillou, direction la fête de la bière la plus proche. Palsembleu, ce petit côté nawak-metal-brothers festif est carrément bon! Mais le plus mieux du best of the top, c’est encore le mini-tube Caligulien, « Puzle in the Haze », qui nous le procure, avec son refrain irritant-mais-finalement-addictif « Puzzle in the Haze – c’est trop balèse! – Puzzle in the Haze – c’est quand qu’on baise? ». Là je dis oui!

 

Caligula pratique donc un nawak metal qui thrashe, growle et déconne. L’enthousiasme est palpable, on a envie d’adhérer… Mais quand on enchaîne « Francesco » avec le dernier 6:33 (au « hasard »…), on réalise que, non, définitivement les belges ne décollent pas du fond de la 2e division. Désolé les gars – vraiment! Par contre, pour finir sur une note positive, on s’accordera à dire que Greastest Hits est quand même un cran au-dessus de Not Too Short To Be Great. Petit à petit, Caligula va bien réussir à faire son nid.

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Greatest Hits propose un nawak metal dans la plus pure tradition, enthousiaste, déconneur, et n’ayant pas peur de taper dans le thrash/death quand il s’agit de montrer les crocs … Mais l’album loupe malheureusement le coche à cause de « défauts » (« caractéristiques »?) rédhibitoires. Lesquels? Lisez donc la chronique dans son intégralité bande de feignasses!

photo de Cglaume
le 05/08/2013

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